Chronique de Concert
Leonard Kotik
Petit bonhomme du genre secos, à l'air d'abord un peu renfrogné (ou intimidé ?), une mine du genre "toute-façons-tout-le-monde-me-déteste-ou-s'en-fout", avec une casquette et un t-shirt de marin (...ou de vieux punk : si ça se trouve il est les deux à la fois). Il gère avec doigté aussi bien son jeu de guitare (sans fioritures, mais très carré), que le son de celle-ci avec pas mal de pédales (pour faire de son acoustique, une électrique, il en faut !), mais aussi une boîte à rythme, des boucles enregistrées en direct... autant dire qu'il ne s'ennuie pas ! Quoi qu'il en soit il génère un super son, joué au volume idéal, c'est un plaisir à écouter ! Et pourtant Lemmy sait si nos oreilles ont déjà saigné ici... De petits ratés de démarrage à gérer tout ça en même temps, de temps à autre, ne le déconcertent pas, il enchaîne stoïquement.
Certains de ses morceaux sont assez raccord avec l'ambiance Joy Division qui a précédé son arrivée, d'autres sonneraient plus dark wave limite corback, post-punk désabusé, crampsiens mais au niveau du chant - ambiance mélodies et riffs simples, beaux et sombres à la fois, souvent empilés en boucles. Il chante d'abord avec parcimonie, d'une voix râleuse/plaintive assez classieuse, puis un peu davantage et avec de plus en plus d'écho dans son micro. En terme de rythme, on est entre la balade rock un peu énervée, le blues toxique, parfois la marche électrique, alternant des passages légers et de courts et imprévisibles orages soniques distordus, où il nous laisse entrevoir les portes de l'Enfer... Dans le genre, je vous défonce pas la gueule ou les oreilles mais sachez que mais je pourrais, si je voulais... Plusieurs titres se révèlent donc très prenants sur la durée, me faisant taper furieusement du talon, et gigoter aussi le reste de la salle.
L'ambiance prenant bien, le public étant arrivé, la confiance (ou une meilleure humeur) semblent lui revenir peu à peu, et son chant aussi en devient un peu plus gouailleur - on ira pas jusqu'à dire joyeux, quand même. C'est donc tout naturellement qu'il se lancera presque avec le sourire dans un petit rappel, avec un nouveau titre, passé a priori avec brio. A l'issue de son set très plaisant d'environ 40 minutes, la salle est pleine au point que l'oxygène s'y est sérieusement raréfié... Je cède donc à mes bas instincts de quadragénaire et je prends la décision (tout à fait méprisable, j'en conviens) d'en rester sur cette excellente impression. Désolé pour les autres qui ont suivi mais au moins la salle était pleine et bien chauffée pour eux. Et après tout, d'après ce que j'ai vu, Leonard Kotik était la seule personne dans la salle à avoir les cheveux plus gris que les miens...
En bonus : la présentation en V.O. du monsieur, sur sa page bandcamp (à découvrir...) :
LK is one half of the Grrzzz band playing his own feelings. The mood is cold, erratic, accurate and hot. It swims in the swamps of twisted decay and rising blaze. A voice with FX is riding with an electro-acoustic guitar, often burst by Metalzone distorsion. A looper helps to strenghth the sound. It's both strong and fragile matter that walks on a thin string hit by a rainy wind over the void. Oui, bon, c'est à peu près ce que j'ai dit, non ?
Photos : ah, non. pas de vrai appareil, les 3 que j'ai faites sont trop moches, ce serait pas sympa. T'en as pas une ou deux des fois ?
Setlist un peu cryptique (mais merci !) :
Repeat
Ice
I Can't tell
Minotr T
Swan
I am LK
Wsw (Warsaw)
Cure
Encore :
Ch.Sh
Critique écrite le 18 janvier 2018 par Philippe
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