Chronique de Concert
Lhasa
Le concert est annonce a 9h30 mais des 8h deux lignes se forment devant les portes de ce qui semble etre en fait une extension de la Kavehaz, une pour ceux qui ont reserve leurs billets sur internet et une autre pour ceux sans billets et qui vont donc passer la soiree debout (puisqu'il s'agit d'une salle-restau avec tables). Dans la file nous faisons la connaissance de Georges qui a lu une petite chronique sur Lhasa lundi, commander les deux albums sur internet le soir meme, les a recu mercredi et a juste eu le temps de reserver deux places jeudi matin avant que cela ne soit complet. Tant mieux pour Nico qui profitera de cette deuxieme place car Georges est finalement seul ce soir.
On attend patiemment que la salle se vide du precedent concert et nous voilà dedans. La salle est un melange entre le Living Room (pour le cote proximite) et le BB King Blues Club & Grill (pour le cote cabaret) en sous eclaire. Nous prenons place, je commande un burger trop cuit (que je me depecherai d'engloutir - pas trop a l'aise a l'idee que Lhasa me regarde manger) ... justement la voilà qui arrive (apres une petite intro du programmateur des lieux) accompagnee de sa violoncelliste et de son guitariste.
Formation plus legere que la derniere fois donc puisqu'il n'y a ni contrebasse, no batterie, pour un concert plus intimiste (ne serait ce que par la taille du lieu). Souriante et la tete un peu rentree dans les epaules, Lhasa porte un jolie robe noire. Mélanie Auclair, la violoncelliste, aussi, mais elle sourit moins. En fait, comme Rick Haworth, le guitariste, elle a l'air tres concentree (et un peu fatiguee ?) et ce n'est qu'au fil du concert qu'elle donnera l'impression de s'eveiller un peu et de s'amuser.
Je passerai une tres bonne soiree, au calme, envoute, sous le charme naturelle de ce petit bout de chanteuse pas comme les autres. J'apprecierai enormement le fait d'etre assis tout au long du concert, et finirai meme par m'endormir (pas encore tout a fait remis du decalage horaire).
Pendant une bonne heure quarante elle jouera des morceaux pris dans ces deux albums : La Llorona disque plus connu et visiblement plus accessible (moins rock) et On the Living road (plus Nick Cave - Tom Waits qu'on a eu comme musique de fond avant le concert) avec des morceaux en espagnol, en anglais et en francais.
On aura aussi le droit a un morceau en portuguais puisqu'il s'agit de la reprise d'un fado qu'elle chante depuis leur passage cet ete au Portugal. Ce style lui va tres bien (elle met souvent ses mains devant son visage lorsqu'elle chante, comme torturee), mais il est agreable de voir qu'elle ne se cantonne pas a un style, evitant ainsi de se repeter (ce qui deviendrait lassant) ...
Les transitions entre ses morceaux ont beau etre les meme que la derniere fois ou je l'ai vu, elles ne paraissent pas recitees pour autant. Lhasa reste tres spontanee, rigole de temps en temps comme une pettie fille qui a fait une betise ou qui se trouve tout d'un coup embarrasser (qui a dit glousse ?) induisant un sentiment de complicite (et non pas d'enervement comme lorsque Chan Marshall fait la meme chose).
Je ne pourrais pas expliquer pourquoi Lhasa a autant de succes mais il est vrai que l'on est touche par ses chansons et la simplicite de leur interpretation. Sa voix est troublante, a la fois grave et rapeuse contrastant avec ses airs de petite fille timide.
Ajoutons qu'elle est vraiment tres bien accompagnee sur scene. Comme pour Susheela Raman, le groupe qui l'accompagne s'efface discretemnt derriere sa chanteuse tout en assurant un maximum. Encore bravo a Mélanie qui outré du violoncelle joue de la mini guitare, de l'harmonium et chante avec une tres belle voix. Bravo aussi a Rick dont la discretion n'a d'egal que la talent sur ses six cordes. Une relle complicite unis ces trois la, et ca se sent.
Je n'ai pas ete assez rapide pour recuperer le liste des morceaux qu'elle a joue ce soir la mais il me semble qu'il y avait small song (tres chouette), La frontera, Con toda palabra, La marée haute J'arrive à la ville avec un superbe hommage a son grand pere et a Marseille (ville dans laquelle elle a passe quelques annees et ou elle a commence a ecrire The living road).
Lorsqu'arrivera la (un peu trop) longue (lorsqu'on l'a deja entendu une fois) introduction de Soon this space will be too small (celle ou elle nous parle des theories de son pere sur la mort et la naissance) je saurais que le concert touche a sa fin et c'est debout avec toute la salle que j'applaudirai la sortie de scene (a travers la salle) de trois grands artistes.
Site de Satalla : https://www.satalla.com
Sites de Lhasa : https://www.lhasadesela.ca/ et https://www.sendereando.com/
Critique écrite le 10 février 2005 par Pirlouiiiit
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