Chronique de Concert
Lo Cor de La Plana
Chouette ambiance et grosse affluence à la Machine à Coudre ce mercredi soir, où le très jeune papa que je suis s'offrait sa première sortie solo depuis... le tsunami ! Grosse affluence pour qui ? Eh bien pour les mythiques et très célébrés Lo Cor de la Plana, choeur d'hommes en occitan bien connu de nos services et qui, mine de rien, affiche désormais une décennie au compteur.
Pour ma part je les connais et les aime depuis leurs débuts (je me souviens avec émotion d'un concert au regretté Balthazar qui doit dater à peu près de ce moment-là), en tant que branche "Théron" des historiques Gacha'Empega (tandis que la branche "Karpienia" a bien poussé aussi, de son côté...) Bref, le groupe est donc descendu de la Plaine pour s'encanailler à la Machine à Coudre - on connait leur propension à jouer dans des endroits improbables, snack à poulpes ou Archives Départementales par exemple, alors pourquoi pas dans une salle dite "punqueroque", à y être ?
En tout cas ce sera l'occasion pour la Machine à Coudre de se dégoter un paquet de nouveaux adhérents... mais hélas, en début de soirée en tout cas, pas de très bons clients du bar (au grand dam du personnel) : le public très motivé se rue dès les premières notes dans la salle du haut et déserte complètement la partie basse. Ce qui par ailleurs diminue aussi la jauge , "alors qu'avec les punks y'a toujours la moitié au bar, et du coup on peut faire rentrer 50 personnes de plus !", peste J2P au comptoir...
Bref le concert commence dans une salle pleine à craquer. Emmenés évidemment par Manu Théron, mais en pleine confiance (il y a longtemps qu'on ne sent plus son côté "chef de choeur" tant chacun sait ce qu'il a à faire), le quintette ouvre le bal par un morceau à consonance électro (c'est qu'avec des tambourins et de la voix, on peut tout faire !). D'ailleurs il me semble que la section percussion s'est nettement renforcée voire un peu électrifiée dans le groupe... Puis vient un titre qui parle à la fois (me demandez pas comment) de Saint Trophime et de la Commune, sympa en tout cas. Et ensuite, la toujours prenante Filha dau Vesin (ouf, l'honneur est sauf, grâce à mes souvenirs de l'Original Occitana j'en ai quand même retrouvé un, de titre !)
Plus inattendue, un titre qui d'après les explications du leader, est une chanson sur la rupture écrite il y a longtemps, dans le Mercantour (qui fait donc encore partie de l'Occitanie, CQFD...), très variée dans sa structure et donc très peu "folklorique". La farandole qui va presque conclure cette première partie entraîne quelques fuites éperdues (les gens effrayés de s'y retrouver - je les comprends !) et ensuite, un joli charivari qui se prolonge de longues minutes. C'est que Le Choeur de la Plaine s'y entend pour mener son public près de la folie, même en ayant changé exceptionnellement de titre de farandole.
Et pour conclure avant entracte, il me semble reconnaître un titre de Gach'Empeg justement, qui parle de barricades (rien que le mot prononcé en occitan, me hérisse toujours le poil), façon polyphonies, splendide : le silence se fait naturellement dans la foule pourtant assez bavarde jusqu'ici. Splendide ! Bref, leurs chansons à danser sont toujours proche de la transe (type tarentelle), leurs chansons calmes ont toujours une touche de sacré, et leur musique nous parle au coeur sans même qu'on entrave un moindre mot de provençal... On sera donc encore et toujours raviEs de les revoir, où ils voudront quand ils voudront !
Je quitte le concert à l'entracte, appelé par d'autres aventures, mais j'ai toute confiance en Pirlouiiiit pour évoquer la suite. Pour ma part j'arrive hélas trop tard pour le concert de rock garage prévu dans la nouvelle (enfin nouvelle, j'y suis déjà venu mais sous d'autres noms ?) salle dite Planet Express, de la Rue de l'Arc, à deux pas de la Machine. Il faudra donc revenir sans faute dans ce rade sympathique, qui a été très joliment redécoré façon cyberpunk-cartoon...
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Critique écrite le 01 mars 2012 par Philippe
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