Chronique de Concert
Lofofora + Jack Face
Hop hop hop, Lofo pose ses flight case à l'Usine.
Ca tombe bien, les amis, j'ai besoin de musique énervée en ce moment.
Une petite dose de metal virulent ne pouvant pas nuire à la santé, en voiture Simone -enfin, non, en voiture Boris, là, en l'occurrence photographe du soir- et direction Istres donc, pour aller s'agiter un tantinet la nuque.
Honnêtement, j'ai toujours suivi la carrière de Lofofora de -très- loin, et, du coup, je n'ai jamais vraiment été au fait de leur actualité ni de leur popularité. Surprise pour moi que de voir le show de ce soir se dérouler dans la petite salle. Je pensais naïvement que leur fanbase était plus importante que ça. D'autant que leurs visites dans la région ne sont pas si fréquentes. On se fait des idées parfois. Bon, satisfaction tout de même de constater que la salle était bien garnie, c'est toujours plaisant, qu'on soit dans le public ou qu'on soit sur scène. Garnie et réactive malgré une petite moyenne d'âge qui s'élève d'année en année chez les rockers et autres hardos. Ce soir, la tranche 30/40 était in da house. Ca se renouvèle pas bien vite, hein... c'est le même constat que mon ami Gandalf le Gras, euh le Gris, pour Morbid Angel.
Coté musical, entrée en matière avec les gagnants du tremplin de l'Usine Jack Face.
Des gagnants qui nous proposent en guise de préliminaire un thrash/death/metalcore, me faisant penser parfois à Devildriver, au son -et je sais pas si c'était voulu ou non- très typé production thrash 80's. En clair, un son assez dégueu avec une batterie évoquant tour à tour un baril de lessive vide et une poêle Tefal, des guitares totalement noyées et une basse, à l'inverse très prégnante et distincte, presque désolidarisée du reste de la musique. Le son s'est globalement et sensiblement arrangé au fil de leur prestation, laissant entendre à l'occasion des titres tenant plutôt bien la route. J'avoue par contre ne pas avoir vraiment accroché à la voix du chanteur qui me semblait avoir du mal à s'intégrer à la musique, mais j'ai cru comprendre qu'il était un peu souffrant le garçon...ceci pouvant influencer cela.
Le look de ce dernier m'a quelque peu surpris aussi...oh, pas qu'il soit nécessaire d'avoir un moule burne et des cheveux longs pour jouer du thrash, mais la petite chemise à carreaux et le bouc, ben, c'était osé.
Une petite 40aine de minutes au final, qui sont malgré tout plutôt bien passées auprès d'un public semblant apprécier.
A revoir peut être dans de meilleure condition.
Le temps d'une halte à la buvette, le temps de constater également le nouvel agencement de l'espace intérieur de l'Usine avec un coin table pour s'asseoir et merchandising aménagé dans la grande salle, et c'est au tour de nos amis Parisiens d'investir la scène pour un peu plus d'1h30 de rythmes qui tapent et de vocaux bien sentis.
C'est qu'on passe à un niveau supérieur avec Lofo, foforcément. Oui, je sais c'est nul.
Bref.
Début des hostilités, donc, avec un Au secours et Les gens, tout deux issus de l'album Dur comme fer dont le titre éponyme arrivera un peu plus tard, balancés comme à la parade. Et, là, la première impression est immédiate : ils sont à fond, ça va être bon!
Le groupe enchaîne ensuite avec Mémoire de singes et Le fond et la forme et une seconde impression va venir confirmer ma première : le groupe est ultra carré et c'est un vrai plaisir que de les regarder jouer !
La section rythmique est impeccable. Notre petit guitariste concentré et tout sourire.
Et puis, tiens, le Vincent, là, le batteur, le petit dernier, et ben rien que lui ça vaut le détour. M'a impressionné, tiens...
Je craignais juste un peu que Reuno ne passe trop de temps à tchatcher entre les titres mais c'est resté dans des limites tout à fait acceptables. Bon, c'est pas toujours inspiré mais enfin...naaan, je plaisante, ça fait de bonne respiration et puis, faut reconnaitre, il a quand même un certain charisme l'animal...
Coté setliste, le groupe va faire la part belle à son dernier album avec pas moins de 9 titres issus de ce dernier, tout en piochant un ou plusieurs morceaux dans la totalité de sa discographie, ce qui est plutôt sympa. Les morceaux de Monstres ordinaires passent d'ailleurs plutôt bien le cap de la scène à mon sens avec mention spéciale pour La beauté et la bête qui se révèle être un moment quasi cérémonial particulièrement prenant. Faut dire que la lourdeur de ce morceau et sa magie latente en ont fait pour moi un des moments fort du show de ce soir. Mais faut quand même reconnaitre que les " classiques ", si on peut dire, remporteront ce soir l'adhésion du public de manière tout de même plus massive me semble t-il. Mais comme le dit à juste titre Reuno, vont pas nous resservir la même setlist pendant des décennies quand même...c'est vrai que pour ça y a Motorhead et AC/DC qui le font plutôt pas mal dans leur catégorie. Et puis ils auront le temps de le faire quand ils tourneront dans les maisons de retraites.
Allez, nous, nous avons donc eu droit à Utopiste et Les évadés. Puis Elixir et son circle pit rigolo et bon enfant, à partir duquel, je trouve, le groupe est encore monté en puissance. Mais si j'ai eu l'impression que sur scène la tension montait d'un cran, paradoxalement, dès La merde en tube, j'ai eu le sentiment que le public, lui, baissait peu à peu le pied. Et ce sentiment de se confirmer au fil des Le visiteur, Ma folie, Cannibales, et autre Frustrasong. M'a même semblé que le public était un chouïa épars sur celui-ci... dingue, hein ?
M'enfin, moi j'ai pris mon pied et j'étais déjà bien content.
Mais c'était sans compter sur le rappel !
Quel rappel mes aïeux !
Je sais pas vraiment si tout mes aïeux auraient headbangué comme moi, mais dans le doute je les invoque quand même.
L'oeuf : une véritable tuerie musicale !
Et Le pire !!! Mais que ça fait du bien de hurler "je hais la terre entière"!! La vache...C'est presque aussi bon que de se défouler au stade en insultant la mère du gardien de l'équipe adverse! Ca marche aussi avec sa soeur et sa grand-mère, et on peut même faire ça avec nos joueurs quand ils sont mauvais, mais, là je m'égare...
Et enfin un petit Autopilote avant le poétique et définitif Buvez du cul qui invite à aimer son prochain -sa prochaine en ce qui me concerne mais c'est très personnel-, et nous voilà arrivée au terme d'un petit show fort énergique et plaisant je dois dire.
Ai-je eu ma dose de musique énervée ?
Et ben oui ma petite dame!
Et j'espère bien retourner les voir lors de leur prochain passage, qu'ils nous ont promis pour bientôt.
Et j'espère bien avec vous, Pierrot et Laurent d'Avignon qui m'avez lamentablement laché pour de basses raisons financières.
Ca vous fera du bien de vous devergonder un peu, tiens...
Allez je vous dédicace cette chronique tellement je suis sympa...
PS : c'était bien du Memphis Minnie la musique dans la sono à la toute fin du concert ??? si quelqu'un peut me dire...
Critique écrite le 13 décembre 2011 par jorma
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