Chronique de Concert
Maceo Parker + Herbaliser (Fiesta des Suds 2002)
Et là, ça commençait mal : des dizaines de p'tites racailles rodaient tout autour de la salle pour faire un peu de bizness de place. Un peu avant l'entrée : " Vous avez une ou deux places en trop ? ", puis plus loin, d'autres : " Vous cherchez pas des places ? ". D'ailleurs, je n'ai toujours pas compris le coup des places en trop. Il y a des gens qui ont des places en rabe et qui les donnent comme ça ?!?
Ensuite, j'ai du faire la queue pendant une demie-heure pour retirer mon invitation... Bon passons !
Je voulais donc voir ce que Maceo Parker donnait avec son groupe. Mais quand je suis rentré enfin, c'était Herbaliser qui venait juste de monter sur scène. 9 anglais dans une lumière opalescente : 2 clavier-sample dont un percussionniste, 1 bassiste, 1 batteur, 1 DJ exceptionnel et une section cuivre fantastique de 4 musiciens. Il y avait le leader charismatique plein d'humour et de joie de vivre, qui est de surcroit un trompettiste hors-pair. A ses cotés, deux gars avec une pure dégaine d'anglais, saxo alto et trombone, et pour finir, un grand mec absolument hallucinant, de part son talent hors du commun, qui passait de la flutte traversière au saxo bariton comme si de rien n'était. Ils enchaînaient des morceaux, au style complètement indéfinissable, mêlant trip hop, jazz, funk, hip hop (avec une jeune MC métisse pas mauvaise non plus), soul... En 5 minutes, j'étais dedans à 200%, j'arrétais pas de sautiller partout et le reste du public était bien à fond aussi. Vraiment, c'était un pur moment de musique. Ils ont bien voulu faire un rappel de 20 minutes pour prolonger ce moment quasi inoubliable. Merci aux Anglais d'avoir donner un sens à ce concert ! Thanks Herbaliser !
Juste après, DJ Daddy K alias l'ancien DJ de (Tenez vous bien) BennyB, et depuis plusieurs fois champion de Belgique de Djing (je sais pour les néophytes, ça a l'air bidon mais je vous assure que c'est un Grand) a fait un petit interlude de 15 minutes bien tripantes au platine. C'était je pense le tout dernier moment magique de cette soirée car ensuite Booga est monté sur scène au son de Belsunce breakdown et c'était le début du carnage ! Une impro de quatre pauvres phrases bidons, sans rythme et sans rime, mal posées... Il s'est arrété. Quelqu'un a poussé un " Rentre chez toi " sonnant et trébuchant et lui, a bien sûr répondu à la provocation par la provocation : " Rallume la lumière ! Qui c'est qu'a dit " rentre chez toi " ? Ah, y a plus personne là, hein ?!? Tu te cagues, hein ?!?... " Bref, j'abrège : une prestation de 3 minutes plus pitoyable et plus ridicule que courte ! Daddy K après avoir comblé le malaise 2 minutes, a laissé sa place précieuse derrière les platines à deux DJ (au look vraiment vraiment zarbi) soi-disant champions du monde. Franchement, je pense que ça devait être une emphase car leur prestation était plutôt fade. Tellement molle que je n'ai pas pu tenir, je suis parti faire un tour au cabaret rouge et je n'étais pas au bout de mes peines.
Sur scène se démenait un groupe de hip hop dont je ne connais toujours pas le nom, tant mieux ! Tout ce que je sais c'est que l'un des deux chanteurs, Harlem, avait une voix de prépubère, nasillarde au possible. Ils chantaient des textes extrêmement juvéniles, sans style, sans rime, sans image... En gros, des débutants qui feraient mieux d'arrêter tout de suite et de chercher un boulot dans un autre domaine car visiblement, le hip-hop, c'est pas fait pour eux!
Enfin, Maceo est monté sur scène de l'autre coté, j'ai donc entrepris une exode mais en vain. Je me suis retrouvé coincé dans l'angle mort de la salle, dans le couloir à la con qui fait la jonction entre la grande salle et le hall. Compressé au milieu d'une bonne centaine de personnes aussi dégoutées que je l'étais, j'ai été contraint de mater le concert sur le grand écran! Heureusement pour moi, je n'avais pas payé pour venir voir ce concert car au bout de trois morceaux, ça m'a gavé d'être devant un pauvre écran, de ne rien entendre du tout, ou presque et de ne pas ressentir les vibrations qui semblaient émaner de ce petit bonhomme.
Du coup, je ne sais même pas ce que ça donne sur scène! Tout ce que je sais c'est qu'il y avait encore une fois, trop de monde à la Fiesta! En plus, du fait de la programmation inhabituelle (même si Public Enemy ont annulé) le public, ou plus exactement les gens présents (car le vrai public était devant la scène en train de danser et chanter) formaient un affreux mélange de petites racailles à deux balles et de gros cons de bourgeois,sortis pour une soirée de
leur prison dorée pour se mêler à la France du bas. L'atmosphère (en dehors de la salle de concert, elle-même) commençait à se faire pesante voire puante et j'ai décidé de me rentrer.
Conclusions: Herbaliser c'est le top mais les Fiestas, c'est vraiment trop cher, il y a trop de monde et surtout trop de cons. Rien ne vaut ce bon vieux Balthazar qui m'attend encore ce soir pour un méchant concert de Reggae-Dub, avec une ambiance intimiste...un truc bien quoi!
Critique écrite le 07 novembre 2002 par Ed Dazuntski
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