Chronique de Concert
MacZde Carpate
Comme d'habitude à l'Intermédiaire il y a un monde fou et il faut s'approcher au pied de la scène pour avoir un peu d'air ... sur scène le concert bat son plein ; 4 jeunes hommes torses nus se démènent sur des rythmes entraînants ; il viennent de finir un morceau chanté sans le son car la système de limite de décibels vient de leur couper le micro chant. Qu'à cela ne tienne ils finissent leur premier set avec un long morceau instrumental bien sympathique avec le chanteur à la trompette.
La pause fait du bien, cela leur laisse le temps de régler les problèmes de son et en plus l'Intermédiaire se vide juste ce qu'il faut pour que nous chopions une table à cote de la scène (oui bon d'accord toutes les tables sont assez proches de la scène vue la taille du lieu). Et ils rattaque en douceur ... enfin très rapidement la température remonte ... à l'image de la plupart de leurs morceaux qui commencent en douceur pour finir en vacarme (rien de négatif là dedans)
Ils ont vraiment un son et un univers propre ... ils ont d'ailleurs pris la peine de placer des peintures de corps arc-boutés comme sur leur disque tout autour d'eux. Apres avoir longtemps cherché à définir le style du groupe et maintenant que je les ai vu en concert je reprendrai une expression de Cédric (qui ne trouvera malheureusement pas le temps de vous raconter ce concert lui-même) selon qui on peut dire que MacZde Carpate fait du "neo hippy metal" ;
Pour la partie métal voir la chronique de Edd de leur concert de vendredi (ici) ; le côté hippy c'est pour les chants envoûtants limite religieux (bouddhistes), l'atmosphère planante, les thèmes musicaux ... et je ne parle même pas du côté christrique du groupe ... (voir avec Cedric) et notamment de son chanteur.
Sur scène celui-ci bouge comme un possédé. C'est d'autant plus agréable a suivre qu'il n'en fait pas trop (bref il vit le truc) et dès que la musique s'arrête il redevient "normal" (et comme si il réalisait tout d'un coup que depuis tout à l'heure il se trémousse devant nous a moitié nu, il se rhabillez vite fait et remet ses lunettes).
Lorsqu'il ne chante pas, ni ne hurle, il danse comme un pantin désarticulé ou plutôt plein de ressors. Tombant a terre, il se relève avec l'aide de son pied de micro lumineux. Mais ce qu'il y a peut être de plus impressionnant, c'est son regard à moitié dans le vide.
On remarque moins les autres du coup, mais musicalement il font tout (sauf la trompette). Bertrand fait claquer sa basse légèrement penché en avant, concentré (on le croirait sorti d'un bon groupe de hard), le batteur (très bon d'après un autre batteur) n'arrête pas une seconde et le guitariste mine de rien décoche des riffs assassins qui sont pour beaucoup dans les ambiances des morceaux.
J'ai particulièrement apprécié les moments où ils se mettent tous à hurler de concert, sur la fin de Vacarme et à un autre moment. Le concert fut moins bourrin que celui de vendredi (où on a quand même eu le droit a un slam d'une spectatrice et a une rangée de headbanger) mais certains passages m'ont quand même bien fait penser a Rage notamment sur le morceau qui finit par "L'impression d'avoir tout donné".
Ce mélange de douceur dans les textes et la musique et de force dans certains passages m'a vraiment plu. Ils arrivent presque à obtenir le silence d'une salle pourtant bruyante en se couchant pendant l'un de leur morceaux (vendredi ils arriveront même a faire se coucher un public pourtant un peu chahuteur), avant de se lever en re augmentant le volume a nouveau (un peu à la On met le Oai partout de Massilia).
Bref à ce stade de la chronique vous l'aurez compris, je me suis régalé (tout comme les gens qui étaient venus sur mes conseils apparemment) et me suis même promis d'y retourner vendredi après les Black Keys ... bref les MacZde Carpate c'est déjà bien et surprenant sur disque, mais c'est encore meilleur sur scène.
Site de MacZde Carpate : https://maczde.com
* il est possible que ça change un peu prochainement, vu que la fondatrice du label vient de se faire remercier par Sony ... dur dur d'être indépendant.
Critique écrite le 11 novembre 2004 par Pirlouiiiit
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