Chronique de Concert
Madness
Malheureusement, en ce 99ème anniversaire de l'armistice de 1918, on ne peut pas franchement dire que Madness ait donné un concert digne de sa réputation ou de ses précédentes escales parisiennes. Mais était-ce vraiment Madness qui arpentait les planches de la salle Pleyel ? Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! C'est au final cette citation qui explique le mieux ce qui s'est passé lors de ce concert. Comme pour les Specials avec Terry Hall et Neville Staples, l'équilibre de Madness sur scène repose essentiellement sur le duo que forment Suggs, le chanteur principal, avec Chas Smash, le deuxième chanteur qui vient lui prêter main forte pour faire claquer tous les refrains, qui harangue la foule en dansant ou en envoyant des solos de trompettes. Comme lors du dernier concert parisien des Specials, où Neville Staples manquait à l'appel, c'est un Madness amputé de Chas Smash qui se présentait sur la scène de la salle Pleyel. Du coup, malgré les pitreries de Suggs et l'énergie du saxophoniste Kix, la scène semblait bien grande pour les vétérans de Camden town. C'est un peu comme s'il manquait 50% de l'énergie légendaire du Groupe. Sans Chas Smash, les refrains n'explosent plus et n'ont plus l'ampleur qu'ils devraient avoir. Le concert ne décolle pas et ce qu'il reste de Madness peine à trouver un second souffle et à faire danser la salle, alors qu'un concert du combo anglais au complet ne connait pas le moindre temps mort. Pourtant, la set list est en or massif ! Avec la traditionnelle entrée sur "One step beyond" , c'est une avalanche de tubes qui s'enchainent. "Embarassement", "The prince", "Baggy trousers", "It must be love"... Les titres du nouvel album "Mr Apples" et "Herbert" se fondent sans peine parmi les standards du groupe car l'esprit, l'écriture et le savoir-faire sont bien là.
Pourtant, rien n'y fait, Madness n'atteindra jamais son rythme habituel ! Bien sur ce n'était pas mauvais ! "House of Fun", "Night Boat to cairo" restent de très très bonnes chansons et emmènent aisément le public avec elles. Un néophyte qui verrait le groupe sur scène pour la première fois trouverait même le concert hyper sympa, mais ce n'était pas Madness... Quand il manque un frère Gallagher dans Oasis, Keith Richards dans les Rolling Stones ou John Lennon dans les Beatles, cela devient une performance solo. Au final c'est donc d'avantage à un concert solo de Suggs qu'à un concert de Madness auquel nous avons assisté en ce 11 novembre 2017. Cette version Canada dry de Madness souffrait des mêmes maux que les Specials lors de leur escale au Bataclan il y a quelques années. Il y avait beaucoup plus de soda que d'alcool dans le verre pour que ce soit explosif comme se doit de l'être un show de ces deux groupes. Alcool frelaté, mèche mouillée, performance solo, ce ne sont pas les mots que l'on aime employer quand on parle de Madness ou des Specials...
Critique écrite le 24 novembre 2017 par lol
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