Chronique de Concert
Magma + Arnaud Dolmen (Festival Jazz des Cinq Continents)
Déjà en retard pour (la bonne) cause de showcase de Jules Henriel au Lollipop c'est après avoir parcouru un bout de la Corniche dont nous avons vu pas mal de jeunes (ou moins jeunes) se jeter à l'eau depuis les digues (y a pire comme environnement) que nous arrivons au garage à vélo du théâtre Silvain. C'est marrant je croyais que le premier groupe était un batteur et ce n'est pas vraiment ce qui semble mis en valeur dans ce chouette morceau que j'entends.
Après avoir discuté de l'augmentation des exigences préfectorales en terme de sécurisation des évènements sur la voie publique (et des conséquences que cela risque d'avoir sur le maintien et/ou la transformation de la Rue du Rock 2022) avec Robex ; Svet repère Anna dans les gradins et la rejoint pendant que je vais me coller au pied de la scène. Celle ci est suffisamment haute pour que l'on puisse s'y coller sans gêner la vue du carré VIP où se trouve sans surprise une autre Anna. Je parle des quelques rangées de chaises qui se trouve entre les gradins et le scène, et de l'Anna que je croise a peu près à tous les concerts de jazz auxquels j'assiste et que je n'ai toujours pas convaincu d'écrire sur ces derniers.
Sur scène ils sont 4 : Francesco Geminiani au saxophone est le premier que je vois, derrière lui (de là où je suis) le fameux Arnaud Dolmen à la batterie. Je dois m'avancer un peu pour apercevoir le visage concentré de Samuel F'hima à la contrebasse. Quand à celui de Leonardo Montana au piano il me faudra attendre une bonne dizaine de minutes pour le voir, quand je changerai de côté de la scène.
Ils font un jazz bien sympathique (désolé je n'ai toujours pas progressé en technicité ou vocabulaire jazz). Je suis frappé par le côté statique des musiciens qui contraste avec leur musique qui est au contraire plutôt speed (notamment le piano).
Je n'aurai donc pas vu tout leur set, mais les quelques morceaux auxquels j'ai assisté mon bie plus comme le tout dernier the gap (qui doit se trouver comme la plupart des morceaux joués ce soir sur son album Adjusting) qu'il présente comme un morceau sur le fait de s'adapter dans un terrain inconnu, processus qu'il connaît bien en tant que musicien qui parcours le monde pour jouer sa musique.
A la pause Svet me rejoint et nous discutons avec Thomas qui nous parle notamment du concert de Jack White qu'il est allé voir à Carcassonne. Amusant car c'est la première fois que nous discutons vraiment ensemble alors que nous nous croisons régulièrement depuis 20 ans.
Après avoir pris une bière, revoici Hugues du Festival pour introduire Magma pour son premier passage au Festival Jazz des Cinq Continents (et non pas son premier passage à Marseille tout court comme il avait pu dire une autre fois).
Contrairement à beaucoup de gens dans le public (je pense aux nombreux qui portent le t-shirt de ce groupe pas comme les autres) ce n'est que la 5ème fois que je vois Magma sur scène. La toute première fois c'était en 2000 à l'Espace Julien, la deuxième en 2003 à la Knitting Factory (officiellement le premier concert auquel j'ai assisté avec celle qui est depuis devenue mon épouse), la 3ème en 2012 au Silo et enfin la 4ème au Moulin en 2017 (avec l'une des chroniques les plus polémiques, les propos de Philippe ayant visiblement irrité les fans).
Bref, nous voici 5 ans après cette dernière rencontre, dans un cadre unique qui devrait bien se prêter à leur rock progressif si particulier. Il y a bien sûr quelques évolutions dans la composition de ce groupe en constante évolution autour du seul membre d'origine : Christian Vander (depuis 1969) à la batterie comme chacun sait.
Ce soir Magma c'est donc 6 chanteur/ses : Stella Vander véritablement depuis la fin des années 70, Isabelle Feuillebois depuis 1990, Hervé Aknin depuis 2008, Sylvie Fisichella et Laura Guarrato depuis 2020 et Caroline Indjein depuis plus récemment (je me base sur leur fiche wikipedia).
A leurs côtés Rudy Blas à la guitare depuis 2016 , Simon Goubert de retour en 2020 aux claviers, et Thierry Eliez au claviers et chant et Jimmy Top (j'imagine le fils de de Jannick Top) à la basse depuis 2020. Quoiqu'il en soit, même ceux qui ont rejoint l'aventure depuis peu semble en faire partie depuis toujours.
Je n'ai pas pris beaucoup de notes pendant le concert car ne parlant pas le kobaïen ça ne serait que phonétique (j'ai noté " valoden " un morceau composé par Thierry, puis " Khat " avant d'arrêter d'essayer). Le début de leur set sera composé essentiellement de nouveaux morceaux à paraître sur un nouvel album studio (leur 15ème) à la rentrée .
A ce moment là je resterai plutôt devant à les regarder l'un après l'autre ce qui me permettra de constater qu'ils ont l'air de bien s'amuser (pas mal d'échanges de regards complices notamment entre les chanteurs). Rudy fait beaucoup de grimaces à la guitare mais pas autant que Christian qui semble complètement ailleurs.
La deuxième moitié de leur set sera consacré à quelques uns de leurs classiques (ne me demandez pas) que les gens connaissez bien et attendez. Si comme à chaque fois je ne peux m'empêcher de penser à Carmina Burana de Carl Orff, les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas.
Du jazz, évidemment, des rythmes brésiliens, des trucs plus crooner new yorkais (je vous dits tout ce qui m'est passé par la tête). Une ballade Irena balladina ...C'est souvent Stella qui introduit les morceaux et dialogues avec le public. Public qui a finit par se lever et envahir la " fosse ".
Christian lui aussi prendra le micro a plusieurs reprises mais uniquement pour chanter dans cet espèce de mélange d'italien et d'allemand imaginaire vous l'avez compris. Le seul moment où il redescendra sur terre ce sera pendant le salut où il prendra le micro pour nous expliquer que ce genre de salut c'est pour les gens du théâtre, alors que là ce qu'ils viennent de nous faire c'est un concert.
Comme une façon de rappeler à celles et ceux qui ne prendraient par le kobaïen ou le zeuhl au sérieux, que ce qu'ils pratiquent depuis maintenant plus de 50 ans à travers le monde entier n'est pas une blague. Blague ou pas blague en tout cas nous passerons un très bon milieu de soirée.
Soirée que nous finirons par un petit bain au clair de lune au niveau de l'anse de Maldormé (derrière le Petit Nice) dans un de ces nombreux petit coin de paradis qu'offre la côté de Marseille ... avant de rentrer tranquillement chez nous en vélo.
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Critique écrite le 17 juillet 2022 par Pirlouiiiit
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