Chronique de Concert
Magma
Fatalement, la salle était comble, tant cet album est une relique majeure pour le public ultra fidèle de de Magma. Il y a d'ailleurs une sorte de connivence entre fans puisque dans la salle les uns et les autres n'hésitent pas à échanger sur leurs souvenirs de concerts ou leurs émotions au moment de la découverte du groupe. Magma agit comme un aimant plus que singulier qui attire dans une même ferveur les amateurs, souvent éclairés et pointus, de classique, de jazz ou de métal.
C'est donc un public impatient, attentif et concentré qui retint son souffle au moment de l'entrée sur scène de Christian Vander. Ce fut tout d'abord un prologue d'une cinquantaine de minutes pendant lequel l'album Mekanïk Destruktïw Kommandöh fut joué uniquement avec 2 pianos et des churs. L'interprétation fut d'une beauté éblouissante portée par des voix stellaires qui emmenèrent le public très loin de la réalité parisienne du mois d'octobre 2023. S'ensuivit une version du même acabit de "the night we died" enluminée des mélopées vocales d'un Vander sans batterie.
Après une pause de 20 minutes, C'est la mouture classique de Magma, avec la batterie de Vander au premier plan, mais renforcée d'une section de cuivre qui investissait désormais la scène. Des cris de joie et des larmes d'émotions émergeaient d'un public parfois venu de très loin tant l'impatience était de mise face à ce qui allait suivre. Le public connaissait en effet le programme de ce concert qui allait se concentrer sur la trilogie légendaire du groupe : Theusz Hamtaahk, Wurdah Irtha et Mekanïk Destruktïw Kommandöh. Ces noms barbares, écrits en langue kobaienne (la langue propre à la mythologie et la musique du groupe) évoquent la quintessence du répertoire de Magma.
Le public fut alors embarqué dans un voyage musical et mental vers la planète Kobaia pendant près d'une heure et demie. Décrire ou retranscrire les émotions transmises par la musique de Magma durant ce concert semble peine perdue tant sa musique est unique et ne peut s'évoquer que par une succession d'adjectifs qualificatifs : dantesque, magique, intense, virtuose, millimétrée, stellaire, martiale, planante, prenante...
Vous l'aurez compris en lisant ces lignes, ce concert du 7 octobre fut historique ! La gigantesque claque que s'est pris le public n'eut comme équivalent que l'étonnement du groupe devant l'ovation triomphale qui lui fut réservée à la fin du spectacle. Ce fut un très grand moment de musique et l'un des plus formidables concerts qu'il m'ait été donné de voir ces dernières années. Il faut savourer ce moment comme il le mérite car, compte tenu de l'âge de Christian Vander et de sa femme Stella qui dirige les churs, les possibilités de visiter la planète kobaia s'amenuisent de jours en jours.
Un jour prochain, à l'instar de sa cousine éloignée la planète Gong, le chemin qui mène à Kobaia sera rayé des cartes. Il ne restera alors que les fabuleux souvenirs de quelques formidables concerts.
Critique écrite le 11 octobre 2023 par lol
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