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Chronique de Concert

Maia Barouh

Maia Barouh en concert

Théatre des Salins, Martigues 10 février 2017

Critique écrite le par


Nous voilà partis pour redécouvrir un nouveau lieu : le théâtre des salins sur Martigues. A part une fois où j'avais vu en concert Miossec, je ne connais pas du tout ce lieu. Surtout que là, nous y allons pour revoir une jeune artiste franco-japonaise que j'ai déjà rencontrée lors d'un festival. Il s'agit de Maia Barouh.


Faisons un peu la présentation de cette artiste assez atypique : il s'agit de la fille de Pierre Barouh, auteur-compositeur-interprète, acteur et producteur français , récemment décédé et de l'artiste japonaise Atsuko Ushioda. Après avoir passé son enfance dans les deux pays de ses parents, et en suivant souvent son père en tournée, elle se met très tôt à apprendre la flute.
A ce jour, elle défend une musique qui lie le jazz et l'électro saupoudré de culture japonaise.
A noter, que juste avant, il y avait un spectacle de danse Sleeping water fait par le chorégraphe japonais Saburo Teshigawara et que le concert de Maia Barouh s'inscrit dans cette thématique de la soirée.


Tout démarre juste avant le concert. En effet, pour cette fois-ci, je redécouvre Maia Barouh dans la petite salle du théâtre des Salins qui est une salle plutôt intimiste, avec une sorte de petite place carrée devant la scène pour le public. Les gens sont assis sur les deux petites marches constituant le bord de cette piste carrée.
L'ambiance de la scène fait dégager une sensation un peu mystérieuse : un bleu intense remplit la scène, laissant entrevoir un décor certes simple mais efficace.


Coté musicien, on trouve sur la scène : une batterie, des percussions traditionnelles et deux claviers : l'un jouant tout ce qui est basse et nappes, et l'autre faisant les accompagnements avec des sons rappelant très rapidement le pays du soleil levant. Bien sûr, n'oublions pas l'artiste qui chante et joue de la flute traversière avec la technique bien spéciale qui permet de chanter et de jouer en même temps. Un peu comme font certains tibétains qui chantent plusieurs mélodies. Technique sûrement basée sur une respiration très contrôlée.


Lors ce concert, Maia Barouh défend son album Kodama sorti en 2015 ainsi que certains nouveaux titres de son album Kodama + sorti en 2016. Je ne parle pas des autres albums qui sont sortis à l'étranger .


Les thèmes de ses chansons sont assez variés : on passe de la petite histoire ancestrale chantée a capella avec un dialecte qu'elle-même reconnait ne pas comprendre parfaitement à des chansons très rock, voir très électro parlant même parfois au début des différents isotopes , titre d'un de ses morceaux justement.


Certains titres rappellent carrément des titres de boites de nuit avec le temps bien marqué par une grosse caisse bien compressée : c'est le cas de Dakala ou encore Sister Rain mais avec un rythme plus lent (dédoublé en fait).


Sur un autre morceau, Maia nous montre l'étendu de sa maîtrise de la flute traversière. Un long solo vraiment hypnotisant fait monter la tension pour débouler sur le thème frénétique du titre Jongala. A voir en live car la version studio est bien en dessous de ce que ça rend en live !!


A partir de la chanson Kane Ren Ren, la soirée s'enflamme. En effet, le public commence vraiment à se lâcher avec une danse que Maia nous montre (une sorte de danse entre le gangnam style et une sorte de danse canine .... A voir pour les pros de la danse).


A noter la présence de Jules, un homme de 85 ans qui a mené la danse et la chansonnette en main de maître !! Il a même chanté avec Maia lorsque celle-ci se propose de chanter sans micro, en plein milieu de l'arène !! Il a mis l'ambiance ce Jules, en proposant à Maia de lui faire une bonne bouillabaisse lorsqu'elle repasse dans le sud !! Et après on va dire que les gens du sud ne sont pas accueillants !


Pour ceux qui se seraient dit que les chants japonais étaient de longues complaintes avec des mélodies bizarres, ils peuvent aller voir Maia pour prendre une claque retentissante car là, le mélange entre les origines japonaises et ce que nous connaissons est parfaitement réalisé avec beaucoup de goût. Belle exemple de pont culturel !


Le chant japonais, après une telle soirée, apparait moins mystérieux et on peut découvrir toute la subtilité de ce chant si spécial avec ses dissonances, ces 7ième diminuées qui parfois sonnent bizarrement pour nous occidentaux. Mais après tout, la diversité est bien la première source d'inspiration n'est-ce pas ?

Un grand merci au théâtre des salins pour nous avoir accueillis ainsi qu'à Caroline pour cette belle soirée.
Je vous conseille d'aller voir cet artiste en concert et de découvrir ce très beau lieu qu'est le théâtre des Salins !!
https://www.facebook.com/maiabarouhmaia/?fref=ts

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