Chronique de Concert
Maissiat + Mathieu Boogaerts
Amandine Maissiat s'est fait connaître par le grand public avec l'album Tropiques sorti le 18 février 2013. Si effectivement cet album est une invitation au voyage tant par la beauté des textes que celle des arrangements, la prestation scénique de l'artiste, même accompagnée de Katell est décevante. C'est propre, joli mais aucune émotion ne filtre de ce concert. On espérait mieux.
C'est devant une salle comble que Mathieu Boogaerts fait son entrée en scène au Passagers du Zinc. Tee-shirt rose, et dégaine nonchalante, Mathieu Boogaerts salue son public, attentionné au bien-être de chacun " si vous êtes bien assis, restez le, si vous êtes debout, mais que vous souhaitez être assis, asseyez vous, et ceux qui sont au bar, fermez vos gueules " lance t-il.
Rire du public, puis commence l'explication du concert " je vais vous préparé un concert avec des nouvelles chansons et des anciennes chansons, ce sera une nouvelle chanson, puis une vieille chanson mais parfois ça changera ou pas" Le ton est posé, Mathieu Boogaerts crée une proximité immédiate avec son public, attentif et déjà conquis.
Seul en scène, le concert débute.
Dès la première chanson, on entre à pieds joints dans l'univers sensible et fantasque de Boogaerts. Il chante les sentiments, les doutes, le quotidien, l'ennui expliquant à son public comment il crée la chanson. " J'avais une phrase dans la tête " on dirait que ça pleut ", et je voulais faire une chanson joyeuse... la pluie ça semble triste mais avec " on dirait que ça pleut bien " , bien c'est pas triste " Et Mathieu Boogaerts philosophe sur la pluie avant d'enchaîner son morceau devant un public hilare. Il expérimente sur scène, chante de concert avec un public conquis si bien que ce n'était pas qu'un concert de Mathieu Boogaerts mais a émergé ce soir là une création commune.
La mise en lumière est aussi minimaliste que ses chansons : lumière 1, lumière 2 demande t-il. Vert, bleu, rouge. C'est drôle, c'est simplissime, et ça marche. Homme orchestre, faux désinvolte, Mathieu Boogaerts est l'un des rares artistes de la scène française qui parvient à faire sonner le français sur des rythmes funk et reggae avec des textes simples et percutants qui se fredonnent joliment.
Le pari de la scène est réussi, générosité et simplicité devant un public enchanté par ces chansons chaloupés. Mathieu Boogaerts n'a besoin de personne pour habiter la scène et c'est tant mieux...
Critique écrite le 10 mars 2013 par Clairedelalune
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