Chronique de Concert
Mandy Lerouge
Le lieu est toujours aussi accueillant, c'est intimiste et en places assises comme à La Meson, nous sommes donc venus tôt pour chroniquer ce concert dans les meilleures dispositions.
La programmatrice présente autant le lieu et ses activités que la chanteuse que l'équipe suit depuis ses débuts d'artiste et également spectatrice.
Pour ma part je n'ai jamais vu Mandy Lerouge sur scène, mais je me souviens d'une jeune femme souriante et passionnée dans les coulisses de Marsatac, sans deviner la trajectoire atypique de son aventure musicale.
De l'Argentine, je ne connais surtout ses footballeurs millionnaires, et aussi son marasme économique et politique, quelques jours à peine après l'élection du détestable Javier Milei.
Musicalement, à part quelques airs de tango, je suis en toute franchise totalement ignare de ces musiques traditionnelles du nord du pays, n'étant pas même pas hispanophone.
Mais comme tout le public ce soir, averti ou pas, on sera sur un petit nuage devant tant de classe, de beauté, de mélancolie et de joie.
En préambule elle rappelle que ce concert a été repoussé à deux reprises, son premier album "La Madrugada" étant sorti en plein confinement.
La plupart des morceaux est introduit par des anecdotes, souvent avec malice, on retiendra par exemple Quecha est une langue et pas "la marque de la veste que vous avez acheté cet après midi au Black Friday".
Dès les premières notes de "Entre a mi pago sin golpe" l'alchimie entre l'assistance, la chanteuse et ses musiciens augure d'un très bon moment, on tape des mains plus ou moins en rythme.
Elle est accompagnée de Javier Estrella aux percussions, Diego Trosman à la guitare et aux manettes derrière Romain Perez à la sonorisation.
Plusieurs types de percussions et baguettes selon les morceaux, des arpèges de guitares tout aussi variés et cette voix qui charme l'auditoire, aussi bien dans les titres très calmes que ceux plus remuants.
Le concert comporte des morceaux d'un album pas encore sorti, autour du répertoire du mystérieux Pablo Del Cerro qui s'avère en fait... une française au doux nom d'Antoinette Pepin dont le patronyme finira par devenir un running gag.
Le public est mis à contribution pour reprendre le refrain sur deux morceaux, et nous envoie des énergies tellement positives qu'on a pas vu le temps passer malgré le long entracte pour ventiler les lieux.
En plus du trio il y a des invitées pour cette carte blanche.
Une très jeune guitariste, une certaine Antonella (15 ans et déjà virtuose) pour deux titres dont le classique "Volver", sous le regard admiratif de Mandy.
La plus déjantée Sylvie Paz dans un style plus rock, avec une reprise de la légende locale Spinetta.
Au rappel on est surpris de la seule chanson en Français avec une jolie version de "Ces petits riens" (un clin d'oeil à Jane Birkin ?).
On ignore si, comme pour les Quecha les magasins du Black Friday ont écoulé beaucoup de vestes Perfecto, mais c'est le mot qui convient à ce vendredi parfait.
Photos Vincent Luer
Critique écrite le 27 novembre 2023 par Sami
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