Chronique de Concert
Manu Katche, Illona Bolou, Hugo Barriol, Tete, Vianney, Keziah Jones, Hugh Coltman
Très curieux de connaître le lieu et l'ambiance qui s'en dégage, je me retrouve à la première soirée.
Au programme Illona Bolou, Hugo Barriol et Le buf des 10 ans avec Manu Katché accompagné par Keziah Jones, Hugh Coltman, Tété et un guest surprise.
Ce qui m'a plu à mon arrivé, c'est l'accueil de l'équipe de bénévole. On sent que l'équipe est soudé, solidaire et bienveillante. En entrant dans la salle je remarque que les places sont principalement assises dans les gradins. Il y a aussi une petite fosse entre la scène et les gradins pour les personnes souhaitant rester debout et être plus proche des artistes.
Je remarque que le public est familial et intergénérationnel.
20 h15, Illona Bolou ouvre le bal.
Je ne connaissais pas la jeune femme qui apparaît seul sur scène. Elle nous propose des adaptations acoustiques de chansons appartenant à des périodes différentes ainsi que des compositions dans le style fingerstyle (style qui consiste à jouer les accords, les basses, la rythmique et la mélodie en même temps avec une seule guitare, ainsi il est possible d'obtenir plusieurs sonorités intéressantes).
Elle a fait admirer sa dextérité à la guitare, jouant des rythmiques et harmoniques impressionnantes. Ce fut une belle occasion de voir comment un simple instrument à cordes peut être polyvalent.
Le public fut très réceptif à sa prestation. Nul doute qu'un bel avenir musical se profile pour elle.
Puis à 21h00, la salle se remplit ensuite un peu plus pour accueillir Hugo Barriol, repéré dans le métro parisien, où il a d'ailleurs été élu meilleur chanteur en 2016.
Il est accompagné par ses musiciens Antoine (batteur), Diego (basse) et Lilian (claviers et cuivres).
Ce qui m'a plu dès le début c'est la douceur et la puissance de la voix d'Hugo, une dualité parfaitement maîtrisée par le chanteur. Les notes folk s'allient à merveille à sa voix grave. On se sent bercé dans l'émotion, avec le ressenti d'être en apesanteur.
Chaque titre à une force extraordinaire, le tout s'additionne pour créer un cocon harmonieux dans lequel on souhaiterait rester à jamais. Il a ainsi enchaîné titres doux à la guitare acoustique et morceaux plus rythmés, ce qui a donné un set étonnamment dynamique. Il a arrangé tous les morceaux pour les rendre beaucoup plus pêchus via des ajouts de percussions et cuivres ou encore en faisant participer le public. Notamment avec Million Years où les services et chant du public était demandé par le chanteur. Un refrain entêtant qui sera poursuivi par le public même après la fin de la chanson.
Aussi avec Our Kingdom, ce titre particulier, qui résume le parcours de l'artiste, est le plus gai de son nouvel album et Hugo nous l'a bien prouvé en nous demandant de taper dans nos mains pour initier une rythmique entraînante, permettant ainsi au public de se sentir au cur du show.
La communion finale se fait avec une foule qui chante en chur.
Puis vers 22h Manu Katché débarque avec ses musiciens pour nous présenter le set spécial de la soirée.
En effet, plusieurs artistes reconnus vont s'enchaîner autour des musiciens de Manu Katché pour nous interpréter deux voir trois morceaux chacun.
Et on démarre sans attendre avec Hugh Coltman. Le chanteur britannique qui vit en France a sorti en mars 2018 un nouvel album Who's happy", inspiré par les sonorités de la Nouvelle Orléans où il a été enregistré.
L'artiste est lumineux, s'amuse sur scène et partage son bonheur évident et sa musicalité avec le public.
Vient ensuite Tété, que l'on ne présente plus, artiste au timbre unique, des textes ciselés au lexique singulier rempli d'humour et de tendresse. Il vient enflammer la salle, se déplaçant de gauche à droite de la scène.
La chaleur et la générosité de Tété opèrent : l'ambiance devient très rapidement intime pendant la chanson A la faveur de l'automne où le public se met à chanter en chur le refrain.
Un beau moment que seul un chanteur populaire peut se permettre, car ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir une chanson que tout le monde connaît.
Ils récoltent une belle ovation méritée et sincère.
Puis c'est au tour de Keziah Jones de se présenter sur scène et nous embarquer dans son "blufunk". L'artiste bouge en rythme et sa jambe tressaute sans cesse. C'est clair, sa musique l'habite. J'observe un moment le jeu si particulier que le guitariste a développé dès ses débuts et qui lui est très personnel, le blufunk. Il y fait évoluer des influences de chez lui, funk, blues, soul et rock, dans une technique percussive de sa main droite, parfois un peu similaire à celle des bassistes lorsqu'ils slapent.
Et c'est uniquement quand on est face à ces décibels que l'on se rend compte que c'est incomparable. Puis il lance l'intro de son célèbre Rhythm is Love, immédiatement suivi par le public qui chante avec lui. Lorsque la basse et la batterie entrent dans la danse, une clameur de satisfaction s'élève de la foule.
Encadré par de bons musiciens, le blufunk instinctif et généreux de Keziah Jones a fait décoller le public avec énergie. La foule applaudit chaleureusement le protagoniste qui nous dit au revoir en s'en allant.
Puis vient le tour de Manu Katché (batteur français de talent ayant joué pour Sting, Peter Gabriel...) de reprendre le micro et nous proposent quelques titres de son nouvel album The Scope.
C'est l'occasion pour lui de s'ouvrir un peu plus avec cet album, s'appropriant des sonorités très contemporaines, il réussi à élaborer un mélange de sonorités pop, rap, soul, le tout teinté d'électro, de jazz et de musiques du monde. Les morceaux sont principalement instrumentaux. On le voit chantonner quelquefois sur certains titres. On ressent que le batteur prend énormément de plaisir à jouer ses nouvelles chansons, sourire aux lèvres, en osmose avec le reste du groupe. Le public est réceptif à se nouveau répertoire. Après quelques morceaux, le célèbre batteur reprend le micro et s'avance vers le public pour nous présenter l'invité surprise qui n'est autre que Vianney, artiste majeur de la scène française, au top de sa carrière.
Ovationné par le public dès son apparition, le chanteur nous parle de son attachement à la Vendée, nous dévoilant qu'il vient régulièrement dans la région pendant ses vacances : "Le bonheur pour moi, c'est de revenir à quelques kilomètres de là où je passais toutes mes vacances dans ma famille vendéenne", a lancé le chanteur français au public.
Guitare en mains, Vianney commence par une ambiance reggae avec le titre Dumbo, suivi par Je m'en vais avant de finir en apothéose avec La Même. Le public est conquit et chante en cur les paroles de ses chansons. On se lâche vite dans cette ambiance survoltée et festive. L'artiste repart ovationné par le public qui en redemande.
Il est temps pour Manu Katché d'appeler les artistes précédents (Hugh Coltman, Tété, Keziah Jones et Vianney) à venir rejoindre la scène pour enflammer le public en partageant un petit boeuf entres potes.
Les musiciens et artistes se lâchent complètement, le public est en furie et finit par se lever pour une ovation amplement méritée.
00h15 fin du concert. Je repars de cette soirée avec plein de belles images et de sons en tête. J'ai particulièrement apprécié la communion entre les artistes et le public et la chance d'avoir pu écouter et voir autant de bons artistes en une seule soirée.
Longue vie à ce festival qui sans nul doute aura encore de beaux succès à l'avenir.
Critique écrite le 02 avril 2019 par Jeremd
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