Chronique de Concert
Marc Perrone
la Coopérative de mai - Clermont-Ferrand 7 février 2002
Critique écrite le 13 février 2002 par Pierre Andrieu
Ce type là avait autant de psychologie qu'un sergent chef dans les Marines ! Tout ça pour dire qu'à priori, je n'étais pas forcément destiné à assister au spectacle de Marc Perrone intitulé "Voyages". Mais je suis curieux et je voulais voir (et entendre) ce que donnaient ses compositions avec en toile de fond, de vieux films du cinéma muet. Cet homme, plus tout jeune, m'a définitivement réconcilié avec l'accordéon...diatonique, entendons-nous bien ! Il est content de jouer, il parle avec passion de sa musique, du cinéma et de sa vie, riche en événements marquants.
Le premier morceau me fait penser à une composition de Yann Tiersen, mais ce n'est pas le même public : une moyenne d'âge de 70 ans au bas mot ! Je n'ai jamais vu ça à la Coopé. Ce n'est pas ce soir que je vais conclure avec une jeune fille de 25 ans... Les gens fredonnent spontanément les airs qu'ils reconnaissent, c'est plutôt convivial et assez émouvant. On se croirait au coin du feu en famille avec un ancêtre qui pianote et conte des histoires, encouragé par les chants de ses proches. Certains vont me hurler : "ça manque pas un peu de distorsion ?" Certes, mais c'est reposant. Durant deux heures et demie, Marc Perrone, joue de l'accordéon, nous présente sa famille originaire d'Italie, et illustre avec maestria des extraits de films comme "La bête humaine" de Jean Renoir ou "L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat". Ses histoires sont racontées avec beaucoup d'humour et une grande dose de passion. Elles sont l'occasion de parler de son enfance assez sinistre à La Courneuve, de ses débuts à l'accordéon alors qu'il était fan de guitare et des Shadows, de la vie difficile des travailleurs émigrés venus d'Italie pour accomplir ce que ne voulaient pas faire les Français. Il en profite pour fustiger l'extrême droite et parler des conflits occasionnés dans sa famille entre les pro Mussolini et les anti dont son père faisait partie. Bien sûr, quand on parle de l'histoire du vingtième siècle, ce n'est qu'une suite ininterrompue de guerres, de massacres, de morts. Il faut donc un sacré talent à Monsieur Perrone pour ne pas plomber l'ambiance et aménager des moments souriants. Par exemple, ce vieux film en noir et blanc où les militaires enchaînent bourdes sur bourdes au grand dam de leurs supérieurs hiérarchiques, furieux et incrédules devant tant de jemenfoutisme. Le spectacle se finit par deux rappels où les gens se mettent à danser dans les allées. C'est le moment d'emballer ! On se croirait un peu à la Chance aux Chansons mais j'ai passé un si bon moment que je passe l'éponge ! A voir !
Critique écrite le 13 février 2002 par Pierre Andrieu
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