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Chronique de concert Marina Saiki
Mardi 3 décembre 2024 : 6495 concerts, 27243 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Marina Saiki
Une fois n'est pas coutume, ce soir nous avons prévu d'aller écouter du classique (bon j'avoue c'est ma mère qui a pris les places). Il s'agit d'une artiste originaire du Japon du nom de Marina Saiki invitée au Manoir de Pont Ar Gler par l'association Les journées de Pont Ar Gler, pour 2 concerts "Danse et Mouvement" dans le cadre d'un festival intitulé .
Après une grosse journée où nous avons commencé par faire quelques plaques de chocolat chez Grain de Sail, puis avons dégusté de délicieuses galette et crêpe aux Embruns (peut-être pour la dernière fois, les propriétaires faisant leur dernière saison ... snif), nous avons laissé tomber la baignade dans les vagues de Saint Jean du Doigt (il faisait exceptionnellement moche) et nous sommes laissés distraire par les JO. Et c'est à 3-1 alors que le français n'en menait pas large que Lucie m'a montré qu'il était 18h36.
Branle-bas de combat, nous ne pourrons pas remonter le temps mais essayons de ne pas tout rater (le concert était annoncé à 18h30). Lorsque nous arrivons au Manoir de Pont Ar Gler (qui se situe à la limite entre Plougasnou et Saint Jean du Doigt) le concert a déjà commencé. On écoute de l'extérieur la fin du premier morceau. Ne (re)connaissant rien en classique je serai bien incapable de vous dire de quoi il s'agit (mais avec le programme annoncé je me dis qu'il devait s'agir de Papillons op.2 de R Schumann.
Mais le morceau suivant est un morceau de Chopin, Bacarolle op.60, écrit alors qu'il était amoureux de Goerge Sand et avait prévu d'aller avec elle à Venise. Leur relation s'étant terminée avant ils n'y sont pas allés, mais le morceau lui est là et évoque le rêve, l'amour et la mélancolie, comme nous l'introduit habilement Marina.
Toute vêtue de rouge, elle joue sur un piano à queue au milieu silencieux d'un public qui l'entoure d'assez près. Pour ma part je me retrouve à côté de Marianne, dans le creux du piano à queue, du coup juste en face de Marina. Quasiment impossible de prendre des photos donc, surtout qu'arrivé en retard je n'ai pas pu demander. Je ne vois pas ses mains se promène avec habileté sur les touches, par contre je vois son visage qui dégage plus de l'inspiration que de la concentration.
Je suis frappé par le fait qu'elle joue sans partitions, ce qui n'est pas si courant chez les pianistes même les plus talentueux que j'ai pu voir. Elle ferme beaucoup les yeux, comme les gens autour. Comme je finis par le faire aussi. Mes yeux se baladent dans la pièce. Sur cette armoire qui me rappelle celle de mes parents, sur la baie vitrée qui éclaire la pièce.
Sur cet étrange plancher en bois sous le piano que j'ai d'abord pris pour un couvercle et qui s'avèrera être ce que nos hôtes ont trouvé de mieux pour que l'acoustique de la pièce soit idéale pour le piano (ça et quelques planches pour casser les coins). Je regarde aussi les pieds de Alice et Cyril de l'autre côté du piano. Les gens qui écoutent religieusement.
Elle enchainera ensuite avec la lumineuse Suite française n°5 de JS Bach, apparemment la favorite de Schumann, dont nous découvrirons avec délice les 7 danses successives, toutes différentes et rivalisant d'élégance, de joie et de lumière en cette fin de journée. J'aime le côté sautillant de certaines et sur les moments les plus rapides j'ai presque honte de penser à Charlie Chaplin, mais j'assume.
Sonate n°2 de Alexandre Scriabin compositeur russe (une de ses oeuvres de jeunesse - 1880) composé lors d'un voyage en mer noir, avec une première partie calme et romantique et une deuxième plus violente avec des vagues qui attaquent les rochers. De là où je suis, je finis par remarquer un drôle de petit couinement lorsqu'elle relâche la pédale forte.
Cette sonate marquera la fin du programme officiel de cette fin d'après-midi. Mais après des applaudissements fournis elle nous proposera de rester dans le thème de l'eau avec Jeux d'eau de Maurice Ravel, avant d'enchainer sur un morceau qu'elle a découvert récemment, une improvisation de Francis Poulenc en "Hommage à Edith Piaf". A noter que cette fois elle sortira une partition sur tablette.
Après une nouvelle salve d'applaudissements, elle nous proposera, toujours de F. Poulen les chemins de l'amour, normalement chant et piano mais qu'elle aime visiblement jouer seule. Et après cela et une sortie de la salle, elle reviendra pour un tout dernier Romance sans parole de Gabriel Fauré
A la fin nos hôtes nous inviteront à rester pour boire un verre (de cidre en ce qui me concerne) l'occasion de visiter un peu le jardin, de retrouver du réseau et d'apprendre que finalement la France avait battu le Japon en judo et surtout d'échanger quelques mots avec Marina qui nous apprendra avoir commencé le piano dès l'âge de 2 ans. Un bien chouette début de soirée en musique (qui changeait de nos deux soirées à Binic et Saint Quay Portrieux - cf chronique par ici et par là - ou de celle sur la place de. l'Eglise - cf chroniques par ici ), dans un non moins chouette lieu. Merci aux journées de pont ar gler et à Marina Saiki bien sûr !
Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Set list :
Papillons op.2 de R Schumann
Barcarolle op.60 F Chopin
Suite française n°5 de JS Bach
Sonate n°2 de Alexandre Scriabin
Rappel :
Jeux d'eau de M. Ravel
Improvisation 15 de Francis Poulenc pour piaf
Romance sans parole de G. Fauré
Critique écrite le 05 août 2024 par Pirlouiiiit
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