Chronique de Concert
Marygold + Triembach
Le batteur donne le départ en frappant ses baguettes en l'air, l'une contre l'autre. Le public, pas très nombreux, est encore un peu timide. Beaucoup restent assis. Mais d'emblée, dès le premier titre, quelque uns se lèvent, irrésistiblement attirés par la belle cavalcade qu'envoie Travelling Girls. Deux guitares, une basse et une batterie sonnante et trébuchante ... C'est bien la soirée "3H de Rock" qu'on nous avait promis !
Une très belle énergie se dégage de ce groupe, avec un chanteur dont la voix assure, surprend même par ses changements de timbres, selon les morceaux, et qui présente par moment une légère cassure des plus plaisantes. La basse est bien marquée et on a droit à de beaux riffs de guitares. Une musique qui à la fois envoie bien comme il faut, mais qui sait aussi ménager les nuances et jouer habillement sur les ruptures dans les rythmes.
Ils passent au français avec Juste, gardant toujours leur jeu musical du début. Et, par moments, le Rock se fait même un peu ballade, comme une légère pause avant la reprise de la tempête. C'est là que nous avons droit à un "Bonsoir ..." de Ben tout sourire, qui enchaine sur une voix de plus en plus poignante, au fil des morceaux.
Présentation des musiciens, avec Fabien qui nous offre un solo de guitare aux petits oignons. Ça stop et ça repart ... Petit suspens ... Magie ... Et on enchaine avec Sleeping : Un démarrage légèrement lascif, précédant un Rock un peu déglingué qui leur va tout aussi bien que le son plus puissant de tout à l'heure et avec, encore une fois, un très bon solo de guitare. La voix de Ben se déchire, tête en arrière et les yeux clos, avec les churs des deux autres derrière. Un très beau morceau, vraiment !
"Est-ce que Nathalie est là ? Non ? Ben tant pis !" Et oui, effectivement dommage pour elle, puisque la suivante lui est dédiée ! On est encore dans un univers différent, mais tout aussi prenant. Ils déploient définitivement sur scène une énergie à la fois énorme et très structurée. Petite pause pour cause de changement de corde du côté de Ben (ce sont les risques du métier !), avec encore Fabien qui s'y colle pour meubler, soutenu dans l'épreuve par une légère ligne de basse de Yves. Plutôt sympa comme attente ! Ça plaisante bon enfant et on a même droit au thème de Dexter (mon téléphone sonne ;) ?!?), suivi par celui de James Bond !
Mais le grondement de la batterie de Pierre reprend pour lancer Sally sur les chapeaux de roues, avec chanteur (jambe tremblante) qui passe en haut débit. Très belle démonstration encore une fois. Il en fait de même sur la fin de Here She Comes, avec un épilogue façon chevauchée échevelée.
La dernière sera précédée d'une courte auto-promo pour leurs 10 ans, qu'ils vont fêter au Korigan (Luynes) le 17 décembre prochain. Un dernier morceaux tout aussi énergique que le reste du Set, avec guitariste et bassiste qui tentent le concours de celui qui mettra le feu aux cordes de sa guitare le premier !! Je ne vous donnerai pas la gagnant ... A moins que ce ne soit nous !
Ben : Chant & Guitare
Fabien Petti : Guitare
Yves : Basse
Pierre : Batterie
Setlist
1 - Travelling Girls
2 - Never Lie
3 - Juste
4 - I'm Sorry
5 - Sleeping
6 - Nathalie
7 - Sally
8 - Après Elle
9 - Here She Comes
10 - Ivresse
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Entrée en piste de Marygold sur la petite scène du Magic Mirror, avec Yannick qui commence par remercier Triembach pendant les dernières mises au point. Puis la musique commence et sa voix s'élève, bien en place (on a un peu gagné niveau balances au passage). Toujours aussi impressionnant quand il se met à hurler et il nous en fait d'ailleurs la démonstration dès la première chanson. Avec une fin de morceau tout de même un peu bizarre ... Enfin très cash dirons-nous !
Ju fait sonner sa guitare et, à chaque fois, c'est comme si le calme se faisait pour laisser la place au chant, entre deux coups de tonnerre menés par les riffs de son instrument. Yannick est déjà habité, tête levée au ciel, et Nicolas s'éclate complet derrières sa batterie.
Des "Allez !!" montent du public (on se croirait un peu à un match de je ne sais quoi) et eux continuent à plutôt envoyer du lourd ... Très en forme les Marygold ce soir ! Ils sont entièrement dans leur bulle en fait et ils ont du mérite d'y parvenir parce que, pour être franche, c'est plutôt le bordel dans la salle. Disons, pour résumer, qu'on est bien plus dans une ambiance de bar que dans celle d'un concert. Mais qu'à cela ne tienne, nous avons un Yannick investi à 200%, le corps tendu, les bras accrochés à son micro et totalement happé par la musique.
Comme d'hab, il décompresse en faisant un peu l'andouille et en laissant le public s'exprimer. Commence alors I Don't Care et là c'est franchement dommage : le réglage du son fait qu'on y perd un peu sa voix (même s'il donne le maximum de lui), alors qu'elle est si belle celle-ci ... Il tente pourtant de nous relancer sur le refrain, jouant sur les crescendos et les accélérations. Il joue le feu et la glace et ne s'en sort pas si mal au final, malgré ce micro un peu lâcheur.
"Je sais, j'insiste énormément ... mais il n'y a pas de guitare !" enchaine-t-il tout sourire (décidément, les conditions techniques ne semblent vraiment pas faciles ce soir !). Ce n'est bien sûr pas faux, mais pas grave. On profite malgré tout largement de leur Set, même s'il est bien vrai qu'il est plus que dommage de la perdre la guitare de notre Ju ! Ceci étant, cela ne les empêche pas de continuer. Yannick repart tout en douceur sur Last Teardrop, montant dans les aigües, comme dans une ascension irrésistible, avant de se mettre à hurler en faisant balancer de droite et de gauche le pied de son micro. Définitivement méga pêche pour Marygold ce soir. C'est du pur plaisir.
"Celle-là, on est obligés de la faire ..." Un peu de mal à suivre les Off dans ce brouhaha qui est inversement proportionnel au monde présent (acoustique particulière du lieu peut-être ?!) Super dur donc de se concentrer sur la douceur des paroles de Un Peu De Toi. C'est même carrément saoulant (désolée, mais c'est mon ressenti) et d'ailleurs plus ça va, plus je fais de concerts, plus j'ai trop souvent l'impression d'être l'une des seules personnes présente à vouloir vraiment écouter la musique en concert (surtout dans les petites salles). Ma foi, les bar et les discothèques me semblent plus indiqués pour aller boire un verre et papoter ... Mais bon ... Je dis ça, je ne dis rien. Et au moins quand ça pète ici ce soir, on arrive enfin à entrer dans la musique !
Avec Sans Moi Tu Danses, la musique emplit définitivement l'espace (Marygold 1 - Le Bar 0 !) Ju, dans son monde, titube presque, alors que Yannick reste accroché à son micro comme à une planche de salut pendant un naufrage. Bassiste et batteur se suivent du regard. Le premier frappant le sol à grands coups de pieds et le second ne touchant plus terre. Et je dois dire que, tant bien que mal, lorsque le volume monte, on réussit à se laisser complètement porter. Ça c'est le plus. Mais hélas on perd tout de ce plaisir dans les moments où il faudrait profiter des nuances ... Et ça c'est vraiment le gros moins. Finalement, ben on était vachement mieux au Pub de l'Europe je trouve (un vrai bar en fait ... Donc le comble !)
Ça trépigne sur scène. La vague de What Can I Say nous emporte et on peut même lire les paroles chantées par Yannick sur les lèvres de Ju. Moi, je me suis calée quasi au pied de la scène pour enfin fuir les conversations futiles et parasites. Et ouf ... J'arrive enfin presque à entrer dans leur univers. Une grosse bouffée de puissance m'arrive en pleine face et ça, mais qu'est-ce que c'est bon !!
Ils vont terminer sur Dies Irae et, le moins que l'on puisse dire, c'est que le plaisir se lit sur leurs visages (et c'est le principal). Yannick se lâche complètement sur le refrain. La batterie sonne. La guitare et la basse vibrent à l'unisson. Tout ensemble se met en ébullition, avant un court retour au calme pendant lequel sa voix raisonne, pour ensuite monter à nouveau en puissance sur les mots "Envole toi..." et ce, quasiment jusqu'à la déchirure, sur des instruments qui s'affolent. Une bien belle fin ma foi, mais pour un concert qui aura été en demi teinte ... Alors dans ces conditions, j'en suis vraiment désolée, mais je ne me suis pas sentie d'enchaîner sur le troisième groupe de la soirée. Ma découverte de Furiapolis sera donc pour une prochaine fois et surtout dans de meilleures conditions j'espère.
Yannick aka Selyann Dub : Chant
Julien aka Ju Whaitfort Machete : Guitare
Yohann aka Guy Ness : Basse
Nicolas : Batterie
Setlist
1 - Lying There
2 - Comme Une Evidence
3 - Alone I Stand
4 - I Don't Care
5 - Last Teardrop
6 - Un Peu De Toi
7 - Sans Moi Tu Danses
8 - Mon Image
9 - What Can I Say
10 - Dies Irae
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 21 janvier 2014 par Ysabel
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