Chronique de Concert
Miss Ninog + Fregate Shtandart Shanty Choir + Les Matelots en Bordée + ... (Festival du chant de Marin - jour 3)
3ème et dernier jour pour nous au festival du chant de Marin, après la soirée de vendredi (voir la chronique par ici) et celle de samedi (voir la chronique par ici), et journée raccourcie car nous devons rendre la voiture à Locquirec avent ce soir .. du coup nous ne verrons pas Acid Arab, Zaho de Sagazan qui sonne tellement comme StromaeHervé qui remplace Miossec (et maltraite les crêpes dans son clip), DJ Wonderbraz encore jamais vue sur scène, pas plus que la rencontre Burger - Marchand. Par contre nous verrons bien Les Matelots en Bordée. Pour être honnête ce sont ces derniers qui nous ont pousser à rester une nuit de plus.
Pour ce dernier jour, nous serions bien venus pus tôt qu'hier pour profiter des premiers concerts et déambulations qui commencent à 10h30, mais nous avons finalement préféré aller rendre visite à l'ami Gildas chez lui à Saint Quay Portrieux. A notre arrivée sur le site par l'autre côté de Paimpol je dépose Svet et les enfants qui veulent tenter d'aller faire un petit tour sur le Pascual Flores pendant que je vais me garer là où j'ai mes habitudes.
En passant devant la scène Stan Hugill je devine les Souillés de Fond de Cale dont j'avais aperçu un des chanteurs hier, en train de se préparer. Je file direct à la scène Pempoull que nous avons un peu délaissée jusque là. En chemin je crois pas mal de musiciens qui rentre vers l'école (des bouts de Muleketu, de Sulfate de Cuivre ou de Tahar Tag'l). Il n'est pas encore tout à fait 14h, trop tard pour un dernier apero bateau, mais juste à temps pour le premier concert au bout du quai central.
Miss Ninóg
C'est donc Miss Ninog qui après avoir joué vendredi et samedi à la Taverne ouvre le bal sur la scène Pempoull où nous avons presque fini hier. Seule avec son accordéon diatonique elle nous proposera un mélange de standards et de compositions à elle, en anglais comme en français et même en breton.
Malgré le vent qui souffle encore pas mal et bien que toute seule elle ne se laissera pas décontenancer. Elle nous contera ainsi des histoires d'amour, des histoires où la mer est bien présente comme ce Puissant Cri du Large et son " hissons le foc à tribord toute ! ". Lorsqu'elle chante en français je lui trouve un petit quelque chose dans la voix qui me fait penser aux Elles.
Alors que les enfants ont fini par prendre des fish & chips à force de tourner autour du stand à côté de la scène, elle se lance dans un Galop d'Abordage Nantais (à danser bien sûr) " allons les gars à l'abordage " avant de nous conter les aventure du corsaire Jean de Crabosse
Sur le trottoir d'en face (comprendre de l'autre côté du port) entre les morceaux on entend un peu le spectacle de La Compagnie Soñj .. Svet et les enfants sont partis faire la queue pour aller visiter la fregate Shtandart repérée la veille. Le set de Miss Ninog terminé, je fais un petite crochet par le stand Ouest France pour récupérer le tote bag globalement à l'ouest est fier(e) de l'être de Gildas et retrouve les autres pile au moment où ça vient à eux de monter dans le bateau. Je les rejoins constatant qu'il y a un groupe sur le ponton
Fregate Shtandart Shanty Choir
Je me rends compte a posteriori qu'il s'agit en fait d'un groupe que j'avais déjà aperçu en 2019 mais qui ne m'avait pa franchement convaincu (voir la chronique par ici). Je me dépêche de d'avancer le long du parcours de visite de cette copie du voilier de Pierre Le Grand construite à Saint Petersbourg de 1994 à 2000 imposé par les cordes pour me retrouver sur le ponton à proximité du groupe.
Alors que tout un tas de marins semblent vaquer à leurs occupations (tressage de cordes, nettoyage, ...) 4 musiciens costumés en pirates équipés de guitare, violon, cajon et d'un espece de rebec ou gadulka qui chante des classiques comme Tri Martolod en russe, ou en anglais voire en français comme Pique la baleine.
Nous ne sommes pas le seuls à nous arrêter pour les écouter. Certaines dansent même un peu quand ils arrivent à trouver un mètre carré de libre. Entre les morceaux quelques explications de la part de la chanteuse guitariste parfois coupés par le joueur de cajon qui nous fera un coup de we will rock you,
Un morceau russe sera chanté par la joueuse de gadulka qui si j'ai bien compris est aussi une des charpentières à qui on doit une partie du bateau. Nous ne resterons pas trop longtemps, sachant qu'il y avait la queue dehors pour accéder au bateau .. et que cela allait bientôt être l'heure d'aller prendre des nouvelles de l'ami Fanch et ses amis
Les Matelots en Bordée
Après avoir pris le temps d'une petite photo au photobooth de Ouest France, nous voici à nouveau au pied de la scène Pempoull alors que Fanch le Marrec et Jean Paul Ferrec (que nous n'avons pas croisé à Terenez cette année) et Patrick Auduoin, tous trois ex Goristes, ce groupe truculent que j'ai eu la chance de voir trois fois ici même en 2015 (voir la chronique par ici), en 2017 pour leur premier concert d'adieu (voir la chronique par ici) et en 2019 pour une reformation ponctuelle (voir la chronique par ici).
Je suis donc ravi de les retrouver tous les 3 en pleine forme(s) pour les balances executées en public. Un petit coup d'Amant de Saint Jean pour tester l'accordéon de Fanch, un couplet de l'harmonica pur tester la voix de Jean Paul, ou du Petit garçon pour tester celle de Fanch et c'est parti avec Ah! La tonne va bien monter.
Entre les morceaux les deux chanteurs n'ont pas la langue dans leur poche aussi les transitions sont aussi agréables (" j'ai gourru " " aussi nous faire chanter à l'heure de l'apero, quelle idée ") que les morceaux comme cette Carmeline ramenée de Chine, ou ce Mariage secret de la mer et du vent écrite par Yves Simon dans le sud de la France mais dont la musique est devenue bretonne en arrivant par ici. Amusant de voir aussi le changement de regard chez Fanch qui semble parfois sévère ou préoccupé mais s'illumine dès qu'il commence à parler à quelqu'un.
C'est vrai qu'elle est belle cette chanson avec son intro à la flûte et son " Mesdames et messieurs, prenez vos mouchoirs, Versez quelques larmes pour les pauvres amants ". Ensuite ce sera Les Phares de l'autre Goristes Henry Girou, qui met en garde des dangers que courraient les marins s'ils venaient à être remplacés par les gps.
Pendant que Fanch et Jean Paul chantent ou font les zouaves entre les morceaux, Patrick a toujours un petit sourire Monthy Pythonesque en coin tout en les accompagnant merveilleusement bien au piano. Une fois n'est pas coutume la suivante sera en breton puisqu'il s'agira de Gwerz ar vezhinerien (La complainte des goémoniers) de Denez Abernot sur laquelle nous pourrons au moins chanter le refrain " oland* dilan dillo " (* " rien à voir avec celui qui a été président du pays voisin du notre ").
Là aussi le piano fait des merveilles, c'est joli, fin, doux, tendre ... Direction ensuite vers l'île bretonne la plus proche des Amériques pour y cueillir quelques roses en chantant Les roses d'ouessant. Après avoir demandé s'il y avait des " Bresssois " dans la salle, direction rive droite de la Penfeld dans le quartier de la Recouvrance (là où Jean Paul dit avoir appris à chanter) pour la Fanny de Laninon.
Ensuite une chanson sortie du bagne de Brest, la bien connue Forban et son " vin qui pétille " dans une version non expurgée c'est à dire avec 4 couplets " attention ça va glisser un peu sur le ponton " non préviendra Jean Paul.
Constatant qu'ils avaient oublié de dire du mal des anglais ils ne rateront pas les ouvriers de l'arsenal (quand Fanch raconte des blagues il me fait toujours autant penser à Coluche) qui en prendront une nouvelle fois pour leur grade avec Avec sa gamelle (à p'tits pas). Gardant un œil sur le timing (pas question de déborder) ils auront le temps un le Terre Neuvas.
Texte du poète français terrien Gaston Coute qui bien que n'ayant probablement jamais vu Terre Neuve a bien retranscris la chose, mis en musique par Marc Robine. " C'est y pas vrai, les terre neuvas ? ". C'est déjà l'heure des présentations : Patrick de " Bresse ", Jean Paul " originaire de Camarais " et Fanch " dans tout groupe qui se respecte il faut quelqu'un pour compter les sous, il faut aller dans le Léon " ... et des remerciements pour les techniciens.
Ils finiront avec la célèbre Harmonica après laquelle Fanch se chargera en effet de la vente du seul disque des Matelots en Bordée, l'occasion d'échanger un peu avec lui et de lui dire à l'année prochaine. C'était donc la 13ème fois que je vois Fanch (depuis 2011), seul, à 2, à 3 ou à 8 (voir les chroniques par ici) et toujours avec le même plaisir.
En nous éloignant à travers la foule devenue bien dense, on croise à nouveau les gars de l'Expedition des Côtes du Nord et leur gorille qui semble sorti de Tintin au Congo. On fera quelques centaines de mètres avec eux avant de croiser celles qui devaient être Les Goules ainsi que les 2 géantes de Mascarade ou l'inquietant cortège marin que je n'ai pas réussi à identifier ... ,
Malheureusement il est presque l'heure de se mettre en route et donc urgent que je mange un truc avant de prendre le volant. Ce sera un burger frites comme les enfants hier et après être passé devant les Sulfate de Cuivres et avoir aperçu Momo, nous filerons sans avoir eu le temps de croiser Thierry avec qui j'étais tombé nez à nez (par télé-objectif interposé) pendant le set de Des lions pour des lions dont nous aurions bien aimé prendre une dernière rasade avant de partir ...
En tout cas encore une belle année au festival du Chant de Marin de Paimpol. On a eu du bol pour le temps, on aura fait de belles découvertes Des lions pour des lions vous l'aurez compris, mais aussi Crimi ou Sérot Janvier et la Groove Cie, Matmatah avec qui je me suis réconcilié, La Femme, la Famille Tel's Du et bien sûr les Matelots en Bordée
Seul petit regret ne pas avoir pu acheter de bouteille de cidre avec l'étiquette du festival. En effet contrairement aux autres années où on en trouvait tout l'été dans toute la Bretagne, là je n'en ai vu que sur le festival où bien sûr il n'avaient pas le droit d'en vendre. On a même essayé dans décoller une mais sans bac d'eau pour la faire tremper une heure c'était mission impossible. Tant pis il en manquera une sur les carreaux de ma douche ...
On traverse une dernière fois le pont de Lézardieux, direction Terenez ...
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Critique écrite le 21 août 2023 par Pirlouiiiit
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