Chronique de Concert
Matt Elliott + One Less Lick + Pedro Lemon
Comme si les 6 premiers jours de la semaine ne suffisaient pas, il faut toujours qu'il y en ait qui organisent des concerts le dimanche ! Et puis quitte à le faire, pas question de le faire en fin d'aprème, non non le soir et plutôt tard. Contrairement à il y a quelques années où je m'était pointé à l'heure annoncée (et du coup était reparti chez moi), cette fois j'ai pris le temps de diner avant de me mettre en route vers l'Embobineuse.
Ayant raté les précédents passages de Matt Elliot cette fois j'ai fait un effort je suis venu. Lorsque j'arrive sur place vers 21h10 le concert n'a pas encore commencé. Par contre Felix étonnamment sobre (je parle de sa tenue - enfin n'allez pas non plus croire que parce que je précise cela je sous entend qu'il était bourré) est en train de dire un poème (de sa composition j'imagine) sur le béton.
Quelques minutes après mon arrivée il a fini et nous invite à nous diriger vers la scène où les deux One Lick Less sont déjà en place. Ils se font face, l'un (Basile Ferriot) derrière sa batterie et l'autre (Julien Bancilhon) devant une petite table sur laquelle est posée une sorte de planche sur laquelle ont été montées l'équivalent de deux (slide) guitares.
Visuellement c'est assez percutant, au bémol près que vue la façon dont sont placées les 2 rangées de spots rouges dans leur dos, il n'y a pas 36 endroits d'où on peut les regarder sans être ébloui (et je ne parle pas qu'au niveau photo). Basile bouge pas mal ... il ne tient pas en place, maitrise à la perfection les roulements de tambour ... son jeu à un moment me fera penser à Ulan Bator (du début).
En effet on serait tenté de qualifier leur musique de post-rock (certaines morceaux le sont vraiment) si ce n'était ce chant qui a l'air de tirer plus vers le folk, ou des trucs genre Pink Floyd. Je dis qui a l'air car le chant est souvent complètement masqué par les instruments (un poil trop fort). Le jeu de slide guitare amène aussi les morceaux vers d'autres sphères.
C'est peut être pour cela que je vois revenir le mot "blues" dans pas mal de chroniques à leur propos. En tout cas si au début je n'étais pas vraiment convaincu, après le premier morceau où Julien prendra une guitare industrielle rouge, je rentrerai vraiment dedans, et ne décrocherai plus jusqu'au dernier morceau/rappel un peu plus énervé que les autres.
Après avoir remercié l'Embobineuse, Hervé Boghossian et annoncé qu'ils avaient des disques et affiches, ils nous laisseront avec Hervé justement qui passera quelques bons morceaux pendant le changement de set.
Matt Elliot installe son matériel : une chaise, une guitare, un mélodie, une flute et plein de pédales. Il est beaucoup plus grand que ce que je pensais et son look militaire (t-shirt / cheveux court) contraste avec l'image que je m'étais fait de lui en regardant sa dernière affiche qui reprenait le visuel de son album Drinking Songs mais en chaie et en os. La deuxième chose qui m'a surpris (et beaucoup plus !) c'est sa voix ! Grave comme celle de Leonard Cohen (j'ai aussi pensé à Nick Cave) ce que je n'avais jamais ressenti sur disque.
Ce qu'il joue et chante est très calme, prend son temps pour se mettre en place. Il se sample, rajoute des couches de guitare ou de voix, et finit en général ses morceaux la main gauche sur l'oreille à répéter / hurler en boucle la même phrase. En fait tous les morceaux joués hier soir avaient cette structure là. Sur certains il jouait aussi avec la vitesse de ses samples ou avaient quelques lignes "electro" qui se mariaient très bien avec ses morceaux pourtant acoustique.
Sur un morceau il prendra sa flute, sur l'autre son mélodica, ... sur un il finira carrément penché sur ses pédales. Le calme qui se dégageait de ses morceaux et la répétition dont je parlais auront tendance à me faire m'endormir (agréablement), mais il faut reconnaitre qu'il dégage quelque chose d'assez fort sur scène (ce qui n'est pas aussi frappant sur disque).
Il remerciera le public à chaque morceau, nous trouvant très gentils. Il fera aussi part du fait qu'il aime jouer dans cette salle où le public lui réserve un bon accueil. Je suis en train de me dire qu'il commence à être un peu tard et de me demander si je vais pouvoir rester pour le dernier groupe, lorsqu'il annonce que c'est son dernier morceau.
J'hésite, ... je reste ou pas .. du coupe je bave encore une peu devant le stand merchandising où il y a de nombreux et superbes vinyles sérigraphies quand je comprends que le gars qui est en train de regarder la télé juste derrière (alors que Matt Elliott est encore en train de ranger ses affaires) est le fameux Pedro Lemon qui passe en dernier. Il faut dire qu'à l'Embobineuse on a pris l'habitude de ne pas s'étonner des comportements / activités étranges.
Je ne resterai pas très longtemps, mais assez pour voir Pedro jouer de la flute traversière tout en faisant du beat box dans le micro de celui ci. Il mettra aussi le micro contre la télé (contrôlée par une complice avec sa télécommande) ou près d'un truc qui le fera larsener. Le "poutou tchick" dans le micro (le beat box) donne du rythme à sa musique et même si lui est recroquevillé sur sa chaise devant sa télé avec sa perruque en descente de baignoire, ça donne envie de taper du pied.
Cela dit il est tard (pour une dimanche) et demain j'ai une grosse journée qui m'attend donc je finis par retourner chercher mon LeVélo et rentrer chez moi. Bien bel soirée, qui aurait selon moi pu commencer un peu plus tôt (ça n'aurait rien gaché), mais il y a déjà eu pire ...
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Critique écrite le 21 février 2012 par Pirlouiiiit
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