Chronique de Concert
Maxwell Farrington & Le SuperHomard
On est bien décidé à affronter ce soir le vent et la pluie pour aller jusqu'au Lollipop Music Store assister au show case de Maxwell Farrington & Le SuperHomard. Depuis le début de leur collaboration il y a un peu plus de trois ans, ces musiciens connaissent un succès critique et public croissant.
Le multi instrumentiste Christophe Vaillant, alias Le SuperHomard, et Maxwell Farrington, chanteur australien installé depuis quelques années en France, ont de très nombreux concerts à leur actif et ont même été invités par Paul Weller en personne pour assurer sa première partie lors de sa dernière tournée européenne.
Leur premier album Once et le mini LP I Had it all ont été unanimement salués par la presse française et étrangère. Les voilà désormais lancés dans une tournée consécutive à la sortie de leur nouvel album Please, Wait, une merveille de pop orchestrale et élégante, dans la lignée des précédents, qui révèle toutes ses richesses au fur et à mesure des écoutes.
Conditions matérielles obligent, c'est sans groupe d'accompagnement que se produisent ce soir Maxwell Farrington & Le SuperHomard, mais c'est tout de même un vrai privilège d'assister à ce concert en petit comité, sachant qu'ils jouent de plus en plus souvent dans des salles à guichets fermés. On craignait, au vu des conditions météorologiques, qu'il y ait peu de monde ce soir mais le Lollipop Music Store se remplit rapidement.
Christophe est muni d'une guitare folk et se sert d'un échantillonneur qui diffusera en toile de fond les parties rythmiques et les orchestrations des chansons, gorgées de sonorités de cordes et de vibraphones, constituant ainsi un bel écrin mélodique.
Le set débute par Love, un titre à la dimension épique dont la musique majestueuse évoque celle de Lee Hazlewood, suivi du splendide We, us the pharaohs qui sonnerait presque ici comme de l'électro pop (ce qui n'est absolument pas déplaisant). On se rend compte à quel point Maxwell Farrington est un chanteur d'exception.
Sa belle voix de baryton se marie à merveille avec la guitare de Christophe, qui l'accompagne parfois au chant. Les comparaisons avec Scott Walker ou Neil Hannon de Divine Comedy viennent inévitablement à l'esprit mais notre homme a sa personnalité et son timbre propres.
Il chante de manière posée et maitrisée, avec un léger vibrato, et mise davantage sur l'expressivité que sur la technique vocale. En plus de ça, il ne se départit jamais d'un humour pince-sans-rire et plaisante volontiers avec l'assistance, ce qui le rend très sympathique.
Maxwell Farrington & Le SuperHomard ont un répertoire bien étoffé et sont des mélodistes hors-pair. Ils enchainent avec autant de maîtrise et d'aisance ces chansons aussi accrocheuses que sont Oysters, I Had it all ou celles du nouvel album comme Hexagon et Begging's not my business.
Maxwell signale d'ailleurs que le titre de cette dernière vient des paroles d'une chanson de Squeeze (up the junction), histoire de rappeler leur attachement à la meilleure pop anglaise. Il y a en plus de ça une vraie complicité entre ces deux musiciens qui s'amusent à deux ou trois reprises de ce qu'ils qualifient de cafouillages techniques auxquels on n'a pas fait attention plus que ça.
Après un rappel unanimement demandé, le concert s'achève par The Train, une très belle reprise d?une chanson Frank Sinatra (et le fruit de leur première collaboration, que l'on a pu découvrir sur la toile pendant le confinement). On constate une fois de plus que Maxwell Farrington & Le SuperHomard forment un groupe de premier plan à l'indéniable talent.
Les fanatiques sont aux anges, tandis que les curieux venus ce soir ont été visiblement séduits. On espère vivement revoir bientôt à Marseille ces musiciens en formation complète afin que l'on puisse apprécier leur musique dans toute son ampleur. Et on ne remerciera jamais assez à l'équipe du Lollipop Music Store de les avoir conviés une nouvelle fois.
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Critique écrite le 15 mars 2024 par Phil2guy
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