Chronique de Concert
Mendelson + Borja Flames + Ding Dong + La Jungle + Lucie Autunes + Optimo (Espacio) (Yeah ! Festival - jour 3)
Philippe ayant fait la chronique du premier jour et moi celle du second, nous avons décidé de nous partager celle du 3ème. Je lui laisse donc Mendelson et Ding Dong dont il vous parlera beaucoup mieux que moi (voir sa chronique ici quand elle sera prête) et je m'occupe du reste. En effet cette année encore l'équipe du Yeah ! A eu la très bonne idée de choisir le week-end de Pentecôte donc nous ne sommes pas obligés de nous échappé avant les concerts du dimanche soir comme l'année où nous avions raté Catherine et Jacque(s) si je ne dis pas de bêtise.
Nous profitons donc pleinement de la journée en commençant par un brunch en musique (par JPSSDSDSQUS ) au bord de la piscine. Cela fait des années qu'on se le dit mais il est grand temps qu'on aille faire un peu de vrai camping dans la nature avec les enfants car là ils vont vraiment prendre des goûts de luxe. Buffet à volonté sucré salé, piscine avec toboggan, parfaitement régressif pour les grands et jouissif pour les petits.
Mendelson
Les choses sérieuses recommencent avec le dernier concert de Mendelson pour nous. Dernière chance de voir ce groupe singulier sur scène puisqu'il s'agit là d'un de leurs tout dernier concerts qui accompagne leur Dernier album. Tout comme le (dernier) concert de Bruit Noir qui avait eu lieu dans les caves du château, celui de Mendelson n'a pas lieu sur les scène du château, mais dans l'auditorium de la Fruiterie Numérique.
Pas convaincu que le cadre et l'horaire (15h) s'y prêtent, je changerai très vite d'avis en constatant qu'il fait bien meilleur à l'intérieur de l'auditorium qu'à l'extérieur, et peu de temps après en réalisant que je suis quand même bien mieux installé assis pour écouter les textes que debout.
Devant moi 2 batteries, 2 guitares, une basse ... ça s'annonce pas mal. Pascal Bouaziz nous annonce d'entrée que ce " Concert d'après midi " durera 1h15. " il faut m'aider pour les mots " ... présentation des musiciens ... " normalement on va faire 5 morceaux " ... " n'hésitez pas à prendre du plaisir très tôt dans le set " ... " j'aurais aimé que ça dure juste 2 minutes de plus " ... " ça va être long " (à propos des gens qui entrent et sortent ... " si y en a qui veulent sortir autant qu'ils sortent maintenant " (sérieusement mais avec humour). Le ton est donné.
Et c'est parti ... bidouillage electro, grincements divers, ... " Force quotidienne du mal, comme seule certitude " ... c'est sombre, plombé, mais ça fait du bien (comme l'écoute des textes pourtant tristes de Jacques Brel fait du bien) on est suspendu aux textes de Pascal scandés plus que chantés ... tout autour de lui la tension monte ... les 2 batteurs frappent " les coups pleuvent sur sa tête " ... " de tomber ... de tomber " et d'un coup ça explose en instrumental post rock poisseux. J'ai déjà envie de me mettre debout et de hurler et cela ne fait même pas 10 minutes que le concert a commencé.
La musique de Mendelson et son interprétation ce " soir " est tout bonnement incroyable. De textes (puissants) " la force des hommes ignorant la lecture, la force des hommes ignorant le doute, la force des hommes pratiquant la torture, la force des hommes supportant le foot " ... un groupe soudé et qui paraît indestructible, capable de passer de moment paisibles et calmes à de vrais déluges sonores.
Je ne vais pas détailler tout ce que j'ai ressenti ou commenter tous les textes que je découvrais pour beaucoup. En effet je n'ai que les 2 premiers albums de Mendelson et ne l'ai vu que 3 fois en concert il y a finalement assez longtemps puisque c'était en 98 en ouverture de Yann Tiersen, en 2001 au Poste à Galène puis en 2004 à l'Affranchi.
Mais le morceau marathon Algérie fut particulièrement troublant, avec toujours cet obsédant jeu de double batterie et l'accompagnement parfait à la guitare et basse. J'en suis sorti véritablement secoué. Je ne pouvais m'empêcher de penser à tous ceux qui rataient ce moment que je jugeais en direct comme exceptionnel. " je ne voulais pas parler de ça ... je ne voulais pas parler de ça ... je ne voulais pas parler de ça ... je ne voulais pas parler de ça ... je ne voulais pas parler de ça ... je ne voulais pas parler de ça "
Je pense un instant à Jean Louis Chinaski et aussi mais surtout et à ce live hors norme et apocalyptique de Vic Chesnutt accompagné de Guy Picciotto, David Payant, Michael O'Brien, Thierry Amar, Nadia Moss . Bref vous l'aurez compris un très grand moment. Et après ce moment à l'intensité rare, pas de baisse de régime pour Ville nouvelle malgré ce sujet terrible qu'est la solitude (tonnerre d'applaudissement) après lequel il annoncera finalement un dernier morceau. Après avoir laissé le choix entre Le dernier morceau ou 1983 (Barbara) c ‘est par ce dernier qu'il finiront. Ils n'auront dont eux le temps que pour 4 morceaux.
En sortant nous achèterons le tristement bien nommé dernier album et regrette de en pas avoir acheté aussi au moins les 2 avant derniers aussi qu'on ne trouve en vinyle qu'en concert visiblement (ce que je n'avais pas réalisé à ce moment là), et nous récupérerons les enfants qui ont profité de ce concert pour faire le plein de jeux d'arcades. Tournée de glaces pour ces derniers pendant laquelle je finirai par revenir à la Fruitière pour faire la connaissance de Borja Flames.
Borja Flames
Encore un peu secoué par le set de Mendelson je serai je dois l'avouer pas forcement dans les meilleurs dispositions pour découvrir cet ovni (ou plutôt oc-h-ni) présenté sur le site du yeah comme un " Espagnol, parisien, bourguignon, cosmonaute, on ne sait plus " qui " a trois cerveaux, mille vies, passées ou parallèles ". J'entre au moment justement où l'ami ChloroPhil est en train de sortir de l'auditorium
Sur la grande scène de l'auditorium le Borja Flames est accompagné par Paul Loiseau et Rachel Langlais tous deux de Clap Trap (entre autres), ainsi que de Marion Cousin musicienne/chanteuse elle aussi au clavier qui visiblement fait aussi des choses avec Gaspar Claus (que j'ai raté la veille). Toujours amusant de comprendre le liens entre les groupes ...
En tout cas leur musique n'est pas évidente à décrire ... je n'ai pas pris de notes mais je crois me souvenir avoir penser à Malicorne pour le côté légèrement moyenâgeux de la musique ou du chant. Le plus simple est peut être que je vous renvoie à leur bandcamp.
Pas trop de souvenirs des paroles, me semble t il en espagnol. Changement de rythmes fréquentes. Dansant, habité, barré sinon en tout cas plutôt expérimental voire bizarre. Finalement à l'image des pochettes de ses albums qui avaient remplacé ceux de Mendelson sur les tables à l'extérieur. J'irai ensuite rejoindre, Svet and co au niveau du petit parc juste en face de l'école histoire de manger quelques sandwich confectionnés un peu plus tôt avant de prendre une dernière fois d'assaut le château.
Ding Dong
Cette fois Jean Phi qui a une place pour ce soir est avec nous. Nous arrivons parfaitement à l'heure pour le premier concert sur la scène " vieille ferme " en contrebas. Il s'agit de Ding Dong sur lesquels je ne m'étendrai pas, car d'une par Philippe qui a fait la chronique du 1er soir m'a dit qu'il en parlera, et aussi parce que c'est là aussi bien difficile à raconter.
Le duo est composé de Quéméré du collectif Sin (que je ne connais pas) à la batterie et de Cosmic Neman que je connais pour l'avoir vu à l'époque à l'Espace Doun puis dans Zombie Zombie une première fois en 2008 à l'Embobineuse puis à nouveau en 2013 à Marsatac.
Un peu comme la veille avec Hyperactive Leslie mais à 2 on peut dore qu'il s'agit d'electro jouée, avec une batterie qui joue un rôle central. Il feront monter la température progressivement et finiront leur set avec une brochette de danseuses en fond de scène bien sympathique. Pas hyper fan des passages où Cosmic Neman intervient avec une voix déformée, mais ça ne m'a pas empêcher de trouver l'ensemble symapthique entraînant. Leur set finit ils nous encourageront à ne pas rater La Jungle qui ouvrent le bal sur la grosse scène juste après eux.
La Jungle
Enfin je devrais dire au pieds de la grosse scène puisque le duo belge a installé sa mini scène au milieu du public. Intrigués nous nous approchons tous les 5 (heureusement que nous avons tous des bouchons ou casque antibruit car ce qui va suivre va mettre nos oreilles à rude épreuve (en terme de volume).
Jim et Roxie (je ne sais pas lequel est lequel) à la guitare ou basse et séquenceur pour l'un et batterie pour l'autre, jouent l'un en face de l'autre avec un mur d'enceinte derrière le guitariste. Noise ? doom orientales ? Métal ? Kraut-rock ? Math-rock ? Techno ? Un peu de tout ça ? Aucune idée mais ce qui est sûr c'est qu'ils ont tout emporté sur leur passage.
En tout cas nous 5, de part et d'autre de la scène, ils nous ont emportés. Entre Cyril qui comptait le nombre de coup de baguettes, Alice qui était à moitié rassurée et Lucie qui était visiblement surprise de nous voir nous lâcher un peu plus que d'habitude (dur de résister là), chacun à notre façon nous nous sommes régalés.
Grimaces, hurlements, séquences construites en direct, rythme de folie pour le batteur, qui me passera même une de ses baguettes à un moment pour reposer son bras (à moins qu'ils n'attendait de moi que je ne l'aide), saut depuis les enceintes, morceaux tout à fond super rythmés et dansants, pas de danse élastiques, moments de calmes et de tempêtes, public déchaîné ... pour un set parfait (mon deuxième temps fort de ce festival avec le set de Mendelson un peu plus tôt).
Difficile de faire attention au Karaokéchorale censé faire les transitions ce soir. D'autant qu'ils ont eu quelques problèmes avec le vidéoprojecteur apparemment (ce qui m'a fait penser à la fac). Nous irons faire un petit tour dehors et ne reviendrons que pour le début du set de Lucie Autunes.
Lucie Autunes
Nous avons été comblés côté rock aujourd'hui, la soirée peut prendre tranquillement son virage electro. Je découvre donc Lucie et ses deux comparses et leurs machines et xylophones (ça doit avoir un autre nom) en tous genres (sur le premier morceau ils sont aussi accompagnés de Quéméré ). Une mise en scène où elle est logiquement au centre les bras souvent écartés puisqu'elle a décidé de mettre les 2 instrument dont elle joue de chaque côté de la scène.
Beaucoup de batterie aussi, décidément cette année !, ce qui n'est pas pour me déplaire. Un chant aérien où la voix est en fait utilisée comme un instrument de plus plus que comme un véhicule de textes. Ce n'est pas désagréable du tout mais j'avoue que je commence un peu à fatigué et comme il y a beaucoup de monde devant je finis par m'éloigner et l'écouter de plus loin.
Nous profitons du retour de Jim et Roxie derrière le stand merchandising pour leur faire dédicacer le disque que nous avons acheté (un parmi leurs nombreux). Le batteur offre gentiment aux enfants qu'il avait repéré pendant leur set leur sampler qui (comme son nom l'indique) reprend quelques titres de chacun de leur disque (et ça s'écoute super bien sur disque aussi!).
Optimo (Espacio)
Le temps de manger un petite galette (hier ils étaient tombé en rade de farine de sarrasin) de papoter avec Jean Phi et Annie et nous revoici dans la foule au pied de la grand scène pour le dernier set du festival, à savoir JD Twitch et JG Wilkes qui officient ce soir sous le nom Optimo (Espacio) du nom des soirées qu'ils donnèrent pendant lus de 10 ans au Sub Club de Glasgow.
Pas spécialement ma came comme dirait le Pinguin. J'avoue ne pas être capable de faire la différence entre un DJ et un autre sur ce genre de sets boum boum avec des montées et des descentes. Le public était à fond, les spécialistes aussi (cf ici). Pour nous l'heure de rentrer à sonner, les enfants ont beau avoir grandi ils ont quand même besoin de sommeil et nous aussi. Surtout si on veut profiuter de la dernière matinée sur site (lundi de pentecôte le permettant).
Nous écouterons la fin du set depuis le camping, les fesses dans le jacuzzi de la terrasse de notre bungalow et la tête dans les étoiles. Au loin quand la musique s'est tue nous imaginions Arthur, Nicolas et Laurent sur scène, remerciant le public !
Plus de photos et vidéos (elles valent pas celles de Jean-Marc Diana ci dessous mais il y en a une par groupe chroniqué) par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 02 juillet 2022 par Pirlouiiiit
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