Chronique de Concert
Menlo Park (feat. Sean Lennon) + Nicole Atkins and the Sea
Apres le sympathique concert de David Berkeley sur Union Square me voila a South Street Seaport, au de Pier 17, de son centre commercial, de son musée et de ses nombreux restaurants et bars pour touristes et locaux. La vue sur East River y est assez chouette et en plus comme chaque été, il y a une scène avec des concerts gratuits.
C'est la qu'il y a un an (presque jour pour jour) que je découvrais sur scène les Clap Your hands say yeah ... Cette fois ci il s'agit d'un groupe de salsa. C'est aussi ici que le fameux Spiegel, "the world's most beautiful travelling venue" a posé son chapiteau.
Il s'agit d'une sorte de "magic miror" un peu comme celui qui a été installé au Dock pour la Fiesta des Suds, sauf que celui-ci est en bois (et en circulation depuis de nombreuses années apparemment). Les panneaux nous emmènent juste derrière le centre commercial, sous le Brooklyn bridge, ou nous patienterons dans le beer garden aménagé juste en face du chapiteau.
C'est la que nous patienterons avec Svet et Annie, puis avec Peder et Sasha and co. En effet la Spiegel tent accueille des spectacles toute la journée non-stop, et le notre n'est prévu qu'a 22h. Notre regard sera attiré par un monocycliste jonglant avec des torches enflammées, puis par un gars au visage familier, Sean Lennon en train de se faire prendre en photo avec quatre autres gars dont un a la coupe impressionnement volumineuse !
Il s'avérera que les 4 autres sont le noyau (chant guitare basse batterie) de Menlo Park et que Sean les accompagne au clavier et chœurs. Une fois les billets récupérés, quelques mots échangés avec dAve et Nicole et surtout beaucoup de temps passé dans la file, nous pénétrerons enfin dans l'enceinte du Spiegel. L'intérieur est un peu plus petit que ce que j'imaginais, tout en bois et en miroirs, avec tout autour de la salle des alcôves avec des tables et banquettes (genre loges au théâtre). Le fond de la scène est d'ailleurs constitué de deux de ces alcôves.
Au pied de la scène un piano a queue, sur lequel prendra place l'un des musiciens de Nicole Atkins, pour l'accompagner seul sur le premier morceau. Nicole est une jeune chanteuse de 28 ans basée a NY, qui après avoir écumée, comme beaucoup de folk (ou antifolk) singer, le Sidewalk Cafe y a recruté quelques musiciens pour étoffer son son et l'accompagner sur scène.
C'est ainsi que dAve, guitariste des légendaires Qatsi (n'ayons pas peur des mots maintenant que l'aventure semble belle est bien finie...), et du Land of No qui accompagne Steve Shiffman (quand celui-ci se débrouille pour ne pas être programmé en même temps que Nicole) s'est retrouvée dans son groupe The Sea, et accessoirement que du coup que je me suis intéressé a elle.
Des la première écoute des 3 titres accessibles sur son site je suis tombé sous le charme de sa voix profonde et chaleureuse. Sur scène il faut ajouter a cela un regard troublant et une présence naturelle (sans gène ni excès de confiance). N'ayant pas beaucoup de temps (environ une demi heure) elle enchaîne assez rapidement des morceaux tantôt calmes, tantôt plus énervés. J'ai une légère préférence pour les seconds, mais je dis avouer que les premiers sont aussi très jolis.
Les musiciens sont assez discrets (notamment le bassiste et le batteur chacun dans une alcôve) mais lorsqu'on les regarde on se rend compte qu'ils se régalent. Le chant de Nicole est soutenu par les chœurs du pianiste (aussi en charge de lui lire la liste des morceaux puisque par coquetterie elle n'a pas pris ces lunettes),
Vers la fin elle posera sa guitare pour deux morceaux ou n'assurant plus que le chant elle pourra un peu se lâcher (et dAve aussi du coup, avec des riffs a la Journey dixit Peder que ça fait bien rire). Le public (dont certains membres du groupe suivant) sembleront assez impressionnés par ce set. Pour ma part je serais un poil déçu. Il manquait un je ne sais quoi pour que je sois complètement emballé ... peut être juste un peu plus de temps pour développer une atmosphère entre les morceaux ?
Quoiqu'il en soit je pense ils ont la tous les atouts pour aller assez loin ... et ce n'est pas la récente signature chez Columbia, et les articles élogieux qu'elle a récolté dans Rolling stones et autres, qui devraient l'en empêcher, bien au contraire !
Apres la pause correspondant au changement de plateau (que j'ai mise a profit pour effacer un maximum de photos ratées - et du coup ai rate le stand de merchandising ou je voulais acheter l'EP de Nicole Atkins en attendant l'album), vint le tour des Menlo Park dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'à avant-hier.
Un rapide petit tour sur leur site m'a permis d'écouter quelques morceaux assez apetissant. Quelque chose d'assez sophistiqué ... un rock très arrangé, avec un peu de jazz, a la Deus. En plus sur le site du Spiegel le chanteur est présenté comme quelqu'un d'assez extravagant. Apres un intro par un quartet de cuivre (a moitie caché derrière les enceintes) et le batteur (le chevelu a faire pâlir de jalousie les Jackson 5), est en effet apparu un grand gaillard au costard clair et au regard possédé sinon du moins dérangé.
Il avait une bonne présence (et sacrée touche avec sa braguette raccommodée et ses chaussette blanches a raies noires) néanmoins il a eu beaucoup de mal a communiquer sa folie au public. Il avait beau hurler "Come on Spiegle people !" ou bénéficier de la présence de quelques complices dans la salle, ça n'a pas vraiment pris.
Il faut dire que la nature même de la musique avec beaucoup de passages calmes a tendance à faire retomber l'excitation générée par les morceaux les plus nerveux comme le superbe Milkshakes (qui a des petits airs de White Stripes). De plus la voix du chanteur n'est peut pas assez puissante ou grave pour prendre le dessus sur la musique comme on l'aimerait parfois.
A deux reprises lorsque la musique a commencer a s'emballer et a devenir joyeusement bordélique j'ai pensé a Gogol Bordello (maître en la matière) et je n'ai pu m'enlever ça de la tête. Et au jeu de qui est le plus fou et spontané c'est assurément l'ukraino-newyorkais qui l'emporte face aux anglais.
Un petit mot sur la prestation de Sean Lennon. Au piano, il a l'air de faire complètement partie du groupe. Il joue sur tous les morceaux, assurent une partie des chœurs. Sans voler la vedette il est a fond dedans, martyrisant son piano comme il faut et secouant sa tête.
Sur le fin le chanteur quittera carrément la scène et passera les commandes au batteur pour passer tout le dernier morceaux a pogotter dans le public. J'aimais bien ce cote un peu fou, mais comme le public n'était pas forcement très réceptif (pas au point de se lâcher comme le chanteur) il y avait un petit décalage qui rendait le show légèrement bancale.
Site de Spiegel : https://www.spiegelworld.com/
Site de Nicole Atkins : https://www.nicoleatkins.com/
Site de Menlo Park : https://www.menlopark.co.uk
Critique écrite le 11 août 2006 par Pirlouiiiit
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