Accueil Chronique de concert Metallica, Blink 182, The Stooges, La Ruda Salska (Fête de la musique)
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Chronique de Concert

Metallica, Blink 182, The Stooges, La Ruda Salska (Fête de la musique)

Reims 21 juin 2006

Critique écrite le par

Je pourrais rajouter aussi les Sex Pistols, les Buzzcocks, Sepultura, Bob Marley, David Guetta à la liste des invités de cette fête de la musique rémoise. Je plaisante, évidemment. Ces artistes n'étaient pas là en chair et en os pour fêter la venue de l'été en Champagne, mais ils étaient toutefois bien présents dans les esprits, les doigts et les bouches des musiciens amateurs venus squatter les rues du centre-ville.

Moi, j'avais autre chose en tête que juste de la musique ce soir. Entre 20h et 24h, j'ai bien arpenté les rues, les places, les galeries. J'ai regardé, j'ai écouté, c'était agréable. Mais mon attention était plutôt tournée vers le public. Je cherchais quelqu'un. Quelqu'une. J'avais son numéro de téléphone. Il aurait été plus simple d'utiliser ce moyen pour la trouver. Mais c'eût été trop facile. Quoi de plus charmant qu'une rencontre inopinée à la fête de la musique.
"Oh, mais qu'est-ce que tu fais là ? Comment ça va ? Ah ouais, trop bon ce DJ. Quoi tu ne savais pas que j'aimais le ragga. Tu plaisantes petite. Mais le ragga, c'est toute ma vie! Du matin au soir que je toaste...." Une banale conversation mensongère de plus pour tenter d'arriver à une fin gorgée de salive et de muqueuses en feu.

Hélas, je ne la trouvai pas. Elle était bien là, dans une rue, à l'écart du gros de l'animation, exactement dans le seul endroit où je n'ai pas mis les pieds. (Enormes soupirs) De toute façon, le ragga, je n'en suis pas gaga.









A vrai dire, la tendance générale était au rock. Ce n'était pas pour me déplaire. Mais, cela m'a quand même étonné. Comme quoi, il y a un monde entre ce que la télévision déverse (la variété, le R'n'B, le rap) et la réalité de la pratique musicale.


























Donc moi ce que j'ai vu, dans l'ordre, rue Condorcet, ce fut un groupe de jeunes popeux en train de s'accorder, un deuxième ensemble rock en train de s'accorder, place d'Erlon, un groupe de métal bien accordé et hurlant, un groupe de jeunes skate-punkers à la Blink 182/Sum 41, aussi mignons qu'efficaces, un trio punk assez improbable avec un chanteur habillé en nounours et balançant des paroles bizarres en français, un jeune groupe métal devant la galerie Condorcet, honnête et sans façon, une fanfare fraîche et toujours sans façon dans un carré de la galerie Condorcet, rue de Vesle, un groupe de quadras rock'n'roll, sur le parvis de la cathédrale, une scène avec violons, vielles, cornemuses et à ses pieds des gens qui se tenaient par la main et dansaient comme au bon vieux temps, place Royale, une tripotée d'handicapés avec des djembés, place du Forum, un podium techno, rue des Elus, une deuxième fanfare un peu plus jeune que la première avec des perruques et une chorégraphie, un groupe d'hommes accompagnant une chanteuse et ses textes romantiques, rue Talleyrand, un groupe métal, place d'Erlon, un groupe de jeunes, peut-être encore au lycée, avec une chanteuse toute mimi, en jupe en jean, essayant très, très laborieusement d'interpréter des compositions qui semblaient sympathiques, surtout à leurs camarades de classe, venus les soutenir en masse, j'ai dû tout de même me boucher les oreilles parce que vraiment, je ne suis pas musicien, mais jouer à ce point, à contre-temps, c'est un exploit, et puis on entendait à peine la chanteuse qui était noyée sous les guitares, tout le charme de la Fête de la musique, un peu plus loin, toujours sur cette même place d'Erlon qui était saturée de monde et de décibels, un deuxième groupe de skate-punk, aussi chou et bon que le premier, on aurait dit qu'ils avaient trouvé leur look dans les pages publicités de Trasher Magazine, les gamines adoraient, et, ma foi, entre deux gorgées de Coca-cola, ils étaient bons, à côté, le groupe à nounours continuaient à faire peur aux chiens et aux enfants, belle endurance, pas loin de lui, tout l'inverse, good vibes et rythmes reggae avec des jeunes blancs-becs qui assuraient une belle zone de COOOL, de l'autre côté, deux guitares, une basse et un ordinateur pour des reprises métal, moins cool, mais toujours souriant et toujours bon enfant, et enfin, rue de Thillois, un sacré groupe, énergique, intrépide, rigolard, bon, le meilleur de la soirée probablement, qui alignaient des brulôts ska-rock, comme La Ruda Salska et Ska-P.







Ils étaient vraiment chouettes. Mais si j'adore toujours la Mano Negra, je suis moins convaincu par ses successeurs, un peu trop gras et moins fous à mon goût, et finalement, je serais presque tenté de donner mon coup de cœur de la soirée à un groupe de vieux punk, rue Théodore Dubois.





C'était un peu comme une lecture de la Sainte Bible: The Stooges, The Saints, The Sex Pistols, The Buzzcoks, MC 5, The Ramones... Des vieilleries et rien que des vieilleries, mais fallait les voir envoyer la purée à la 6-4-2. Un très bon moment de rock'n'roll.



 Critique écrite le 30 juin 2006 par Bertrand Lasseguette