Chronique de Concert
Michel POLNAREFF
Il est 21h10 les lumières s'éteignent, une ombre chinoise sur les accords de "C'est Une poupée". Après 34 ans d'absence sur une scène française le rideau tombe sur un Michel POLNAREFF tout habillé de cuir.
Première impression : beaucoup d'émotion aussi bien sur scène que dans la salle. Dès la fin du premier titre, "Je Suis Un Homme" le ton est donné : le concert sera professionnel, les 3 semaines de répétitions à Limoges sont payantes : la musique est parfaite, et l'amiral, à plus de 60 ans, n'a rien perdu de sa voix. Tu veux une set list aux petits oignons ? Et bien mauvaise pioche mon ami, tu devras attendre l'article de Rock'n'Folk le mois prochain. Je ne vais tout de même pas te laisser dans l'ignorance la plus totale (que je suis bon). Il interpréte plus d'une vingtaine de titres et attention les oreilles, uniquement des tubes : "La poupée Qui Fait non" son premier succés, "l'Amour Avec Toi" interdite de diffusion avant 22 heures lors de sa sortie en 1966, "Tam Tam", "Qui A Tué grand-mère", "Le Bal des Laze" morceau enregistré en studio à la lueur de milliers de bougies juste histoire de créer l'ambiance, "Je Cherche Un Job", une version country de "Y'a Qu'un Ch'veu", "Lettre à France" qu'il écrit lors de son exil en Californie, "Holidays", "Love Me Please love Me", "Tout, Tout Pour Ma Chérie", "Goodbye Marylou", "Je l'Aime" qui m'a donné des frissons et m'a presque fait pleurer, une version très puissante de "La Mouche", "L'Homme Qui Pleurait Des Larmes de Verre" sa chanson favorite. Pas la peine de te préciser que la salle entière chante avec lui sauf sur 2 ou 3 titres qu'il a écrit récemment. Je ne veux pas polémiquer, tu me connais : toujours dans le con s'en sucre. Tout de même on peut se demander si la flamme de la création ne s'est pas éteinte dans les années 80. Ecoute son dernier album "Ophélie Flagrant des Lits" et viens m'en reparler. Autre chose et après promis j'arrête mes critiques (toujours constructives), c'est clair il n'a pas (trop) changé malgré un léger embonpoint (ne te moque pas trop tu verras quand tu auras son âge), le cheveu blond toujours aussi frissé et ses légendaires lunettes noires à monture blanche, mais je le trouve un peu figé malgré un concert musclé. Ne m'en veux pas fidéle fan tout ne doit pas être parfait nous ne sommes que des hommes et pas encore des Dieux !
Revenons au positif : la scène et des musiciens hors pair.
Bunny BRUNEL à la basse, Mino CINELU (le seul Français si je ne m'abuse) aux percussions, Freddie FOX et Tony MACALPINE aux guitares, Virgile DONATI à la batterie, qui nous gratifiera d'un solo très seventies à tomber par terre et plus encore si affinités, Brad COLE et Nick SMITH aux claviers et ne les oublions pas une poignées de choristes à la jupe très courtes pour faire plaisir aux garçons (ce qui n'ote rien à leurs prestations vocales).
Tout ce petit monde évolue dans un décor très réussi. En l'air une paire de lunettes géante qui se scindera en 2 pour donner naissance à 2 écrans géants. Sur scéne une demi sphére de néons colorés et des jeux de lumières éfficasses. Le décor évolue avec l'arrivée de sphéres géantes et d'un ciel étoilé, le tout est une réussite indéniable. Autour de nous le public est euphorique, une fan de la première heure (la dame en bleue) pas toute jeune se déchaine sauvagement. C'est du plaisir de la regarder. Que se passe t il dans sa tête ? Des souvenirs qu'elle croyait enfouis à tout jamais remontent à la surface ? Du bonheur, encore du bonheur.
Un rappel qui se transforme en karaoké : sur les écrans géants les paroles de "On ira tous Au Paradis" (avec en prime de la pub pour son site internet, presque de mauvais goût !), que de toute façon le public aurait repris en coeur de mémoire et pour finir une pluie de papillotes argentées en forme de lunettes, un mythe ne meurt jamais.
Un bon concert très propre qui aurait pu s'arrêter là, dans une apothéose de bon aloi, mais c'est sans compter sur un Michel POLNAREFF dans une forme éblouissante qui crée la surprise. Alors que tous les musiciens sont partis il reste seul sur scéne derrière son piano pour nous jouer 3 titres : un instrumental de son prochain album, "Ame Caline" et une nouvelle fois "L'homme Qui Pleurait des larmes De Verre".
La tournée événement tient ses promesses, nous quittons la salle comblés, je profite tout de même d'un court instant pour refiler la carte de visite de mon blog à Philippe MANOEUVRE, qui me promet "qu'il regardera", je peux toujours y croire ça ne mange pas de pain !
Nous sortons pour rejoindre les étoiles, le décor reste, la réalité s'en va...ou peut-être le contraire.
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Critique écrite le 04 mars 2007 par Magiclilive
> Réponse le 06 mars 2007, par Evelyne
[Bercy Paris - 4 mars 2007] J'ai 53 ans, je l'ai vu avant qu'il ne parte aux states. Je peux dire que malgré toutes les chansons qu'il a pu faire et que j'adore et bien Ophélie pour moi est aussi une merveille, que j'écoute en boucle. Je suis restée comme quand j'avais 18 ans, pleine d'énergie et j'ai pleuré des larmes (mais pas de verre). Michel restera un très grand artiste et je tenais à le dire. J'ai une immense collection de disques, photos (certaines ne sont plus en vente) mais c'est sûr qu'elles resteront toujours avec moi. Merci Michel d'avoir interprété juste au dernier moment: "il pleurait des larmes de verre" moi les miennes étaient juste d'eau tellement j'étais émue de te revoir. Magnifique, une émotion que je n'avais jamais ressentie. Et pourtant à Toulouse avant ton départ j'étais vraiment très près... La suite | Réagir
> Réponse le 08 mars 2007, par Claude
Bunny Brunel est bel et bien français lui aussi! Réagir
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