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Chronique de Concert

Mick Taylor

Mick Taylor en concert

Espace Julien - Marseille 22 octobre 2009

Critique écrite le par

Mick Taylor, onze ans après son dernier passage dans notre ville remettait ce soir ses pieds et sa guitare du côté de l'Espace Julien pour une soirée placée sous le signe de la gérontologie. C'était du moins les craintes que j'éprouvais, souvenirs de ce dernier passage à la Barasse en 1998 où Mick Taylor m'était alors apparu comme une ombre et m'avait laissé pensé que, rattrapé par l'âge et la vie sur la route, l'usure et la fatigue avaient fait leur œuvre et pris le dessus.

Et les récents échos relatifs à sa santé, aux dates de tournées annulées et autres soucis me faisaient déplacer en sceptique. Néanmoins, l'opportunité de revoir un guitariste qui a très grandement participé à ériger la légende Rolling Stones telle qu'elle est connue aujourd'hui et qui a bercé de ses solos fluides et inspirés mes petites oreilles adolescentes pendant des heures d'écoute, et ben, ça se refuse pas...et de pouvoir lui octroyer une seconde chance, c'était le moins que je pouvais faire.

Mais avant de pouvoir apprécier la prestation de notre ami, la première partie de cette soirée à l'Espace Julien était assuré par Joël Daydé, bluesman français auteur d'une carrière musicale débutée au cours des années 60, et surtout connu pour un fait d'arme des plus sanglant, l'interprétation anglophone du tube interplanétaire Mamy Blue en 1971 dont la version française sera réalisé par Nicoletta. Je m'excuse tout de suite auprès de Monsieur Daydé, mais je n'en avais jamais entendu parler. Ca arrive, parfois.



Je ne sais si la majorité du public en avait une meilleure connaissance, mais toujours est-il que Joël Daydé délivra un set correct, auquel la foule présente (car, oui, la salle était très bien remplie, voire presque pleine et en configuration maximale) adhéra gentiment. Seul avec sa guitare et son bottleneck, man in black avec lunettes noires vissées sur le nez, il m'a surtout marqué par sa voix roque vraiment puissante, tout particulièrement en accord sur les reprises de son répertoire issus du Jungle beat que sont Mona, Hey Gyp ou Not fade away mais pas en reste non plus sur des blues plus traditionnels tels que Mojo workingou Meet me at the bottom. Je dois reconnaître cependant que, rapidement, l'impression d'être simplement dans un bar ou un pub m'a submergée, certes pas désagréable, mais tout de même un peu limitée. Joël Daydé termina son set par un clin d'œil de circonstance pour la soirée, en interprétant You got to move, Gospel gravé par Mississipi Fred Mc Dowell et immortalisé pour la postérité par les Stones, puis par un blues inspiré de Bukka White reprenant la thématique des trains. Le train, en ce qui le concerne, symbolisant la fin de sa prestation, et moi entrant rapidement en gare pour reprendre des forces au bar.



Après avoir fait le plein de carburant, retour dans la micheline avec Mick Taylor pour le trajet principal de cette soirée. Bon, j'allais pas dire TGV quand même...micheline je me dis que c'est déjà pas mal.
Première bonne nouvelle de la journée, Mick n'est pas assis. Depuis que j'ai vu Johnny Winter, je m'attends à tout et crains toujours le pire. Mais la prestation qui va suivre, sans être inoubliable n'en sera pas moins sympathique.



Les lumières s'éteignirent, rideau de velours rouge toujours baissé sur la scène, quelques notes transpercèrent l'espace...le rideau se leva et débuta le show avec un Secret Affair plutôt bien balancé et on se pris à rêver que, ce soir, c'était peut être un jour avec. Avec Mick Taylor, s'entend. Ca n'est pas toujours le cas. Solo blues lancinant, fluide, dans le pur style Mick Taylor. S'enchaîna ensuite Twisted Sister si ma mémoire ne me trahit pas, road-song entraînant, commençant, doucement, à me faire bouger le bout du pied avant qu'un Losing my faith plus lent ne refasse un chouia tomber la sauce.



Mick, entouré de ses acolytes, dont une réplique lyophilisée de Dr John au clavier, ne propose pas un show débridé sur scène, c'est sur. On a même partagé, entre collègues, quelques craintes au sujet dudit clavier pour savoir s'il était toujours vivant au cours du set...l'avait l'air en mode automatique le bougre...mais lors de ses blues un peu dynamiques, de ses quelques passages rock, les entrelacs de solo et de rythmique restent, pour peu que vous vous immergiez dans la musique, des moments forts agréables. Ainsi s'écoutèrent Late at night et Morning Comes



Malheureusement, parfois, souvent, tout le temps, rayez la mention inutile selon le concert auquel vous assistez, ses chansons les moins percutantes peuvent s'étirer en longueur et donner un coté soporifique et lassant au concert, sentiment qui vous accompagne, hélas, jusqu'au terme de la soirée. C'est que, Dieu le sait et moi avec, l'équilibre est fragile dans ces moments d'alchimie éphémère que sont les concerts et la frontière ténue entre l'enthousiasme et l'ennui. Et c'est vrai que Burying ground, qui vît Mick s'éclipser avant de revenir en fin de chanson, chanté par le guitariste, me parut longue longue longue longue...
Stop Breaking Down, initialement de Robert Johnson et repris par les Stones, me redonna un petit coup de fouet fort bienvenu avant de replonger dans une certaine léthargie lors du morceaux suivant dont j'ai oublié le nom. Le show se poursuivit par la reprise de la magnifique chanson de Dylan, Blind Willie Mc Tell agrémentée d'un medley constitué, entre autre, de Layla de Derek and the Dominos pour se conclure, avant rappel, sur le Sway des Stones. Au passage, j'encourage quiconque à jeter une oreille, voire les deux, sur la chanson originale de Dylan suscitée, pour ceux qui ne la connaîtraient pas.



Nous eûmes droit, en unique rappel, au No expectation de-qui-vous-savez pour un accueil enthousiaste du public, avant que ne se rallument les lumières et que la soirée ne devienne, petit à petit, plus qu'un souvenir...
Souvenir d'avoir vu une légende, coincé dans son costume d'ex-Stones, et attendu en tant que tel par nous, public. C'est qu'artistiquement, Mick Taylor ne semble exister qu'au travers de cet épisode de sa carrière et ça doit pas être facile tout les jours...

Alors oui, deux morceaux originaux des Stones, une reprise reprise de ces même Stones ça fait pas lourd pour les fan des Pierres, nombreux, présents à cette soirée.
Mais après tout, c'était un concert de Mick Taylor, et faut quand même lui laisser la possibilité de s'exprimer, à ce garçon. Et finalement, on peut tout de même se satisfaire, compte tenu de l'irrégularité de ses prestations, d'avoir assisté à un concert convenable.

Et finalement bis, vive la gérontologie. Les vieux ont des restes. Faut en profiter.

Terminus du train.

Au fait, petit clin d'œil au monsieur avec le Tee-shirt de Dimmu Borgir ; ce qui peut laisser entendre qu'on peut écouter du Métal extrême et du Blues...

 Critique écrite le 25 octobre 2009 par jorma


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