Chronique de Concert
Mick Wigfall & the Toxics (+ The French Revolution)
Arrivé tardivement après un dîner excentré, je passerai rapidement sur The French Revolution dont je n'ai vu que la toute fin. Les biens-connus-de-nos-services batteur Vince-twits et guitariste-chanteur Cédric-trolux y sont accompagnés d'un chanteur-guitariste qui semble aussi doué qu'eux (de Technicolor Hobo, une lacune à réparer, heureusement déjà vantés par Pirlouiiiit par ailleurs !), et ils torchent un chouette titre de rock tout en puissance, porté par 2 guitares rythmique et mélodique. A noter des beaux costumes déjà partis en couille, hélas (chemises à jabot trempées, et perruques tombées à terre) : groupe à revoir, sans fautes !
Quoi qu'il en soit j'avoue que je venais bien pour revoir, et si possible enfin dans de bonnes conditions, Mick Wigfall & the Toxics, pétaradant trio de reprises de rock'n'roll ultra-classiques, que j'ai raté à la Fête de la Musique et vu d'un peu loin au Trolley-bus - où ils m'avaient néanmoins enchanté. Pour monter son groupe résolument vintage, Mr Wigfall a choisi la seule configuration vraiment défendable en rock'n'roll : le trio à contrebasse !
C'est lui qui en joue, à grands coups de patte (on croirait qu'il gratte le ventre d'un ours), et qui chante, et ses discrets mais efficaces sbires font le reste... Un guitariste qui a vendu son âme à Gibson, un batteur qui a vendu la sienne à Gretsch (et n'apparaît qu'avec un masque de catch mexicain), et roulez jeunesse... Gene Vincent, Eddie Cochran et divers autres blancs-becs encore en vie, et toute une palanquée de bluesmen noirs oubliés, refont surface pour faire, enfin tous ensemble, une java du tonnerre !
Le répertoire de MW & the T's étant composé en grande partie de classiques rock, pour éviter l'effet fastidieux "une reprise de", vous voudrez bien vous référer à l'excellente chronique de leur premier disque éponyme (écrite par un certain Philippe). Quoi qu'il en soit, ils démontrent d'entrée de jeu qu'ils en ont sous la pédale, de ce répertoire rockab' éternel : aucun des trois titres d'entrée ne fait partie des 14 de leur album (toutes jouées par ailleurs, sauf le blues final). Et je refuse de repartir à la recherche des auteurs originaux, démerdez-vous !
En tout cas il y a ensuite une belle série de leurs titres enregistrés : She's too much for me, Did you mean Jelly Bean, Born to boogie et un morceau joué sans contrebasse, le Big in Japan de Tom Waits (oui, je sais, mais il l'imite vraiment bien !). Avant le retour sur scène de "M.Technicolor Hobo" pour un fumant Teenage Kicks. Entre les titres, vu que les autres ne causent pas, Mick Wigfall tente de baragouiner un peu en français (principalement pour annoncer : "encore un titre de rockabilly !") : il a l'air fort sympathique mais pas complètement bilingue pour l'instant...
Leur musique, certes moins explosive que le punqueroque souvent entendu ici, a l'avantage indéniable d'une plus grande musicalité, et de rythmes plus compatibles avec des oscillations corporelles gracieuses, sans prise de drogue associée. La salle bien pleine, oscille donc de bon coeur en rythme avec cette basse diabolique, à l'entrée d'une autre série assez fabuleuse : Poor Man's Prison, Baby Please don't Go - celle là n'est pas sur disque alors qu'elle est ultra-jouissive : c'est du Them bien sûr, il faudrait vraiment n'avoir jamais vu Sailor et Lula pour l'ignorer !
Et puis l'instrumentale Egyptian Reggae, et la pétillante Nervous Breakdown, expression qui me fera penser toute ma vie je pense, à Bernard Blier/Raoul Volfoni : "Laisse nous t'dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown, comme on dit de nos jours ! . Bref, encore une belle série de titres (25 en tout selon la set-list ?!) et le groupe conclut sur l'excellente Pretty Plad Skirt de Mel Smith, l'une des deux ou trois grandes révélations que m'a apporté leur disque, dans la clameur enthousiaste d'un public globalement ravi.
Bref, une petite heure de rock'n'roll'abilly à toute berzingue étant vite passée, l'on en ressort saoûls, heureux et gavés de bonne musique ! Merci à la Machine à Coudre pour ce concert qui implante pour de bon Mick Wigfall & the Toxics dans le paysage (pas mal de membres pourtant recommandables du public rock local m'avaient avoué ne pas encore les avoir entendus avant ce soir), après des passages plus confidentiels au Longchamp Palace ou à l'Enthröpy. A très bientôt guys, see you soon !
2 petites Vidéos (couleur) par ici !
Setlist : (je ne jurerais pas qu'ils ont tout joué ! * = présente sur leur premier album)
Stranded
Milcow Blues
Private Detective
She's too much for me *
Did you mean Jelly Bean *
Doing Time
Born to boogie *
Big in Japan *
Teenage Kicks *
Night Train
Kissin Cousins
More of that feeling *
Big Fool
Ice crew Man
Give me some head
Poor Man's Prison *
Baby Please don't go
Egyptian Reggae *
Nervous breakdown *
One Chance *
Bird Dogging
I ain't got you *
Drives me Wild *
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Long Legged Girl
Pretty Plad Skirt *
Critique écrite le 22 janvier 2012 par Philippe
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