Chronique de Concert
Midnight Oil
Plutôt que de se mettre en retrait comme le font les politiques, Peter Garrett décida de revenir à ses premières amours en enregistrant un album solo, puis en reformant son groupe pour une tournée mondiale. En gros, en France, c'est un peu comme si François Fillon (ils ont le même âge) reformait son groupe pour partir en tournée mondiale après sa défaite à l'élection présidentielle. La comparaison s'arrête là car je ne crois pas que L'ancien candidat de l'UMP n'ait jamais eu un groupe, et si tel était le cas, l'ampleur de sa renommée aurait été à des années lumières de Midnight Oil.
Paru au milieu des années 80, l'album "Diesel and Dust" fut l'un des plus gros succès de la décennie. Porté par les singles " Beds are burning" et "The dead heart", les Australiens remplissaient les salles et les stades du monde entier à l'image de groupes comme U2, Cure ou Depeche Mode. L'album suivant "Blue sky Mine" confirma la tendance avec des singles comme "Forgotten years" et "Blue sky Mine". Si les albums suivants eurent moins de succès, Midnight Oil resta malgré tout une valeur sure aux 4 coins du monde. Au-delà de ses grands succès, le groupe de Peter G. était un redoutable groupe de scène et ce depuis ses débuts sur la scène punk australienne de la fin des 70's.
L'annonce d'un puis de deux concerts à l'Olympia à 15 jours d'intervalle était donc une très bonne nouvelle pour tous ceux qui avaient déjà eu la chance de les voir sur scène. La nécessité d'assister aux deux concerts se justifiait aussi par le fait que le groupe a pour habitude de changer les 2/3 des chansons de ses concerts d'une date sur l'autre et de ne presque jamais faire le même concert. Ce qui est assez rare pour être souligné !
C'est un Olympia Sold out et chauffé à blanc par un public générationnel (40 à 50 ans de moyenne d'âge) qui fit un accueil triomphal au géant vert et à son groupe. Pour le plus grand bonheur du public le concert donné par Midnight oil en ce 6 juillet fut tout bonnement phénoménal !
La voix de Garrett, sa silhouette et son énergie n'ont pas pris une ride ! (c'est peut-être l'avantage d'être végan et bio...) Le groupe est en osmose totale, rodé et joue sans temps morts pendant près de 2 heures 30. Le son est juste excellent ! Non seulement les grands tubes du groupes ("Beds are burning", "Truganini", "The dead heart", "Blue Sky mine", "Forgotten Years") sont joués, mais ils le sont dans une ambiance de dingue, avec tout le public qui reprend en chur les refrains et se met même à pogoter devant la scène comme il y a 30 ans. En dehors de ces chansons, ce sont de larges extraits de "Diesel And dust" et de "Blue sky mine" qui seront joués, mais aussi des singles autres albums ("Earth and sun and moon" et "10, 9, 8, 7, 6, 5, 4 , 3 , 2 , 1"), moins connus mais tout aussi bons comme " Power and Passion", " Only the strong", "My country", " Too much sunshine". On ressort de la salle comblé mais aussi un poil frustré car de grandes chansons comme " Put down that weapon" , "Dreamworld" n'auront pas été jouées.
Qu'à cela ne tienne, on retente notre chance lors de la seconde date du 25 juillet, qui marque la fin des concerts européens de leur tournée mondiale commencée quelques mois plus tôt en Amérique du sud et qui se prolongera sur leurs terres à la fin de l'été.
Bien nous en a pris, puisque le groupe est encore meilleur que lors du concert précédent ! Comme attendu la set list est largement modifiée et laisse une grande part (6 chansons) à l'album "10, 9, 8, 7, 6, 5, 4 , 3 , 2 , 1" avec de très bonnes chansons comme " Outside world" et "Us forces". Des titres comme "In the valley" fédèrent à nouveau un public qui, s'il était au début du concert, plus sage que 15 jours auparavant, ne tarde pas à s'embraser lorsque les premiers accords de "Put down that weapon" sont joués. Peter Garrett est survolté et fait preuve d'un charisme hallucinant. Son énergie ne cadre absolument pas avec ses 64 printemps puisqu'il en parait 20 de moins.
L'album "Blue sky mine" est à nouveau à l'honneur avec " Shakers and Movers" et " Mountain of Burma" lors d'une session acoustique plus que réussie. Puis le moment est venu de monter en puissance et de sortir l'artillerie lourde avec " Power and passion", " The dead heart", " Blue sky Mine", " Beds are burning" et " Best of Both worlds".
C'est après une ovation amplement méritée que Midnight Oil revient pour un rappel d'anthologie avec des versions exceptionnelles de "Dreamworld" et " Now or never land" avant de conclure sur un " Forgoten years" d'anthologie ! Le groupe est heureux de sa prestation et de l'acclamation qu'il reçoit et promet qu'il reviendra. Bien entendu, on y sera, et si la prochaine fois ils jouent " Short memory " et " Sometimes" on sera définitivement comblé car ce sont les 2 seules chansons qui nous ont manqué lors de ces 2 concerts.
A l'heure où les reformations boursouflée (Guns 'n Roses) se succèdent, et où les légendes comme U2 semblent marquer le pas et ne descendent plus de leur olympe, l'énergie et la générosité de Midnight Oil apportent une vraie fraîcheur et viennent clairement montrer ce que doit être un vrai concert de rock !
Photos : Eric Champarnaud electriceyephoto.blogspot.fr
Critique écrite le 02 août 2017 par lol
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