Chronique de Concert
Mogwai + Pye Corner Audio
Côté première partie, il semble qu'elle soit assurée par un DJ seul en scène. Il prend place dans une lumière d'aquarium bleue-verte. Une grosse ligne de basse et un mix plutôt lent pour commencer. Posture hyper statique du maître de cérémonie, qui ne remue que légèrement la tête. Un clavier un peu dissonant entre dans la danse ... Ce n'est pas désagréable du tout, mais pas révolutionnaire non plus (du moins pour le moment).
On distingue juste la tête de bête à corne phosphorescente qui orne son tee-shirt dans cette atmosphère quasi nocturne. Un morceau qui semble sans fin, ou plutôt qui enchaîne à chaque fois sur le suivant je pense. C'est très zen, planant même, mais quelque part un peu space. Et surtout, vraiment totalement statique comme scénographie. Pas un écran, pas de lumière ... Je sais que c'est le lot pour un Set de DJ, mais là, on a vraiment rien à se mettre sous la dent (ou plutôt sous les yeux).
Un battement de pouls sourd et encore une fois un sampler répétitif qui monte pour le couvrir. Le tout devant un public immobile et médusé. Je me retrouve moi aussi prise par sa musique, d'un côté, mais de l'autre, il m'apparait sincèrement un peu compliqué d'entrer dans ce genre de truc. Et il y a forcément un côté longueur. Ceci étant, il nous offre un beau mélange de musiques, d'inspirations et de sons ... Un peu de vent qui souffle. Un blizzard à l'écho qui dure encore et encore. Presque un petit parfum du Live at Pompei des Pink Floyd qui monte, je trouve. Mais je n'arrive toujours pas à accrocher complètement.
Ses boucles n'en finissent pas de tourner et c'est un ch'tit bonhomme qui vient s'accroupir devant lui pour lui faire signe de conclure (on pourrait effectivement continuer un bon moment comme ça !) Puis il s'en va comme il était venu, nous laissant une ligne de basse courir pour nous tenir encore un peu compagnie.
Martin Jenkins aka Head Technician : Machines
Setlist
1 - Sleep Games
2 - Untiled Interlude
3 - Wasted Evolution
4 - Elestronic Rhythm Number Three
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Une fosse pas si dense que ça au final pour le changement de scène entre Pye Corner Audio et Mogwai. Par contre, des essais de guitare qui me font penser que j'ai fort bien fait de prendre un peu de recul (perchée sur mon balcon) et des bouchons d'oreilles ! Mais c'est surtout le timing qui me parait terriblement long. Surtout qu'il n'y a qu'une table de DJ à enlever... Mais bon. En tous cas, cela donne le temps à la salle de se remplir bien comme il faut (c'est toujours ça !)
Ils entrent tous les cinq sur une petite musique au xylophone qui commence. Des rais de lumières apparaissent derrière les instruments et habillent poétiquement la salle. Des amplis oranges sont empilés sur le côté et un énorme vert trône au centre (avec un drum kit assorti). Premier morceau un peu chacun dans son coin. Puis ils changent de place pour nous offrir un mur de guitare. Ne reste en place que le batteur. Ils sont là, face à nous avec leurs looks de bûcherons (et oui, c'est chemises à carreaux et casquettes de rigueur ce soir !) Musique et lumières sont vibrantes. Mais bien plus gérables que cela ne l'avait été à Nîmes aux Arènes. Car même s'il est clair qu'on s'en prend plein la tête, c'est une musique bien plus développée qu'un Godspeed You ! Black Emperor, quoi qu'on en dise (et avec un groupe 1000 fois moins autiste aussi !)
Les musiciens tournent en permanence, avec même l'introduction d'un violon pour Take Me Somewhere Nice. Des univers qui se superposent et qui parviennent à être très différents. Par moment violent et, l'instant d'après, beaucoup plus doux et se rapprochant de ce que peut faire un EZ3kiel. Et puis voici la voix de Stuart qui entre sur Braithwaite ... Beaucoup de subtilité. J'essaie de m'introduire dans leur bulle, mais c'est là que ma position haut perchée montre son côté négatif : ne pas être dans l'ambiance de la fosse, maintenir cette distance avec eux, ne me permet pas d'entrer dans leur monde et me donne la sensation que ce Live manque un peu de relief.
Qu'à cela ne tienne, après cette pause tout en douceur, retour a du beaucoup plus Rock. Ce sont les boucles des guitares qui mènent la danse, encore une fois. Les instruments sont portés à bout de bras, pour qu'ils puissent vibrer encore plus fort et plus longtemps.
On va d'ailleurs retrouver cette alternance de douceur et de force tout au long du Set. Pour New Paths To Helicon (Part 2), ils restent même juste à quatre. Avec Stuart qui s'installe tranquillement sur un tabouret. Mais les jeux de scène sont tout de même hyper minimalistes. J'aurais vu plus d'effets visuels. Un écran ... Quelque chose qui bouge, à défaut que ce soit eux. Et, encore une fois, de là-haut ce manque de mouvement est encore plus flagrant.
Je fais donc mon possible pour faire abstraction de cela. J'essaie de fermer les yeux pour juste me laisser porter par leur univers musical si riche, avec beaucoup de nuances et de beaux moments de montée dans l'intensité. Pas toujours évident de mettre des mots sur tout cela, qui reste beaucoup plus du domaine du ressenti que du descriptible. Mais je n'y parviens jamais totalement (et il en sera de même jusqu'à la fin du concert).
Le public reconnait les premières notes de I'm Jim Morrison, I'm Dead et, en dessous, je ne vois qu'une grande vague de têtes qui marquent la musique. Le set passe somme toute assez rapidement et on arrive déjà à sa fin. Ils nous remercient avant la dernière. Tout le monde revient sur scène pour un morceau très Electro-Pop. Et là, un show de lumières comme j'aurais tellement voulu en voir avant, que j'attendais même de puis le début ! ... Dommage que cela ne vienne que si tard.
Pour les rappels d'ailleurs, nous aurons encore un light show à la même hauteur. Ce beau visuel qui a manqué dans le cur de ce Set. A nouveau un morceau chanté... Et ça aussi ça m'a un peu manqué. Il y en a eu trop peu pour moi. Et il a une voix si planante.
" One more song " et on terminera sur de la grosse guitare. Quatre grosses guitares même devrai-je dire et un festival de spots rouges. Avec aussi plusieurs paires de mains de batteurs d'un soir qui se réveillent dans la salle. Mais surtout de la vibration de guitare en veux-tu en voilà et une fin cash de chez cash ! Juste une petit bye-bye et s'en vont, comme ça. Drôle de concert tout de même. Quelque peu en demi-teinte et qui me laissera hélas sur ma faim...
Stuart Braithwaite : Guitare & Chant
John Cummings : Guitare
Barry Burns : Clavier & Guitare
Dominic Aitchison : Basse
Martin Bulloch : Batterie
Setlist
1 - Heard About You Last Night
2 - Rano Pano
3 - Take Me Somewhere Nice
4 - White Noise
5 - New Paths To Helicon - Part 2
6 - Master Card
7 - Deesh
8 - Ex-Comboy
9 - I'm Jim Morrison, I'm Dead
10 - Christmas Steps
11 - Remurdered
12 - How To Be A Werewolf
13 - Cody
14 - Batcat
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 16 avril 2014 par Ysabel
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