Chronique de Concert
Moondawn & Oh!Tiger Mountain + Mark Sultan
Moondawn débute d'abord seul à la guitare par deux très beaux morceaux de folk instrumentaux aux accents blues joués en finger picking, dans la veine des guitaristes aventureux comme Bert Jansch ou John Fahey. Le musicien est bientôt rejoint par Oh!Tiger Mountain, son compagnon du label Microphone Recordings, qui va l'accompagner de vocalises discrètes, de quelques notes de guitare ou en envoyant des drones et autres nappes grâce aux pédales d'effets et oscillateurs qui jonchent la scène.
Autant d'éléments qui ornementent ce folk afin de l'envoyer en apesanteur. Cela donne une musique assez trippante et contemplative, qui joue beaucoup avec les silences et l'espace. Le set fut un peu court mais très plaisant. Il y a dans cette musique un mélange entre un acid folk à l'anglo-saxonne et un aspect plus expérimental qui la rend tout à fait originale.
On change radicalement de registre et on redescend sur terre avec Mark Sultan et son " garage punk'n'roll " à la fois mélodique et brut (et quand même bien givré). Déjà, le gonze a une tenue adaptée à son patronyme : turban violet et djellabah assortie. Le Canadien (de Montreal) est plutôt du genre communicatif et a la tchatche facile. On le verra tout au long du set plaisanter et s'adresser au public en français.
Mark Sultan débute en martelant comme un maniaque la grosse caisse et la caisse claire posées à ses pieds. Il balancera le même rythme obsédant et frénétique pendant tout le concert (sans que cela ne lasse qui que soit, bien au contraire) tout en laminant sa guitare élimée de riffs tranchants. Son chant est marqué par le doo wop et le rock'n'roll fifties. Les morceaux sont enchaînées sans transition, chacun a son moment d'accélérations punk, mais gardent toujours un grand sens mélodique.
Mark Sultan a un don certain pour torcher des chansons accrocheuses même si elles sonnent toutes un peu de la même façon. Cela dit, la formule du " one-man-band " impose certaines limites, et on ne reprochait pas aux Ramones ou aux Cramps de faire toujours plus ou moins la même chose. La démarche est ici finalement assez proche de celle d'un Billy Childish : rien de très original dans cette musique mais peu importe, le but étant surtout de retrouver l'innocence, la spontanéité et l'excitation du rock'n'roll originel.
En misant ainsi sur l'interprétation, une énergie communicative et le fun, Mark Sultan joue avec style et conviction, sans jamais se prendre au sérieux. Et le public marche à fond, je remarque même un couple de fans hardcore juchés sur les bancs au fond de la salle chanter à tue-tête tout au long du concert, le poing en l'air. Le concert se termine et deux rappels plus tard, on se dit qu'on a assisté à un show bien jouissif d'un garage rock qui, grâce à son humour et son second degré, arrive à échapper aux poncifs du genre.
Critique écrite le 23 février 2014 par Phil2guy
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