Chronique de Concert
Moonspell + Septic Flesh
Lorsque la Grèce et le Portugal viennent fouler les terres toulousaines, c'est sans hésitation que nous quittons notre contrée Basco Landaise pour venir rejoindre le pays de la saucisse et profiter des potes locaux ainsi que d'une soirée sous le signe de l'enfer et de la mythologie. Cette soirée est donc la troisième et avant dernière date pour nos amis dans l'hexagone, passage dans le cadre de la tournée de printemps Road to Extinction Tour 2015 part 1. Titre évocateur qui laisse présager ce que nous allons vivre ce soir avec les incontournables maîtres Portugais du métal extrême à fortes influences gothiques, Moonspell, et, qui pour l'occasion, se trouvent accompagnés des représentants du death mélodique Athénien, Septic Flesh.
C'est donc à 20 heures pétantes que les mythes Egyptiens débarquent sur scène avec les deux frères Antonius, Spiro "Seth" et Christos pour le chant/bass et guitare, accompagnés de Sotiris Vayenas à la deuxième guitare et Kerim "Krimh" Lechner derrière les fûts. Seth, comme sur les tournées précédentes, abhorre toujours une tenue de scène sombre et indéfinissable, à mi parcours entre cuirasse et combinaison, loin de la représentation habituelle de la divinité Egyptienne.
Egalement affublé de sa basse mais dont l'utilisation n'est pas des plus spectaculaires et dont l'absence ne se ferait pas si sentir que ça dans le jeu du groupe. Une attitude qui ne change pas non plus avec son charismatique visage dont l'expression nous rappelle régulièrement le faciès du masque de V pour Vendetta. Maître du tonnerre et de la foudre, l'agent maléfique et assassin de son frère Osiris dans la mythologie, notre frontman fera tout sur scène pour nous transmettre son mal et le groupe ouvrira donc les festivités avec le titre War in Heaven issu du dernier album Titan.
Enchaîneront ensuite dix titres complémentaires tirés uniquement des trois derniers opus depuis 2008, passants de la mythologie Egyptienne à la Grecque avec Titan et le mythe de Prométhée sans oublier non plus les vampires occidentaux. De quoi réviser ou se faire une culture mais quid de la discographie précédente ? rnUne scène aux ambiances sombres et aux jeux de lumières couleurs de feu, le tout juste agrémenté du back drop du groupe et de deux "totems" devant lesquels les musiciens feront régulièrement face, tournant ainsi le dos au public.
Si le groupe semble avoir une bonne base de fans présente ce soir - qui pour certains quitteront la salle après le concert et n'assisteront pas à la prestation de Moonspell - cependant le concert ne fera pas l'unanimité et certaines personnes passeront une partie du set dehors. Pour notre part, même si le concert se laissait regarder et que onze titres c'est relativement court, il faut reconnaître que la prestation d'une heure paraissait loin de la qualité du concert au Marché Gare de Lyon pour la sortie de The Great Mass en 2011. Moins de puissance, moins d'âme et plus superficielle.
Il nous semble en fait que ce soit le public le plus jeune qui est le plus apprécié le groupe ce soir au vu des réactions et commentaires que nous entendrons par la suite. Problème de génération ?rnBref, cependant cette entrée Grecque remplira quand même son rôle et chauffera bien la salle, prête à point pour le plat de résistance Portugais.
War in Heaven
Communion
Order of Dracul
A Great Mass of Death
Pyramid God
Titan
Prototype
The Vampire from Nazareth
Lovecraft's Death
Anubis
Prometheus
Le changement de scène entre les deux groupes laisse présager une belle scène pour Moonspell : batterie ornée d'un crâne et cornes de bélier (ou autre mammifère similaires), clavier orgue disposé sur la droite de la scène et backdrop géant aux couleurs du dernier album, preuve de la complicité entre les deux groupes puisque - une fois de plus - c'est Seth qui a dessiné la pochette sombre du dernier opus des Portugais.
Les premières notes sombres de Breathe sonnent le début des festivités. Fernando Ribeiro, Ricardo Amorim, Pedro Paixão, Aires Pereira et Miguel Gaspar investissent la scène, respectivement derrière le micro, la guitare, le clavier (qui ne le quittera pas d'ailleurs et ne prendra à aucun moment la deuxième guitare), la basse et les fûts. Transition radicale avec les prédécesseurs, le charisme de Fernando impose le frontman sur scène et il lui faudra moins de soixante secondes pour attaquer ses habituelles mimiques théâtrales - yeux révulsés, grimaces et autres babines retroussées - propres au Sieur, pas si loin que ça du loup-garou.
Voix sortie d'outre tombe, ambiance sombre et lente bien typique du groupe pour ce premier titre mais très vite dès le second titre le rythme accélérera avec Extinct - extrait du dernier opus - qui outre des riffs plus acérés et quelques passages sonores tendance Rammstein, oscille entre voix clair et gutturale. Donc, après la mythologie Greco Egyptienne direction les vampires, démons, loups garous et autres créatures nocturnes. Fernando sait se faire aimer du public local et fera l'effort à plusieurs reprises de prendre la parole avec un quelques mots de français, ponctués par des nombreux obrigado! (Merci !) de sa langue natale.
La communauté portugaise est d'ailleurs présente et les aficionados feront échos en chur à ces remerciements. Le bassiste et le guitariste, respectivement situés à gauche et droite de la scène, resteront relativement statiques, n'intervertissant que par deux fois leurs places, les premiers rangs profiteront donc d'eux à la fin du concert lors des salutations. Si le groupe défend largement le dernier opus avec presque 50% des titres extraits de ce dernier - huit titres - la part belle sera une fois de plus également faite aux albums Wolfheart et Irreligious avec quatre titres de chaque. Seul Nocturna appartient à l'opus Darkness and hope.
Mais force est de constater à l'étude des titres joués sur les autres dates que le groupe s'efforce de faire tourner les listes et de changer un titre ou deux tous les soirs. Ce qui n'est pas systématique chez tout le monde. Ricardo Amorim, s'il est moins souriant et avenant que son comparse bassiste, parait toujours extrêmement concentré sur ses parties. Les quelques solos rapides seront agréables à regarder et loin de la démonstration de dextérité sans âme longue et chiante que l'on retrouve souvent en live chez certains musiciens. Alors que le concert bat son plein et que la fin approche, l'hiver arrivera sur scène avec une chute de flocons uniquement sur notre guitariste, qui n'en restera pas moins impassible. Aires Pereira, de son côté, même s'il ne parcourt pas la scène de long en large semble monté sur ressorts et ne se départira pas d'un sourire plaqué qui transpire son plaisir à être sur scène ce soir.
Moins mis en lumière que les autres musiciens - niveau lights - il n'en parait que plus discret sur scène. Le concert passe très vite et l'arrivée des titres issus de Wolfheart tant attendus annonce la dernière ligne droite du concert. Un Ataegina apportera la petite touche folklorique et plus légère du concert, faisant taper des mains et sauter nombres de fans dans le public. Mais ce sera pour mieux introduire l'incontournable Alma Mater - sombre et envoûtant à souhait - qui signe là l'apogée d'un concert déjà au sommet de la qualité. Une courte pause et le groupe reviendra achever son show sur deux titres complémentaires avant de rester longtemps à saluer le public et serrer des mains aux premiers rangs.
Un superbe concert - à la setlist et l'ambiance plus gothique que métal pour cette tournée - organisé dans une très belle salle qui accueillera ce soir pas moins de 500 personnes qui assisteront de manière quasi religieuse au concert. Des applaudissements - au lieu des habituels cris enragés dont nous avons l'habitude - se feront entendre entre chaque titre. Une fois de plus Moonspell aura su nous emporter dans son univers avec cette soirée signée SPM Production.
Breathe (Until We Are No More)
Extinct
Opium
Awake
The Last of Us
Medusalem
Nocturna
Funeral Bloom
Domina
Malignia
Mephistos
The Future Is Dark
Vampiria
Ataegina
Alma Materrn
Wolfshade (A Werewolf Masquerade)
Fullmoon Madness
Remerciements : Fred Moocher SPM prod.rnRédaction : Sonia/Abigail et Osogarurn
Critique écrite le 08 avril 2015 par Abigail Darktrisha
Envoyer un message à Abigail Darktrisha
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par Abigail Darktrisha
Moonspell : les dernières chroniques concerts
Hellfest 2022 - Vendredi 24 juin : Nine Inch Nails, Decapitated, Stöner, Moonspell, Benighted, Pogo Car Crash Control, Ihsahn, Portrayal Of Guilt, Gaerea, Human Impact par Pipoulem
Clisson, le 24/06/2022
Hellfest 2022, deuxième partie, vendredi 24 Juin
Portrayal Of Guilt (Temple)
Le vendredi commence déjà, la nuit a été courte, au programme quelques belles choses... La suite
Hellfest 2013 3ème jour : Newsted + Voivod + Dark funeral + Moonspell + Danzig + Lordi + Volbeat + Ghost par abigail
@ Clisson, le 23/06/2013
Le calme revenu après la tempête de la veille, c'est un site beaucoup plus fréquentable malgré une odeur sournoise que nous retrouverons en ce dimanche après-midi et pour... La suite
Moonspell + Orphaned Land + Punish Yourself + Myrath + SUP + Kryzees + Wheelfall + Insane + Arkan par Ylxao
L'Autre-Canal à Nancy, le 26/11/2011
Samedi soir, direction Nancy pour l'Autre-Canal, l'association Métal Ride ouvre ce mois-ci les portes à 9 groupes issues de Lorraine et ... d'Orient ! Oui ! Les effluves épicés de... La suite
(mon) Graspop Metal Meeting 2011 : Kylesa, Firewind, Triptykon, Black Label Society, Moonspell, Times of Grace, Electric Wizard, Arch Enemy, Monster Magnet, Whitesnake, Pain, Cradle of Filth, Judas Priest par Philippe
Graspop Metal Meeting, Dessel, Belgium, le 25/06/2011
Quand on ne connaît pratiquement que les noms des groupes qu'on y programme, est-il raisonnable d'aller à un festival de metal ? La question peut se poser. En tout cas, avec... La suite
Septicflesh : les dernières chroniques concerts
Septicflesh + Svart Crown + W.E.B. par Abigail Darktrisha
Le Marché Gare - Lyon, le 15/05/2011
Cliquer ici pour accéder à la galerie complète des photos
Si le temps orageux a fait perdre presque 20 degrés en deux jours à la région, il y a bien un lieu où... La suite
Septicflesh + Arkan + Inactive Messiah par françois
MJC - Saint André Lez Lille, le 10/05/2009
Les amateurs de death/black metal et de Feta ne pouvaient qu'apprécier cette soirée. Etant amateur des deux, je fais le court déplacement de Valenciennes jusqu'à la MJC de Saint... La suite
Le Metronum, Toulouse : les dernières chroniques concerts
Red Fang par Vilay
Le Metronum, Toulouse, le 28/06/2019
Pas besoin de faire un roman pour résumer la soirée qui s'est tenue au Metronum le vendredi 28 juin dernier. Les maîtres du stoner ont encore donné une leçon au public... La suite
William Z Villain par Vilay
Le Metronum, Toulouse , le 27/03/2019
Mercredi 27 Mars, le Metronum a encore fait preuve d'audace en proposant un concert éclectique. Les Wild Zombies ont ouvert la soirée avec leur vaudoo trash blues et Delgrès l'a... La suite
Zenzile par Vilay
Metronum, Toulouse, le 22/02/2019
Le dub était à l'honneur, ce vendredi 22 février, avec la venue de Zenzile. Les pionniers du dub français qui ont toujours su se réinventer, ont cette fois-ci fait appel à Jay Ree... La suite
Teenage Fanclub par Gilles Borgogno
le Metronum, Toulouse, le 20/02/2017
(SUBLIMES) CHANSONS DE LA BRETAGNE DU NORD.
TFC. Aka "Teenage Fanclub". Le succès le mieux gardé de la Pop ? Pas loin, pas loin... Pas loin ? Pas si sûr. Il nous a fallu,... La suite