Chronique de Concert
Muse + Cave-In
Tout d'abord 2 surprises : un début de set à 19h45 soit 3/4 d'heure d'avance sur l'horaire prévu et une fosse blindée d'un public vraiment très jeune, dont c'était sans doute le premier concert pour la majorité d'entre eux à en juger par leur comportement bassement primitif (sans parler des groupies hystériques). Sinon entame avec un gros son bien crade, beau bordel, mouvement de foule à la limite du supportable qui eut le mérite de nous faire gagner bien 10m. La préoccupation principale était de rester sur ses appuis et de se ménager un espace de survie... pas toujours évident ! Dès les premières mesures, on se rend compte à quel point CAVE-IN est un quartet bidon de pseudo-métal qui nous propose un set affligeant de linéarité et guère plus de 3 accords à balancer. Ils nous servent ainsi pendant 45 min une soupe indigeste à tout ce qui ne ressemble pas à un ado pré-pubère excité du neurone en quête d'un quelconque exutoire sténosé. Au passage, le bassiste est quand même très drôle dans son numéro d'ours polaire en rut et le guitariste semble peu concerné avec sa coupe en totale décalage pompée aux Strokes. Bref, un énième groupe de hardos de pacotille, à des années-lumières des références du genre.
Ps : Avoue Captain', c'était toi à la tête de ce combo, on t'a reconnu!!
MUSE
Après un entracte pendant lequel on découvrît les affres de la vie de bille de flipper, nous voilà déportés sur la gauche de la scène. Noir, vacarme assourdissant, spot plein phare sur le public puis lumière sur le phénomène Bellamy (pile en face de nous ;-) ) derrière son clavier alors qu'il s'acharne déjà à plaquer les premiers accords de "Apocalypse Please" 10 fois plus vite que sur l'album. Bien entendu, projections des ombres de la pochette d' "Absolution" en fond de scène font partie du décor. Ca bouge encore beaucoup dans la fosse, bienvenue sur la planète MUSE !
Exceptionnel, magique, prodigieux, phénoménal, les superlatifs de la sémantique terrienne ne sont pas excessifs pour définir leur set. Et ce, en grande partie grâce à l'homme-orchestre BELLAMY qui sait absolument tout faire : avant tout technicien hors pair à la gratte qu'il cajole, repousse, et bat dans le même élan. Ses riffs sont ahurissants de virtuosité, d'une intensité rare, il sort vraiment de son engin des sonorités venues d'ailleurs avec une apparente relative facilité. Il remet ensuite en question la théorie de la tectonique des plaques par sa dextérité étourdissante au piano tant il maltraite l'instrument par des plaqués rageurs mais finement calculés. Sans parler de sa voix vertigineuse dont il arrive toujours à tirer la quintessence surtout dans les aigus malgré son jeu simultané. Véritable métronome, maître à jouer, il dicte le jeu de ses partenaires en imposant même la rythmique comme bon lui semble en ne cessant de la moduler : il la ralentit, l'accélère, l'arrête, la fait repartir et s'occupe du reste avec le chant et la ligne mélodique : il hurle, soupire, chuchote, susurre, aboie, se plaint à en être déconcertant, troublant, crée des fausses pistes, bref nous balade dans son vertige et parvient ainsi à faire passer une multitude de sentiments et d'émotions contradictoires dans un même morceau. "Citizen Erased" en est l'exemple le plus flagrant, il changea en effet 2 fois de gratte avant de le finir au piano ! On peut en dire de même de "Space Dementia" parachevée par la descente des 3 écrans géants montrant successivement un bucolique couché de soleil puis de lune avant l'emballage final grandiloquent dans un fracas "décollage de fusée". Du grand Art. Il recèle de pleins de petits trucs qui font la différence comme l'utilisation d'un porte-voix sur "Feeling Good", des samples électro judicieux sur la sensibilité de morceaux au romantisme exalté comme "Endlessly" et "Black Out" entre autres... Bref tous ces arrangements extravagants déjà omniprésents en studios font mouche en live. Alors bien sûr, à ce niveau, le son n'étant pas toujours optimal comme d'hab' à la Halle, certaines subtilités sont quasi-imperceptibles (les lignes aiguës et le chant sur l'intro de "Bliss" en particulier...) mais je n'ai pas envie de revenir sur ces désagréments au final mineurs.
C'est en tout cas ce que j'appelle une présence scénique hors norme, une occupation de la scène optimale, un charisme éclaboussant tant l'énergie émanant de BELLAMY plonge la fosse en overdose émotionnelle.
Mais n'oublions pas de rendre hommage également à ses 2 comparses sans qui rien ne serait possible : Chris, qui eut la bonne idée de jouer la plupart du temps debout sur son ampli fait le job à la basse ainsi qu'aux percussions et participe aux churs avec brio ("Blackout" !!) et Dom est irréprochable de technicité et d'originalité à la batterie.
Pour moi, le summum du set se situe sur "Butterflies And Hurricanes", a priori pas évident à adapter en live mais qui conserve sa théâtralité débridée dans une version sans les cordes, merveilleusement suppléées par un jeu polyphonique à la gratte. Ce morceau est absolument fascinant à voir, ils jouent tout en puissance, excédés, et en même temps la fragilité de l'extravagante partie piano est parfaitement amplifiée. Sidérant ! Mention spéciale aussi pour un "Micro Cuts" en forme d'éjaculation sonore, "Hysteria" sur lequel il n'est pas très dur de s'abandonner et le final carrément heavy de "Stockholm Syndrome".
Plus une ambiance énorme, des pogos incessants, la furia sur "Time Is Running Out" et "Plug In Baby", 2 instrus sympa marquée par l'arrivée intempestive d'un slammer sur nos tête...
Les visuels sont aussi au niveau comme je l'ai déjà dit (merci pour les plans sur les mains du maestro au piano et les effets strobo bien hypnotiques), ajoutons quelques lâchés de ballons géants pour la clôture et vous avez un concert au souvenir impérissable.
Que peut-on regretter d'une telle prestation ?
1) La panne son sur "Stockholm Syndrome" (mais elle fût très courte et c'était sympa de les voir s'exciter à blanc !)
2) Qu'ils aient amputé "Sing For Absolution" et "Black Out" (dommage !!).
3) Qu'ils ne jouent pas 30min de plus, ce qui leur auraient permis d'ajouter "Megalomania" "Darkshines" "Falling Away With You" "Ruled By Secrecy" "Unintended" ou "Uno" à leur set.
4) Qu'ils ne fassent pas de 2ème rappel incluant l'énorme "The Small Print" ou "Fury". Mais peut-on leur en vouloir ? En effet, un rappel est sensé se faire réclamer et le public se montra bien trop faiblard pour cela (moi y compris, totalement fourbu, j'avais bien du mal à lever encore les bras alors...).
5) Trop de gamin(e)s bêtement criard(e)s et braillard(e)s, un peu décalés.
6) Qu'ils aient déjà acquis une notoriété les empêchant de jouer dans des salles à dimensions plus humaines.
Au final, de toute évidence un des meilleurs groupes (pour moi largement le meilleur avec Radiohead) de la scène rock progressif du moment, à fortiori en live. Tous les titres (déjà épiques en studio) prennent une dimension surnaturelle sur scène avec des versions très retravaillées et merveilleusement adaptées : sonorités, rythmes, transitions et impros font légion. Tout est fait pour échapper à l'attraction terrestre et gagner la stratosphère du rock symphonique. Les morceaux de "Showbiz" et "Origin Of Symmetry" sont complètement ressuscités, ceux de "Absolution" déjà bien rodés.
BELLAMY est pour moi un hybride entre CORGAN, COBAIN, MERCURY et BUCKLEY avec un zeste de THOM YORKE aussi, il est donc bien parti pour rentrer au panthéon des artistes protéiformes tant il maîtrise sa démesure dans tous les compartiments musicaux. On reste mystifié pratiquement 2h durant devant ce génie impétueux qui a su puiser dans toutes ces influences pour accoucher d'un alliage fascinant. L'ensemble surclasse à tous points de vus des groupes comme PLACEBO, pourtant déjà très performants mais qui ne soutiennent pas la comparaison.
SETLIST (Pas forcément dans l'ordre) :
Durée : 1H50
Apocalypse Please
Hysteria
Thoughts of a Dying Atheist (pas mal non plus, tu verras super Griotte lol)
Sing For Absolution (Version courte)
New Born
Sunborn
Showbiz
Citizen Erased (Simplement génialissime comme l'aime ma belle ;-)
Butterflies and Hurricanes
Endlessly
Micro Cuts
Bliss
Feeling Good
Space Dementia
Muscle Museum
Plug In Baby (version hypnotique !)
Time Is Running Out (Je t'ai vu pogoter sur une jambe Vigoman !)
Rappel : Black Out (version courte) et Stockholm Syndrome
PS : Sachant qu'il existe de très nombreux détracteurs de MUSE parmis les fans de RADIOHEAD, je voudrais dire qu'on peut sans problème adorer les deux et qu'il y a largement de la place pour ces 2 monstres à la fois au milieu de tant de médiocrité. Et même s'il est vrai qu'on note une influence évidente de RADIOHEAD sur "Showbiz", on ne peut nier que le mimétisme s'arrête là. Ils ont pu en effet s'affirmer avec "Origin Of Symmetry" et entamer déjà une sacrée évolution avec "Absolution", à un age où la bande à Thom Yorke nous pondait un finalement banal (comparé à la suite bien sûr !!!) "Pablo Honey" et où Buckley n'était qu'un illustre inconnu. Mais ce n'est qu'une constation...
Musicalement vôtre,
Flo
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