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Chronique de Concert

Muse, The Zutons, Elista, 109

Théâtre Antique de Vienne 18 juillet 2004

Critique écrite le par

On peut dire que la cuvée 2004 des Côtes du rock a été plus que réussie avec Placebo et Colour of Fire le samedi et Muse le dimanche. Personnellement, je n'ai pas vu Placebo mais les échos ont été plutôt très bons.

Par contre, je peux vous parler de cette fabuleuse soirée d'été d'un certain 18 juillet.
Pour commencer, un quart d'heure avant l'heure prévue, 109, le groupe qui avait gagné le tremplin rock organisé pour l'occasion a débarqué avec un énergie plus que débordante. Les artistes locaux se sont bien lâchés sur scène mais j'ai eu du mal a accroché avec leur style qui me semblait assez proche du rap tout de même. Le problème est que leur débordant enthousiasme nous a empêché de comprendre correctement les paroles. Enfin bon, vous aurez compris que ce petit groupe en place depuis 10 ans dans la région ne m'est pas apparu comme une révélation.

Vers 20 h, après une petite pause, le groupe Elista débarque avec des morceaux rock plutôt bien rodés. Je connaissais un peu mais la j'ai vraiment apprécié. Seul petit bémol, la voix du chanteur était un peu faiblarde. Mais sinon une bonne communication avec le public qui a rendu le moment vraiment sympathique.

Changement de plateau et voici ma révélation de la soirée qui débarque, le groupe de Manchester The Zutons. J'en avais déjà entendu parlé mais je n'avais jamais entendu une de leurs chansons. Et bien, je peux dire que j'ai été conquise par la fraîcheur qu'ils ont apportée. Les cinq compères nous ont déballés leur musique haute en couleurs et aux influences diverses. A noter, la présence d'une saxophoniste parmi les membres ce qui a apporté un côté plus personnel que l'habituel mélange guitare-basse-batterie. Les petits passages a cappella ambiance Pow Wow étaient assez marrant aussi et le public a vraiment été réceptif à la qualité de ce groupe qui a bien mérité l'ovation qu'ils ont recueillie.

Enfin, après ces petits hors d'oeuvre, le moment tant attendu arrive. Muse se fait cependant attendre avec un changement de plateau un peu long. On se rend d'ailleurs compte que le frontman de Muse n'est toujours pas très grand vu la hauteur des micros. Pendant ce temps, le public commence à devenir bien chaud et décide de lancer une hola qui rend plutôt bien. Ah oui, j'ai oublié de parler de l'amphithéâtre qui est vraiment un endroit fabuleux. C'est incroyable qu'un lieu avec une telle acoustique ait pu être construit il y a 2000 ans. En tous cas, je peux dire que j'étais vraiment bien calée puisque j'étais à une dizaine de mètres de la scène sur la gauche. D'ailleurs, concernant le public, pour avoir déjà vu Muse à la Halle Tony Garnier de Lyon en novembre (endroit beaucoup moins intimiste, en effet c'était un immense abattoir avant alors...), j'ai trouvé le public beaucoup moins jeune même si quelques groupies subsistaient (MATTHEWWWWWW!!!!!). Ceci n'était pas pour me déplaire puisque les pogoteurs étaient moins nombreux et que le public était constitué en grande partie de véritables admirateurs de la musique de Muse et pas de préados qui ne connaissent que Time Is Running Out ou Hysteria parce que çà passe à la radio.
Enfin bref, Muse a donc fini par débarquer devant un public en folie. Matthew Bellamy, plus showman que jamais, arborait le manteau blanc qu'il portait lors du festival anglais de Glastonbury ce qui donnait encore bizarrement davantage l'impression qu'il est décidément vraiment l'âme du groupe (et ce qui le faisait sembler un peu plus grand!Lol). Ceci dit, cela n'enlève rien au fabuleux talent de Dom et Chris (qui au passage semblait pour une fois ne pas s'emmerder sur scène, se risquant même à des petits jeux avec la foule). Mais tous ceux qui ont vu Muse sur scène vous diront que l'incroyable charisme de Matt Bellamy vous fait oublier ses deux compères. Enfin cette fois, j'ai essayé d'être attentive à tout ce qui se passait sur scène pour ne pas en louper une miette et j'avoue que Dom est plutôt marrant quand on le regarde se déchaîner sur sa batterie, de plus il sait mettre l'ambiance.
Muse a donc commencé comme pour tous le festivals avec le fabuleux Hysteria et ses riffs enflammés de quoi rendre le public complètement fou. Puis, ils enchaînent avec New Born et l'intro au piano toujours aussi magique avec un Dom surexcité et entraînant le public à la baguette (quel jeu de mots!). Et bien sûr, le passage à la guitare est toujours aussi énorme. Ensuite, on a eu le droit à The Small Print, rarement joué lors de derniers festivals puis vint Sing For Absolution, certes un peu monotone mais que de frissons lorsque tout le public reprend le refrain. Le désormais mythique Muscle Museum se fit alors entendre suivi d'une de mes chansons préférées, Citizen Erased, décidément énorme en live avec une variété de sons et de tons assez incroyable. Retour au calme avec Ruled by Secrecy avec laquelle je n'accroche décidément pas. Et soudain, évènement magique, Matthew avait enfin décidé de revenir à la version album de Sunburn, c'est à dire au piano et non à la guitare. Et là, on comprend pourquoi on aime tant cette chanson étant donné le talent de Matt au piano et la fluidité avec laquelle il arrive à jouer cette chanson. Puis s'ensuit probablement le morceau le plus impressionnant en live, je parle bien sûr du fabuleux Butterflies and Hurricanes, véritable show théâtral où l'on sent que le groupe maîtrise désormais parfaitement sa musique. Matt semble à ce moment là s'adresser au public lorsqu'il chante "Best, you've got to be the best"(c'est un petit malin le Matthew). Bliss fait ensuite son apparition mais je pense qu'il devrait arrêter de la jouer quelques temps parce que personnellement je suis un peu lassée. Cependant, Muse se donne toujours à fond pour ce morceau et là, Matt fait encore des siennes en se jetant par terre et glissant à genoux de tous les côtés, provoquant le sourire de Chris qui avait l'air plus communicatif que d'habitude. Enfin arrive le désormais connu hit radio Time Is Running Out qui est tout de même toujours bien en live (à noter, les petit pas de Matt lors du passage à la guitare, çà me fait délirer). C'est quand même vraiment sympa d'entendre tout le public reprendre "Bury it, I wont let you bury it....". En tous cas, j'aimerais être à leur place pour voir les sentiments que çà doit procurer. Et finalement, la dernière chanson a été Plug in Baby, phénoménale comme d'habitude. Nos trois petits hommes s'en vont alors comme des voleurs. Mais bien sûr tout le monde se doutait bien qu'il y aurait l'habituel rappel étant donné entre autres que les ballons qui attendaient sagement en haut de l'amphithéâtre n'étaient pas encore partis et que le démentiel Stockholm Syndrome n'avait pas encore été joué.
Deux minutes après, revoilà donc nos trois petits gars de Teignmouth (avec la clope au bec pour Chris) bien motivés pour le final. Dom entame les hostilités avec l'intro d'Apocalypse Please à la batterie avec l'accompagnement du public, puis Matt proclame la fin du monde derrière son clavier. On ressent encore plus l'aspect un peu emphasé à travers le live de cette chanson. Ensuite, changement de place, Matt monte sur la caisse à la place de Chris comme un condamné à mort. Et voici un moment magique avec une chanson que je trouve vraiment magnifique et pleine d'émotions en live, Blackout (surtout grâce à la voix presque chuchotante de Matt). Les ballons sont alors lâchés et glissent doucement sur la foule en délivrant des confettis lorsqu'ils éclatent. Enfin, Dom annonce la venue de la dernière chanson, Stockholm Syndrome qui a vraiment une percussion incroyable. La foule est alors arrosée de confettis grâce aux supers canons. Ces petits bouts de papier donnent un effet incroyable sur la chanson. Et alors qu'on sent que la fin du concert est proche, les trois magiciens de Muse nous offrent deux puissants riffs dont l'un improvisé pour conclure cette soirée de toute beauté. Après un lancer de baguettes, Dom, Chris et Matt quittent la scène en saluant un public définitivement conquis. Voilà comment passer une soirée dans une autre galaxie. Mais en même temps lorsqu'on sort de ce genre de concert, on est complètement retourné pendant une semaine et vraiment dégoûté que les 1h30 de concert semblent avoir duré une demi heure et que çà soit déjà terminé. Je n'ai donc rien à redire sur la prestation de Muse dont les membres deviennent certes de plus en plus pros mais qui laissent toujours échapper quelques bribes de spontanéité et d'improvisation. Ah oui, juste un truc, ce serait bien si Matt pouvait arrêter de fermer les yeux les trois quarts du temps lorsqu'il chante mais bon, c'est un détail. En tous cas,je regrette de ne pas avoir pris mon appareil numérique (surtout que e n'ai pas été fouillée) car je n'aurais sûrement plus souvent l'occasion de voir Muse d'aussi près. Enfin bon, l'espoir fait vivre. En tous cas, si le groupe passe près de chez vous, n'hésitez pas et foncez. Leur talent vaut vraiment le détour.

 Critique écrite le 21 juillet 2004 par Never forget it


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