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Chronique de Concert

Muse

Muse en concert

Arena - Montpellier 16 octobre 2012

Critique écrite le par

Muse, c'était mieux avant ?



Environ quatre mois après l'annonce officielle du premier concert de la tournée mondiale de Muse, je me retrouve enfin au pied de cette gigantesque scène, où notre trio made in Britain doit nous dévoiler ce soir son nouvel opus. Cette scène, j'aurai cru ne jamais pouvoir la toucher ! En effet, revenons quelques mois en arrière...



L'annonce du concert est faite et celui-ci se déroulera dans la nouvelle salle de Montpellier : l'Arena. Première étape capitale : l'achat du billet en ligne ! Eh oui ! Par prudence, j'ai décidé de m'acheter un billet. Les raisons sont simples : j'ai déjà raté Muse lors de leur dernier passage en France et je ne souhaite pas les rater cette fois-ci, avec ou sans accréditation. Car, il faut savoir que sur ce genre d'événement, tu as beau être membre d'un média influent sur la "toile", le management fait ce qu'il veut - ou presque - dans la distribution des accréditations... Coup de bol pour moi (ou extrême dextérité), ma place est achetée en moins de 5 mins le jour J et ce, sans aucune difficulté, bug du site d'achat en ligne, surcharge momentanée ou panne d'internet ! Je partais déjà chanceux. Première étape : Check ! Give me five !

Le temps passe, la demande d'accréditation est faite ; j'apprends deux jours avant le concert qu'elle m'est accordée. Deuxième étape : check aussi ! J'ai alors en ma possession une place disponible ? Une si précieuse place, recherchée par tant de fans, prêts à payer 2, voire 3 fois le tarif officiel pour s'offrir le concert de LEUR groupe !!! Je conserve cette place pour la donner à une personne qui m'est chère, fan de Muse depuis leur début et qui pourra ainsi profiter de ce concert.



Mais avec tout ça, je ne suis pas encore arrivé au pied de la scène, car il reste la sempiternelle question que tout photographe se pose avant un concert : "où allons-nous être placés ?", dont le précieux sésame qu'est la réponse dépend quasi-exclusivement de l'humeur du management au jour J, voire à l'heure près (il m'est arrivé d'avoir une info 1 heure avant le concert et changement de programme moins de 5 minutes avant le début du concert). Vous connaissez maintenant la réponse : nous serons au pied de la scène, dans le pit et, coup de chance, nous sommes autorisés à shooter non pas 3 morceaux, mais 4 ! Quel luxe !!!



Parlons maintenant un peu plus concrètement du concert...

De haut, la scène a une forme semi-circulaire dont l'extérieur est recouvert d'écrans où seront retransmises diverses images, soit provenant des caméras dissimulées ça et là dans la salle, soit de l'ordinateur de l'ingénieur caché derrière ses deux écrans 36 pouces ! A l'extérieur du cercle, la scène, surélevée, devient une sorte de "chemin de ronde" sur lequel se promènera souvent Matthew. Aux deux extrémités de la scène, deux plateformes sont équipés de micros ; il est facile d'imaginer que nos musiciens anglais s'y rendront pour chanter sur certains morceaux. Niveau instruments, la nouvelle batterie de Dom se place au milieu de la scène, légèrement surélevée, et seul l'ampli guitare de Matt est visible, comme à l'accoutumée, placé sur une sorte de trépied. Tout cela parait bien sobre... pour l'instant !



Le concert commence par une longue introduction sur le titre Unsustainable, accompagné d'un jeu de lumières à l'arrière de la scène ne laissant entrevoir que des ombres chinoises. Cela laisse le temps à Dom de venir s'installer derrière ses fûts, pendant que Matt et Chris apparaissent sur scène.



Suit ensuite Supremacy, puis la pré-introduction d'Hysteria se fait alors entendre. Etant particulièrement fan de cette chanson et voyant Chris s'avançait à l'avant de la scène, je lâche mon reflex pour venir me placer à ses pieds et profiter de son intro à la basse. J'ai volontairement choisi de ne pas shooter ce moment pour en profiter pleinement; je ne suis pas déçu, je garderai longtemps cet excellent souvenir. Pourtant, quelque chose me dérange depuis le début du concert : Chris ne fait pas son fameux "headbang", ce mouvement de tête d'avant en arrière qui lui est si propre lorsqu'il est sur scène... et qu'il s'y éclate ! Et cela ne m'étonne pas... Depuis leur entrée sur scène, nous (les photographes) sommes les mieux placés pour nous rendre compte qu'ils n'ont pas du tout l'air motivés. Limite blasés d'être sur scène. C'est dommage !



Heureusement, la technique est là pour nous faire oublier un peu tout cela. La scène, au départ sobre, se retrouve surplombée d'un dôme pyramidal inversé, composé d'écrans géants, dont la pointe vient se placer au-dessus de la batterie de Dom. Ces écrans, tout comme ceux de l'arrière de scène (partant du sol de la scène et rejoignant le "chemin de ronde"), nous projettent pendant tout le concert des images des musiciens, de la salle, ou d'animations prévues à cet effet.



Puis les 5 niveaux de ce dôme se mettent à bouger au fur-et-à-mesure des morceaux, le degré supérieur venant se placer entre deux médians, le plus petit degré remontant tout en haut, etc. C'est tout simplement magnifique et surtout bien trouvé ! Chacun à leur tour, Matt et Chris montent dans ces fameuses plateformes latérales pour y chanter un couplet, un refrain ou accompagner le lead d'une tierce.
Car oui, petite nouveauté de cet album, Chris qui accompagnait déjà beaucoup Matt par ses secondes voix sur la plupart des refrains, a maintenant sa propre chanson Liquid State. Malgré un puissant riff de basse, dont le manche est parcouru de lumières bleues, l'ingéniosité du morceau n'atteint pas celles des chansons des précédents opus. Heureusement, là encore, la technique nous impressionne : stroboscopes violets, lasers verts parcourent la salle de long en large. Sans compter les animations limite psychédéliques retransmises sur les divers écrans répartis au-dessus de la tête de Dom et sur toute la scène.



Vient alors Madness que l'on connait maintenant depuis un petit moment, notamment "grâce" aux Jeux Olympiques. Pendant qu'il chante, Matthew se prend d'amitié avec la petite caméra sur bras articulé qui surplombe le public des premiers rangs depuis le début du concert, et se met à jouer avec elle. Les textes de la chanson sont projetés sur les écrans géants, là encore en écriture psychédélique. Plus la chanson avance et plus la tension augmente, et lorsque la batterie de Dom démarre et que Chris agrémente la voix de Matt de ses tierces, le public est transporté. Muse commencerait-il à se lâcher ?

Sur Follow me, Matt lâche carrément sa guitare. Déjà que j'avais volontairement omis de citer sa veste à paillettes et triangle hyper kitsh, Matt sans gratte, ça fait vraiment bizarre dans un concert de Muse, lui qui la pratique si bien. Mais que se passe-t'il chez Muse ? Cela ne les empêche toutefois pas de faire monter petit-à-petit la mayonnaise et de décider de se "lâcher" encore un peu plus.
En effet, sur Undisclosed Desires, tandis que Dom quitte ses fûts pour rejoindre une sorte de batterie électronique équipée d'écrans qui s'allument lorsqu'il tape sur les pads, Matt descend dans le pit (dans lequel les photographes ne sont plus depuis déjà quelques morceaux) pour venir sentir son public de plus près. Petite anecdote : le pit n'est pas équipé d'escaliers pour remonter sur scène, Matt va donc continuer sa chanson dans le pit, et disparaîtra à l'arrière de la scène pour finir son morceau !

C'est un détail, mais la sauce a enfin pris et sur Plug In Baby, Matt n'a même pas besoin de chanter le deuxième refrain, le public a enfin décidé de s'y mettre et le chantera à sa place. Dominic va même jusqu'à faire des roulements qu'il ne fait jamais et terminer le morceau par des roulements à l'excès ! Et quand on connaît l'acharnement de Muse à reproduire à la quasi-note près les morceaux des albums, on se dit, qu'enfin, ils ont compris ce que l'on attendait d'eux, nous, public de plus de 14 000 spectateurs ce soir à l'Arena !



Sur New Born, les 5 éléments du dôme, recouverts d'images d'écrans de télé très 50's, se mettent à nouveau à se déplacer : le petit en haut, le moyen en bas, le grand au milieu, etc. jusqu'à prendre la forme d'une pyramide. En-dessous, Chris, animé d'un élan qu'on attendait depuis le début du concert, décide de monter près de Dom, bien campé sur ses jambes écartées, pour jouer frénétiquement de sa basse où scintillent toujours de petites leds bleues.

A la fin du morceau, la pyramide se mit à descendre pour recouvrir complètement nos trois musiciens. Nous avons alors droit à Isolated System, dont des images, similaires à un clip, sont projetées sur cette pyramide d'écrans. C'est dans cette configuration que démarre l'intro si reconnaissable à la batterie d'Uprising. Dominic reste caché sous cette pyramide énorme d'écrans sur lesquels sont projetées des ombres humaines, tandis que Matthew et Chris apparaissent de chaque côté de la scène, sur leurs plateformes respectives.



Dominic se découvre sur le deuxième couplet, habillé en Kill Bill rouge ! Vient ensuite le temps du rappel avec Starlight, chanson ultra-connue sur lequel le fond de scène s'est habillé de lumières rouges, à la façon "rideaux de théâtre". Le dôme pyramidal est, quant à lui, recouvert d'étoiles filantes. Matthew, dont un spot puissant est dirigé sur son ampli en métal brossé, s'amuse à le faire tourner sur lui-même, tel un phare en pleine nuit guidant les bateaux sur la mer.

Le dernier morceau du concert sera un classique : Knights of Cydonia. Chris entame à l'harmonica un thème très "Western Spaghetti", accompagné de la guitare de Matt, puis des fûts lourds de Dom. Pas très original, puisque cette intro est jouée depuis 2010 et traîne abondamment sur la plupart des sites de partage de vidéos sur internet. Cependant, elle colle bien à ce morceau... Chris profite de la fin de l'intro pour jeter son harmonica dans la foule et agripper alors le manche de sa magnifique Rickenbacker rouge, indispensable à faire "galoper" ce type de morceau.



Mais Muse, bien que présent physiquement, n'est déjà plus parmi nous. Dom perd une baguette dans un roulement, Matt se trompe dans les paroles... Que d'erreurs pour un morceau aussi classique... se terminant par la maintenant classique explosion de fumée. Je ne suis pas surpris... Les lumières de la salle se rallument, la musique d'ambiance reprend. L'Arena se vide...



En me rendant à ce concert, je ne m'attendais pas à être surpris... et je ne l'ai pas été ! En tant que fan, j'avais visionné beaucoup de vidéos de leur dernière tournée, et à part les nouveaux morceaux de l'album, il n'y a pas eu grand-chose de nouveau (toutes les intros et fins des morceaux étaient similaires à la dernière tournée).

Muse n'était pas réellement avec nous ce soir et ne m'a pas impressionné dans l'ensemble. Certes, il s'agissait du tout premier concert de la tournée et il y avait des choses à caler, beaucoup de choses apparemment ! Mais où sont passés les cheveux colorés de Matt ? Les riffs violents de guitare ? Le fameux headbang de Chris ? Les accoutrements de Dom ? Ceux dont nous avions l'habitude dans les précédentes tournées et qui donnait de l'originalité à leurs concerts ? Disparus ?



Par contre, il est indéniable que le show visuel fut à la hauteur de toutes les attentes et espérances. Un dôme extraordinaire, se déplaçant au gré des chansons, des écrans en pagaille, des lumières, des stroboscopes et des lasers à ne plus savoir où en donner de la tête. Ce fut tout simplement IMPRESSIONNANT. Digne de Muse. Et je me rappellerai longtemps de ces 4 chansons passées dans le pit, avec près de 14 000 personnes derrière moi, et trois géants de la musique actuelle face à moi.Mais, rappelez-moi, j'étais à un concert ou à un spectacle sons et lumières ? Parce que là, je ne sais plus...

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