Chronique de Concert
Mystic Braves + Jacuzzi Boys
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand 16 septembre 2019
Critique écrite le 24 septembre 2019 par Pierre Andrieu
Juste avant Levitation France à Angers les 20 et 21 septembre, il y avait une petite soirée de préchauffe (et de rentrée) le lundi 16 à la Coopé, avec les Mystic Braves (également programmés lors du fameux festival " psyché mais pas que " cité à l'instant) et leurs potes de Jacuzzi Boys... Une très bonne occasion de sauver de la lose un morne lundi soir, de lancer comme il faut une nouvelle saison, de se mettre en jambes pour le week-end suivant et de voir si Clermont-Ferrand est définitivement perdue pour la cause rock, ou pas.
Mystic Braves
On pensait voir les Mystic Braves en tête d'affiche, en dernier donc, mais il en a été décidé autrement en haut lieu. Sans doute afin de permettre de décoller gentiment avec les Californiens psyché pop sixties, avant de se faire gifler par les garageux punk de Jacuzzi Boys. Comme le reste du public (assez nombreux, ouch !), on découvre donc Julian Ducatenzeiler, Tony Malacara, Cameron Gartung, Shane Stotsenberg, Ignacio Gonzalez sur scène dès 20 heures 30, et assez rapidement, c'est le trip... Car ces mecs jouent tous comme des bêtes, ont une indéniable prestance en live, écrivent des chansons bien branlées et leur musique donne envie d'être allongé sur une plage de sable fin avec une jolie fille habillée court, le tout en buvant des cocktails et en fumant de la drogue.
Les Mystic Braves ont d'ailleurs eux-mêmes l'air un peu enfumés par les substances diverses et variées. Mais cela ne les empêche aucunement de dérouler une set list impeccable, suave et idéale pour faire rêver les fans de surf music. Mis sur un tapis volant par une section rythmique solide et souple (mention spéciale au batteur, un véritable artiste de la baguette), le groupe basé à Los Angeles peut évoluer tout à loisir vers les sommets de la pop psyché avec force voix aériennes, guitares cristallines et Farfisa grand luxe. C'est du bon boulot, bien exécuté, avec un soupçon de classe en plus qui place le truc au dessus du lot !
Jacuzzi Boys
Changement radical de style un peu plus tard, avec les bien énervés musicalement et mollassons dans leur attitude Jacuzzi Boys, qui se chargent de booster le club de la Coopé en mode garage punk bas du front comme on aime... En gros, c'est du Ramones joué à fond par un guitariste/chanteur à cheveux longs inextricables, un batteur qui aime la castagne et un bassiste qui connaît son job. Les morceaux des "Garçons de Jacuzzi" sont expéditifs, servis bien frais et bruyants au possible. C'est déjà bien comme point de départ mais ce qui les rend assez irrésistibles, ce sont les mélodies sous-jacentes (bien trouvées et efficaces) et ce côté branleur total, qui emporte l'adhésion à tous les coups.
Et oui, quand on écoute les Jacuzzi Boys, on s'imagine très bien en train de cruiser à la cool en sifflotant sur une autoroute américaine, de faire du skate comme un pro après avoir pris des produits opiacés, voire d'évoluer au milieu d'un clip rempli de chattes qui bougent comme dans le mythique "Glazin'" (à voir ici). Toujours imparable, le tube des mecs basés à Miami, en Floride, est joué vers la fin (et ça fait plaisir !), mais les autres titres sont quasiment tous faits du même bois qui rend heureux et jeune jusqu'à ce que mort s'ensuive. A signaler : une petite citation (le riff qui tue) du "Cocaine" de JJ Cale et un petit pompage (bien fait) de "La Bamba" ! Bref, une bonne soirée, c'était cool.
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Critique écrite le 24 septembre 2019 par Pierre Andrieu
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