Chronique de Concert
Napalm Death
Les précurseurs du grindcore anglais de Napalm Death étaient de passage à la Machine du Moulin Rouge (l'ancienne Loco) pour présenter leur dernier album, et bien malin celui qui aura su reconnaître un seul titre dans ce déluge de décibels dissonants. Là n'est pas le principe. Le grindcore, c'est surtout un défouloir, une catharsis. C'est pour ça que les morceaux (et les concerts) sont en général assez courts : après la giclée, on peut se remettre à écouter Steely Dan (par exemple).
Pour un gang de brutes, les membres de Napalm Death semblent plutôt être de bons p'tits gars, polis, drôles, sympas et surtout gentils : comme on ne comprend pas les borborygmes inintelligibles qui font office de paroles, ils nous les expliquent entre chaque "morceau" : ils sont contre le racisme, la torture, la guerre, la violence et les massacres des petits zanimaux. Et ils n'hésitent pas à se mouiller ! Ils le gueulent bien haut et fort : si vous êtes pour le racisme, la torture, la guerre, la violence et les massacres des petits zanimaux, ben z'êtes vraiment pas cool et ils n'hésiterons pas à vous envoyer un p'tit "fuck you" bien senti. Alors tremblez, messieurs les vilains !
S'il ne reste personne de la formation d'origine, et ce depuis bien longtemps, l'ethos et l'engagement sont toujours les mêmes. Shane Embury, bassiste historique, était aux abonnés absents : une urgence l'a empêché d'assister au concert, selon le frontman Barney Greenway. Nous n'en saurons pas plus. Le concert se déroula donc en trio. En parlant de Barney, le pauvre s'étant fait une petite entorse, il a passé le concert assis. Amoindris, diminués, Napalm Death aura tout de même tout aplati. C'est que le boucan, c'est leur affaire. C'est un peu foutraque et pas toujours en place (c'est leur côté crust punk), c'est moyennement musical, mais ça déchire sa mère, si vous me passez l'expression. Et c'est bien tout ce qu'on leur demande !
Photos, vidéo, setlist et compte-rendu (en anglais) sur www.ElectricEyeRock.com
Critique écrite le 01 mars 2023 par Electric Eye
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