Chronique de Concert
Narrow Terence + Jérôme Castel
La soirée commence par un set de Jérôme Castel (un ami des Narrow Terence, venu de Paris pour les accompagner ce soir). Jérôme Castel n'étant pas (encore) une star internationale, on pouvait s'attendre à tout, voire à rien, au pire comme au meilleur, bref, cette première partie risquée risquait d'être de trop. Et bien il n'en fut rien jeunes gens ! Le dit Jérôme est arrivé sur scène seul, une bonne tête de bon chanteur folk : barbe, lunettes, chemise rayée de baba, il a épaulé une guitare, aiguisé ses chansons pops pleines d'humour, fait chauffer la pédale de samples (dont il a usé avec parcimonie et justesse) et enchanté le public (qui était loin d'être conquis, puisque venu voir les chouchous du pays).
Jérôme Castel, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est (excusez le raccourci et les comparaisons brutales) un mélange entre Dominique A, Silvain Vanot, et Flop : un style "nouvelle chanson française" (argh, que je n'aime pas cette expression !!!) de qualité, et des textes (de qualité aussi) pleins d'humour. Bref, une très belle découverte, un artiste à suivre !
Après une courte pause (Antoine, un des deux chanteurs des Narrow Terence est apparemment impatient de monter sur scène), arrive LE groupe de la soirée, celui qui s'est chauffé à bloc pour préparer le concert de la semaine prochaine (ils seront le 20 Avril au Printemps de Bourges) et pour ne pas décevoir les amis d'enfance, les fans de la première heure, les habitués de l'espace Doun... Car au cas où vous ne l'auriez pas saisi, Narrow Terence c'est, entre autre, le groupe des frères Puaux (Antoine et Nicolas), originaires de Rognes.
Ils nous avaient déjà ébahi dans la même salle (en Septembre dernier) en assurant avec maestria la partie rythmique de trois groupes (!!!) dans la même soirée (Yvan Hio, Ben's Symphonic Orchestra et Morning Star). Voir les frères Puaux jouer sous les voûtes de Doun, c'est donc un peu comme "voir l'O.M. jouer (et gagner) au stade vélodrome".
Ronin Jun (Antoine), Crushtin' Niils (Nicolas), Kiki Little Shoes et Buni Anarchy Lenski (Violet Tramb étant absent) entrent donc sur la petite scène de Rognes : ils débarquent des loges en chantant World of Workers, marqué par la voix grave (à la Tom Waits) d'Antoine. Suivent ensuite tous les (futurs) tubes du groupe, alternant des chansons à l'ambiance ténébreuse (celles où Antoine prend le dessus: Night Dress, Dinner, Cave in Hell) avec d'autres plus aériennes (celles où la voix de Nicolas est plus présente : Sin Sisters, Camillia's Tune, Chloé).
Après plus d'une heure de show (on a l'impression qu'ils viennent de commencer à jouer) et quelques envolées de la salle, ils reviennent pour un rappel de trois titres acclamés par les fans de la première heure, mais aussi par ceux qui, comme nous, les voyions pour la première fois.
Tout cela n'aurait été un bon concert sans de bonnes chansons, et la force de Narrow Terence, c'est (comme dans beaucoup de bons groupes) justement les très bonnes compositions "multi-têtes" : alternant et mélangeant les genres, les rythmes, les mélodies. La force de Narrow Terence en concert, c'est les qualités de musiciens des membres du groupe, leur aisance sur scène, et leur capacité à rendre le concert vivant. Il serait étonnant qu'on n'entende pas plus parler d'eux dans les mois à venir (notamment pour la sortie de leur album). S'ils passent près de chez vous, allez les voir, et si vous êtes au Printemps de Bourges cette semaine, ne les loupez pas (ou alors, dans peu de temps, vous regretterez de ne pas les avoir vus sur scène) !
Critique écrite le 17 avril 2007 par Chloro Phil
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