Accueil Chronique de concert Neal Black & The Healers (special guests Janet Martin et Amar Sundy)
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Chronique de Concert

Neal Black & The Healers (special guests Janet Martin et Amar Sundy)

Neal Black & The Healers (special guests Janet Martin et Amar Sundy) en concert

Jazz Club Etoile, Paris 12 mai 2022

Critique écrite le par

C'est dans une ambiance un peu guindée que Neal Black et ses guérisseurs font leur retour parisien. En effet, l'ex Jazz Club Lionel Hampton, établissement vénérable s'il en est, n'est pas au prime abord le lieu le plus approprié pour accueillir la musique du diable. Le fait qu'une grande partie de l'auditoire soit assis en train de manger ne rassure pas sur le futur concert, d'autant plus que tout le monde dans la salle semble détenteur d'une carte Vermeil. Ne pas se fier aux apparences, cependant : c'est à un public averti que nous avons affaire ici.



Neal Black le sait bien : il est en terrain conquis. Entre amis, presque. C'est donc détendu qu'il aborde la prestation, et la bonne humeur sera le fil rouge le long de cette soirée, découpée en deux excellents sets où le blues est roi et la guitare est reine.



Au programme, des morceaux originaux comme "Jail in San Antone" ou "Handful of Rain", et des reprises bien senties comme "Who Do You Love" de Bo Diddley et une version hantée de l'incunable "If I Had Possession Over Judgment Day" de Robert Johnson. Et comme invitée durant presque tout le concert, la guitariste chanteuse Janet Martin qui fit chauffer son bottleneck sur des titres comme "Black Bayou" ou "Can't Find My Way Home" de Blind Faith.



À noter aussi un boeuf truculent entre Neal Black et le guitariste Sahrawi Amar Sundy ainsi qu'un instrumental absolument ahurissant où la star de la soirée fit montre de sa décoiffante virtuosité, enchainant des licks blues, jazz et country à une vitesse défiant la gravité, sans jamais perdre de vue le groove et la mélodie.



À mentionner également, les excellents musiciens qui constituent les Healers en 2022 : la section rhythmique souple et carrée de Nate Gossens à la batterie et Abder Benachour à la basse, et les envolées du clavier Mike Lattrell, qui se fendit de bien jolis soli, ça rime, je suis un poète.

Pour clore la soirée, le public daignera même se mettre debout pour danser, au mépris du danger, sur une version roborative du classique country "Move It On Over" de Hank Williams. Une excellente soirée sous le signe de la note bleue que nous avons terminée au bar de l'hôtel avec un excellent single malt très tourbé, parce que nous le valons bien.