Chronique de Concert
Neil Young and Crazy Horse
La méfiance était de mise car c'est dans le sinistre enceinte du Palais Omnisport de Bercy que le rendez-vous était donné. Méfiance car les concerts qu'avait donné Neil Young par le passé dans cette salle étaient probablement très bons comme à son habitude, mais la plupart des spectateurs n'avaient pu s'en rendre compte tant l'acoustique épouvantable des lieux avait rendu le concert aussi inaudible, que s'il avait été donné au milieu d'un chantier d'une tour de la Défense.
Cette méfiance fut vite dissipée car le son était tout juste parfait, comme quoi c'est possible ! En ce 6 juin 2013, Le loner avait décidé de donner un concert dans la lignée du Live Arc Weld, le double album live phénoménal sorti dans les nineties. Autant dire que c'était une bonne nouvelle et que le son était rock et bien saturé.
En grande forme, toujours habité Neil Young entama le set par Love and only love. Ce fut une version étirée, pleine de solos qui mit tout de suite en évidence le fait que Neil Young et le Crazy horse ne font qu'un ! Les musiciens au-delà d'être brillantissimes, sont surtout totalement connectés. La moindre envolée trouve une réponse, le moindre refrain chanté en cœur frise la perfection, bref c'est plus que du lourd !
Cette impression ne s'est pas démentie pendant tout le concert, que ce soit sur les anciens ou les nouveaux morceaux, ou encore sur la session acoustique. Côté Set list Love and only love a été enchaîné avec Powderfinger pour laisser la place à de nouveaux morceaux dont l'excellent et totalement "Neil Youngien" Ramada inn, qui trouverait sa place sur n'importe quel grand album du canadien.
La session acoustique fit vibrer le public avec un Heart of gold proche de la perfection, une reprise de Blowin in the wind de Dylan surpassant nettement l'original. Puis vint le temps du retour à l'électricité avec notamment Cinamon Girl, et même une version de Mr Soul du Buffallo Springfield. Le concert s'acheva par un Hey Hey My My et un Rockin in the free world tonitruant.
Au final la set list était assez courte puisque de grandes chansons comme Cortez The Killer, Crime in the city, Down by the river, Everybody knows this is nowhere n'ont pas été jouées ce 6 juin. Pourtant le concert a duré plus de deux heures, et c'est la que pointe le défaut de ce concert. En effet, le seul bémol vient du fait qu'à force d'étirer ses chansons en longueur par des solos inspirés, ils ne savent plus trop comment les conclure. Du coup les conclusions des chansons sont trop longues. On les auraient préférées plus brèves pour entendre un ou deux classiques non joués ce soir.
Si ce fut un très bon concert, d'un professionnalisme et d'une virtuosité à toute épreuve, ce concert ne m'a pas fait le même effet que le concert du Zénith il y a 4 ans qui semblait avoir d'avantage d'âme, porté notamment par une set list plus longue et des versions plus courtes et un final exceptionnel avec une reprise d'anthologie de A day in a life des Beatles.
Critique écrite le 13 juin 2013 par lol
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