Chronique de Concert
Neil Young
Après deux Bercy, (avec Alanis Morissette et Oasis en première partie et un son épouvantable), une session acoustique au palais des congrès et deux soirs au Grand Rex (à des prix inabordables : Merci GDP), le canadien retrouvait le zénith qu'il n'avait pas fréquenté depuis son passage en juin 1993 ou il était accompagné Booker T and the MG's (que je n'ai malheureusement pas pu voir).
Neil Young, c'est l'un des musiciens les plus importants, singulier, éclectique, créatif et prolifique de ces 45 dernières années. De son passage psychédélique avec le Buffalo Springfield, à ses collaborations Folk divines avec Crosby, Still et Nash qui l'ont emmené à Woodstock, en passant par sa longue phase solo qui l'a vu passer sans discontinuer du folk pur (Harvest) au rock noisy grunge le plus radical (Mirrorball, live Arc weld) et pondre une série de chefs d'uvre ou l'on reconnait toujours son style inimitable qui se bonifie avec le temps comme un bon Bordeaux (After the gold rush, Rrust never sleep, Live rust, Freedom, Zuma ...), Neil Young n'aura jamais joué une fausse note.
Chanteur hyper émouvant, il est aussi et surtout un guitariste soliste ahurissant au son abrasif capable de vous emporter des tréfonds de l'orage à des envols cristallins calmes et d'une pureté inouïe. Quand on le voit sur scène, Neil Young fait littéralement corps avec sa guitare. On le sent happé par une fièvre hypnotique qui semble le porter vers des envols orgasmiques qu'il transmet à son public de façon brute et intense.
Hier soir, porté par un son extrêmement bien réglé, sans décorum, avec sa silhouette de vieux fermier grunge du Kansas et son attitude épileptique et habitée par sa musique le canadien a montré ce qu'il avait de meilleur pendant deux bonnes heures pleine d'intensité.
Sa set list parfaite donnait une large part à son répertoire électrique. Avec notamment Love and only love, Hey Hey my my, Keep on rocking in the free world, Peace and Love, Cimarron girl, Cortez the Killer, Like a hurricane, il ne manquait que peu de classiques (peut être Pocahontas ou Crime in the city et powderfinger). Son intermède acoustique l'a vu interpréter des standards d'Harvest comme Heart of Gold et Old man look comme si l'on était au coin du feu.
Ses improvisations guitaristiques nous ont transporté, et parfois même assez loin. On pouvait avoir la sensation d'avancer dans une jungle sombre et impénétrable ou l'on progresse péniblement à coup de machette, et de se retrouver tout d'un coup dans une clairière calme et ensoleillée, presque bucolique avec une vrai sensation d'apaisement. A d'autres instants, on pouvait être foudroyé dans le fracas d'un tonnerre sonique volcanique.
Le concert s'est achevé sur une reprise transfigurée et éblouissante du A day in a life des Beatles. En étant complètement respectueux et fidèle à la composition et aux arrangements de Lennon et Mac Cartney, il s'est pourtant totalement approprié la chanson pour en livrer une magnifique version purement "youngienne"
A cet instant, on a envie de réécouter les Beatles et on se prend à rêver d'un album de reprises de la part du vagabond canadien.
Dire qu'il a mis d'accord le public sold out du Zenith est un euphémisme. Ce public était d'ailleurs multi-générationnel. Il y avait les vieux de la vieille, les trentenaires et chose plus surprenante énormément de jeunes de 18 /20 ans. C'est dire si la musique de Monsieur Young peut être fédératrice malgré une accessibilité pas forcement évidente.
Bref, ce fut un grand moment.
A lire également la chronique du dernier disque de Neil Young Fork in the road et un compte rendu de son concert au festival Roskilde 2008.
Sites internet : www.neilyoung.com, www.myspace.com/neilyoung.
Critique écrite le 05 juin 2009 par lol
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> Réponse le 07 juin 2009, par bebert2014
Un concert qui m'a vraiment laissé personnellement sur ma faim,j'en donne ici les raisons: primo, cela m'aurait paru plus réglo de la part des organisateurs et de Neil Young lui-même d'annoncer carrément la couleur lors de la promotion de cette tournée européenne 2009 et de signaler clairement que la quasi intégralité des morceaux joués allaient être tirés de son répertoire des années soixante-dix et majoritairement de ses standards les plus connus, les plus rabâchés (dont certains plaisent à un large public mais qui perso me filent des boutons comme par exemple "Rockin' in a free world" qui d'ailleurs date des eighties). Le son ne m'a pas vraiment plu,un gros son certes mais par trop uniforme, un son rock carré assez formaté "blockbusterisé" qui s'éloignait trop du son caractéristique... La suite | Réagir
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