Chronique de Concert
Neptune + Tonnerre Mécanique + ???
L'ambiance commence avec un ventilateur, branché sur capteurs et micros donc, qui va entrainer un ronflement répétitif, du genre climax de film oppressant (ouaip ce putain de ventilateur là !). Peu à peu (c'est pas une expression le rythme est lent, histoire que l'on entre dans une espèce de transe) d'autres robots vont être mis en route dans un gros ouvre boite électrique et un mixeur à main (j'ai le même, j'ai le mê.. pardon...). Le tout bien évidement amplifié, trituré, etc.. Étrangement, on passe d'une ambiance industrielle un peu obsessionnelle à quelque chose de plus dansant, même si c'est un peu difficile à croire vu les instruments.
Je lâcherais le premier rang pour le bar, le set durant un peu longtemps pour moi, de plus je l'aurais plus vu en entracte pour capter le public. Mais, au final, une performance de plus intrigante et qui a réussi à attirer l'attention de pas mal de curieux qui détaillaient l'installation, voire à en faire danser quelques uns.
Je serais en terrain plus connu avec Tonnerre Mécanique, un trio instrumental de noise marseillais. Efficace et fidèle au style, ça martèle sévère, ça métronomise un max, ça vrille sa race et ça bruitise sans complexe. Les morceaux sont brefs, intenses, physiques. Pas de temps morts, de furieuses cassures rythmiques qui s'enchainent sur du pilonnage de cordes, du concassage de fûts, des cavalcades indus-martiales et des baguettes et des doigts qui échappent à la vue humaine (certes légèrement alcoolisée).
Avec Neptune, on entre dans une dimension plus psychédélique. Même si le groupe fait un raffut du beau diable, on échappe à l'oppression de Tonnerre Mécanique. Même si on demeure dans le bruitiste, ici la musique est plus ludique. Comme leurs instruments, Do it themselves, c'est à dire inventés et fabriqués maison. La basse ressemble à une arme médiévale, la batterie à un cocon extra-terrestre et le clavier au poste de pilotage d'un vaisseau spatial d'un nanard des 70's. Et vice-versa.
Entre bricolage futuriste et décharge freaks, les Neptune dépassent la curiosité liée à l'étrangeté de leur matos pour balancer une musique scotchante. En effet, si on est en terre noise / bruitiste / expé , la texture même des instruments distille un soupçon de chaos et d'inconnu. La voix hachée tente peut-être de nous donner la clef (LA clef !) mais n'étant qu'un pauvre humain, je préfère me laisser emporter par leur magma sonore qui lorgne vers le tribal, un peu à la Double Nelson avec qui ils ont pas mal de points communs quand même.
Entre forge de Vulcain (un cousin de l'Olympe) et cantina de Mos Eisley, on oscille entre assauts telluriques et rythmiques dansantes, violence et dissonance, fureur et étonnement. Ce qui donne un résultat des plus fascinant au final. Une fusion improbable, la révélation que le Multivers existe et qu'Ils sont parmi nous. Et en plus, ils préfèrent jouer une musique démoniaque que nous pulvériser au laser, cool.
Critique écrite le 02 avril 2012 par Mystic Punk Pinguin
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