Chronique de Concert
Nevche + Samuel Ka + QWX .. (Solidarité Avec la Revolution au Rojava)
Il y a deux jours après être passé plusieurs fois devant ces affiches sans y prêter attention j'ai fini par m'arrêter pour lire de quoi il s'agissait Solidarité Avec la Revolution au Rojava. Jamais entendu parlé ... il faut dire aussi que je n'ai plus de télé depuis longtemps, que je n'ai pas (certains diront : prends pas) le temps de lire les journaux, que circule en vélo (donc pas de radio) et que quand je suis chez j'écoute plutôt de la musique. A vrai dire je me suis senti un peu couillon car je n'avais aucune idée de quoi il s'agissait. Mais quand j'ai vu les noms de Nevche, Samuel Ka et QWX je n'ai pas hésité.
J'arrive sur place un peu avant 19h ... il y a du monde dehors mais à l'intérieur moins que ce que j'aurais imaginé ... Il y a de la musique à l'intérieur mais il s'agit en fait de QWX qui font leurs balances. Même pendant les balances le chanteur fait des aller/retours sur la largeur de la scène. J'en profite pour discuter avec les gens que je connais Céline (du super edito de Philippe), le Pinguin (de la prochaine expo LiveinMarseille), Sam (du concert de Naïas de la veille), ... reluquer le stand "bouffe". Certains trucs m'attirent mais le côté "prix libre" paradoxalement m'intimide et je ne goûterai finalement rien. Avec environ 45 minutes de retards (ce qui est plus que raisonnable) Fréderic Nevchehirlian monte sur scène avec sa guitare. C'est donc du Nevche solo ce soir dans une petite salle ce qui doit le changer après sa tournée qui vient de finir (quelques jours auparavant il ouvrait pour Daho à Istres).
Il commence en douceur avec Vas tu freiner ? l'un des titres phare de son dernier album Rétroviseur, puis il enchaînera avec le plus politique Citroën tiré de Le soleil brille pour tout le mondesuivi de Il ne faut pas rire avec ces gens là et ses "ouououou" ... la tension monte un peu plus à chaque morceau. Sur Confession publique où il chante du Jacques Prévert je pense à Serge Teyssot Gay chantant Georges Hivernaud. Il enchaîne les morceaux sans set list en ayant l'air de les choisir au fur et à mesure.
Sur Marche ou crève l'alternance entre le "Marche" crié et le "Crève" chuchoté ... j'ai l'impression qu'il va finir par casser les cordes de sa guitare à force de s'énerver ainsi dessus. La suivante sera la fameuse Rendez-nous l'argent, ce que j'ai trouvé particulièrement courageux de sa part à faire seul devant un public qui se tenait un peu à distance (dans ce morceaux il hurle en tapant du pied presque a capella).
Après avoir évoqué avec une certaine émotion ses premières soirées slam organisé ici même (à l'époque où le Molotov était Balthazar) il finira par la très douce et belle Marseille, belle et un brin mélancolique comme une chanson de Superflu. Bref après avoir hurlé seul, fait chanté le public, il finit en sifflant ... En partant il réexplique pourquoi c'était important pour lui d'être là sans rentrer trop dans les détails et je me demande si je suis le seul présent ce soir à être autant déconnecté de l'actualité médiatique mondiale ...
Puis après une petite pause pour re-régler deux trois trucs ce sera le tour de Samuel Ka. Bien content d'avoir enfin eu l'occasion de les voir sur scène. Je n'étais pas allé les voir en ouverture de Detroit au Dock car j'avais déjà vu Detroit au Moulin et pense que j'aurais ressenti à quelque chose près la même chose que Vand. Si je savais qu'à la batterie c'était François Rossi qui l'accompagne aussi dans Dupain, je n'avais pas réalisé qu'à la basse il s'agissait de Mike Aubé que je connaissais déjà pour son travail avec Watcha Clan, Usthiax, Hat Man Session ... C'est d'ailleurs celui que je regarde le plus en ce début de concert car c'est le plus agiter. On dirait qu'il danse quand il joue.
A côté même François Rossi aussi fascinant pour son jeu que de batterie que son jeu de scène parait calme. Bon ok il fait quand même quelques grimaces. Quant à Sam que j'ai pris l'habitude de voir jouer de la mandole assis que ce soit dans Dupain ou Forabandit il parait presque figé droit comme un i avec sa guitare electrique à la perpendiculaire. Si au sein de Gacha Empega et Forabandit il chante en occitan, et au sein de Dupain en occitan et en français, au sein de cette nouvelle formation il ne chante qu'en français.
Je ne sais pas si c'est dans ma tête mais j'ai l'impression que beaucoup comme moi le découvre dans ce nouveau registre ce soir. En tout cas il y a comme un truc dans l'air pendant et à la fin des morceaux juste avant que le public ne se lache en applaudissements ! Dès le deuxième morceau le son se durcit. L'ambiance est lourde, la voix de Sam grave, on peut sans effort apprécier la poésie des paroles, la guitare électrique rugit.
Cette musique a tendance à me faire faire une grimace de douleur (même si je régale), un peu comme Mike qui regarde Sam avec ce qui ressemble à de la hargne. Sam lui au contraire à les yeux fermés et semble en extase, oscillant, levres pincées, souriant ... Avec sa batterie minimaliste François a quand même amené ses petits cloches et autres trucs sur lesquels il tapent pour sortir de petits sons subtiles avant de la envoyer valdinguer derrière.
Si au début j'essayais d'analyser si le chant de Sam pouvait me faire penser à celui de Cantat sur l'un des derniers morceaux (la bête ?) c'est une evidence c'est à Olivier Depardon époque Virago qu'ils me font penser, en fait un mélange de Virago et de Casey posant son flow sur la musique de Zone Libre. Quel pied ! Malheureusement c'est déjà fini. Sam rappelle le pourquoi de cette soiré, soulignant que même si il aurait été bon d'un point de vue financier qu'il y ait plus de monde, c'était déjà important qu'un tel concert ait eu lieu.
Après ces deux très bon set et parce qu'il commençait à être tard en ce dimanche soir je ne resterai pas pour QWX et Smaïn. Par contre en sortant j'ai pu constaté que ça c'etait bien rempli ... tant mieux pour eux !
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Bonus video :
et une petite de Nevche ici
Critique écrite le 18 décembre 2014 par Pirlouiiiit
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