Chronique de Concert
Nitwits + Clorox Girls
Le set des Nitwits commence finalement à 22h00, les organisateurs décidant de retarder intelligemment le concert de une heure, le temps aux spectateurs marseillais de remplir timidement cette salle mythique. Salle qui sied parfaitement au combo marseillais, très proche des spectateurs, les deux dernières fois que je les avais vus - à la MJC de la Fare-les-Oliviers et au festival anti-rouille d'Aubagne, la scène et la salle étaient beaucoup plus grande. Les Nitwits vont habilement alterner pendant tout leur set morceaux qui commencent à dater, provenant de leur première démo Music For Ducks, et nouvelles pépites. A noter que leur style évolue considérablement vers des rythmes beaucoup plus stoner, punk et hardcore, serait-ce l'influence de Super Timor, groupe de sludge metal dont Vincent le batteur est membre également ? Parmi ces nouvelles chansons, quelques déceptions mais aussi des titres énormes portés par tous les bidouillages noisy de Rudy et la frappe éléphantesque de Vince Venckmann. Sur une chanson énorme d'intensité, notre chère rock-star de Philippe, frontman des Crumb, viendra crier dans son style dégingandé à la Joey Ramone et ses traits très Johnny Thunders. Mais mes moments d'extase sont toujours les même, peut être est-ce la nostalgie des anciens titres, Encartadora Flora, et sa basse énorme, un titre très Pixies, et Wildcat et son intro ‘stéréo', des titres tribales où les sens humains sont plongés dans ce tourbillons de noisy. Nitwits a gagné en maturité, le son de la voix de Rudy est meilleur et les enchaînements entre les chansons, larsen/batterie, ne me dérange pas un brin. Dommage que le public marseillais était un peu mou et peu nombreux.
Arrive les Clorox Girls, le groupe phare de la soirée qui sillonne l'Europe avec quelques problèmes techniques et logistiques, perte du matériel à Oslo, plantage de village en Italie, le Clorox Girls europe tour est assez mouvementé. Tout comme leur musique ? Pas du tout en fait, une réelle rage, oui, mais des titres de bubblegum punk assez insipide, pas tout le monde n'a le talent mélodique des Ramones, pourtant le bassiste-freak du groupe fait tout pour faire bouger et danser le public, il parle, se frotte, regarde les gens. Ma foi pas mal de monde regagne le bar, un peu déçu, le groupe tente pour clore leur set d'une demi-heure, une reprise pas très inspirée du YMCA des Village People, on se serait cru dans une compil' Les chansons des Beatles par Millencollin, pas terrible en bref.
Critique écrite le 14 juin 2006 par big smelly toe
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