Chronique de Concert
No Jazz Quartet + Delicieux Enfant + Ardan
Aujourd'hui encore j'ai dû revoir mes ambitions à la baisse. En effet j'avais prévu d'aller voir John & Jon trio au Roll'Studio, salle (et groupe) que j'aime beaucoup, mais entre le (2ème) rhume de hanche de Alice, les mauvaises herbes, le week-end capoeira de Cyril et le SuperU ça n'est pas rentré. Et j'ai même cru que nous serions en retard pour le set de No Jazz Quartet qui ouvrait le bal ce soir à l'Inter.
Arrivé sur place (en vélo pour gratter quelques minutes) nous arrivons avant le début du concert. Chouette Fredo et Pascale sont là. Nous tapons un peu la discut' qui prend fin au premier riff de guitare. Je me cale assez vite devant. D'abord devant Pierre qui cette fois est au milieu de la scène, un peu à gauche de Manu. De part et d'autre de la scène, Sonic Polo et James McClellan.
Regardant assez souvent les pieds des musiciens je constate qu'en dehors de Pierre tout le monde semble avoir opté pour le confort de sneakers. Les deux premiers morceaux passent vite et donnent le ton. Ce double chant, ces arrangements sophistiqués, cette présence de chacun. La sensualité de Cédric, la rage (il ferait presque peur) de Polo, la précision de Manu et le cool de Pierre.
Puis ce sera Flower on the wall et son compte a rebours, Dark wind qui me fait penser à Noir Désir ou en tout cas ce dont je m'en souviens (je n'ai pas re-écouté depuis 20 ans) et qui finit avec des grognements d'orges ... Je l'ai dit et je le répète je suis impressionné par le regard de Polo qui bombe le torse dès qu'il s'approche du micro ...
La suivante Ramshackle est une nouvelle, et elle est bonne ! Sur celle-ci ou la suivante (Last man on earth) je prends conscience de l'importance du jeu de Manu. C'est lui et ses coups dans les cymbales que je suis avec ma tête, surtout quand je ferme les yeux. Quelques mini solo de guitare bien sympa aussi.
Le suivant, the Flood est plus disco donc sautillant et plaisant. Juste après And then I saw the bird morceau inspire d'un épisode chamanique de Polo il y a 30 ans alors qu'il était seul à Paris. Il serait temps que je me penche sur les paroles de cette chanson que j'aime particulièrement avec ses "expire" (Polo) - "rho" (sorte d'aboiement - Cédric). Je décolle.
Et resterai dedans sur toute la fin du set. Ce 3 kinds of snakes sur lequel Polo prend sa guitare MC5 et sur lequel Cedric se contorsionne, ce Mud qui parle des élections sur un "tempo foire", ce faussement indien Uttar Pradesh et pour finir cette ode à l'enterrement du capitalisme Good Riddance après lequel ils laisseront la place aux "camarades". Quel plaisir une nouvelle fois de les entendre et les voir, malgré la chaleur.
Set list : Lost trail, Thermodynamic love, Flower on the wall, Dark wind, Ramshackle, Last man on earth, The flood, And then I saw the bird, Three kinds of snakes, Mud, Uttar Pradesh, Good riddance
Effectivement il fait chaud du coup dès qu'ils ont fini on va prendre l'air (et se rafraichir le gosier avec pour ma part une boisson au nom d'oiseau). Nous y resterons un bon moment. Une deuxième. Je suis admiratif devant le courage et l'efficacité de Anaëlle au bar. Ça ne doit pourtant pas être facile tous les soirs. On lui doit autant qu'à Claire à l'époque de la Machine à Coudre.
Il fait bon dehors et à l'intérieur Délicieux Enfant a déjà commencé depuis un moment. Là je laisse mon verre à Svet et rentre écouter d'un peu plus près ce quintet que j'avais découvert ici même il y a 6 mois (voir chronique par ici).
De l'extérieur je leur trouvais un petit côté Little rabbits bien sympathique. C'est en effet très pop mais un peu crade et une fois devant je me rends compte que ça bouge plus que dans mon souvenir. Zut j'aurais du boire mon perroquet plus vite car ça sent la fin de set (il me faut choisir entre photo et vidéo).
Ce dernier morceau (Hoodoo) avec son piano très en avant est particulièrement plaisant. Difficile de ne pas se mettre à remuer du bassin comme François au premier rang. Il passe malheureusement trop vite (même pas eu le temps de prendre une photo du batteur que nous avions croisé la veille au sein de Avenoir - voir chronique par ici). Ca m'apprendra à boire des coups trop longtemps...
Set list : Odd youth, Concrete, Berceuse, Délicieux enfant, Ascenceur canapé, Adieu monde cruel, Divine, Hoodoo
Je finis donc mon verre. Passage de Pierrick en grande forme. Un troisième et dernier perroquet. Le son qui provient de l'intérieur de l'Intermédiaire fait bien envie. Plus que ce que j'avais écouté sur bandcamp que je trouvais un peu trop "new wave" ou "cold wave" à mon gout. Mais sur scène ça m'a l'air beaucoup plus chaleureux.
Et effectivement ça l'était. En plus du chanteur guitariste il y a guitare (un géant dont j'ai raté le nom) basse (Samuel), batterie (Nicolas), clavier (Noémie). De l'énergie à revendre. J'adore la ligne de basse. Je suis impressionné par le jeu du batteur qui m'embarque aussitôt. Le son des guitares aussi me plait et surtout ce qui sort du clavier aussi. Il faut me rendre à l'évidence c'est plus que pas mal du tout !
Le chanteur a des faux airs de Kylo Ren. Même s'il a l'air affairé à autre chose il a une sacré présence. Il descendra de la scène à plusieurs reprises dont une fois après avoir passé sa guitare au condor (qui conduit leur van en tournée si j'ai bien compris). Ce soir est d'ailleurs la dernière date de leur tournée. Après être allé un peu au fond (au niveau de la console) je retournerai sur le côté gauche.
Ça pogote gentiment (tout à l'heure quand j'étais devant à côté de Sasha, ça ne m'a pas empêché de prendre des photos devant). Appuyé contre le mur je regarde maintenant autant le groupe que le public. Il y a un gars qui commence à s'énerver et qui sera calmé en douceur par d'autres danseurs, puis par sa copine. Il y aurait des études à faire (ou il doit y en avoir en fait) sur les pogos. Il est presque minuit quand ils ont fini.
Set list : Russe, Waiting room, Wallz, All I want, No control, Clignotant, Eddy's grave, Electric wizard, Nights and daze, Black board, You only talk, Game we play, TYD, Nouveau
Mon t-shirt Des lions pour des lions orange est trempé, j'attends un peu qu'il sèche en écoutant la sélection de Alban Relaxomatic dont les platines sont installés dans le prolongement du bar, juste devant le mur d'affiches parmi lesquels je retrouve avec plaisir celle du premier concert de soutien à Kharkiv ...
Décidément qu'est ce qu'on se sent bien à l'Intermédiaire ! En partant avant de décoller l'affiche (signée Gazou) du concert qui était à l'entrée (Gigi si tu en as quelques-unes en plus ça m'intéresse) je salue Anaëlle qui me lance un "à mercredi !" auquel je réponds "oui" avec le sourire, avant de réaliser que j'allais rater une nouvelle réunion de préparation de la Plaine du Rock, nouveau festival né sur les cendres de la regretté Rue du Rock ... et qui aura lieu dimanche 26 mai !!
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Critique écrite le 14 avril 2024 par Pirlouiiiit
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