Chronique de Concert
No Jazz Quartet + Elastocat
Plus en plus de mal à aller à des concerts d'autres soirs que le week end, mais la semaine dernière, ah non la précédente, je suis quand même allé à l'Intermédiare car non seulement No Jazz Quartet était là pour continuer à fêter leur album avec un vrai concert (par opposition au showcase donné il y a peu au Lollipop - voir chronique par ici), mais en plus on m'avait dit le plus grand bien du groupe qui ouvrait la soirée : Elastocat.
Comme d'habitude dans ces cas là je demande à quelqu'un de me prévenir quand ça attaque. Le message n'arrivant pas je finis par me mettre en chemin, sur lequel je croise l'ami Vince rentrant chez lui qui me dit que ça vient d'attaquer. Svet qui revient d'un séjour aux USA me rejoindra un peu plus tard. Il est 21h45 quand je rentre dans la salle et là surprise : l'Intermédiaire s'est transformé en véritable salle de concert.
J'avais ouï dire qu'ils avaient fait des travaux pendant l'été et agrandit la salle mais je n'y étais pas encore passé. La scène occupe désormais toute la largeur de la pièce (condamnant les toilettes) et il n'y a au passage plus de trace de ces couleurs vert et rouge qui ont longtemps été la signature du lieu. Pas la grosse foule ce soir mais la partie salle étant beaucoup plus spacieuse c'est peut-être un peu dû à cela aussi.
En tout cas ce soir ce que j'entends sur scène me plait beaucoup sans que j'arrive à analyser pourquoi. Elastocat est un groupe d'Avignon qui si j'ai bien compris comprend dans ses membres des vieux briscards de la scène locale, Stéphane Morrisse au chant et à la guitare, Léa LAchat à l'orgue et au chant, et Jean Michel Bourroux (qui a officié un temps au sein de Tanger - groupe qui m'a marqué) à la batterie.
Avant d'essayer de rassembler mes souvenirs pour vous dire à quoi j'ai pensé en les écoutant (convaincu que la présence de deux éminents chroniqueurs de Liveinmarseille allait me dispenser de l'exercice) je ne résiste pas à la tentation de vous copier-coller le chouette descriptif de leur site : "En s'inspirant de la souplesse d'un chat mou qui leur a donné leur nom, Elastocat joue un rock viscéral et énergique, entre ballade de crooner déglingué et brûlot punko-existentialiste. Leur univers cinématographique, composé autour de textes d'auteurs anglophones, évoque les errances poétiques de Jim Jarmusch."
Pas de grosse débauche d'énergie, mais un truc qui avance comme une lame de fond et emporte en douceur tout sur son passage. Sur la plupart des morceaux Stephane chante ses textes (principalement) en anglais à la manière d'un Jack the Ripper avec ces ambiances poisseuses / inquiétantes à la Nick Cave. L'orgue y est bien évidemment beaucoup dans le son du groupe (comme sur The Thorn Merchant's Mistress que je re-écoute en ce moment sur leur disque)
Sur les autres il ne les déclame / rap pas à la manière du tube des Nada Surf (c'est en tout cas à ça que j'ai pensé au début). Sur les morceaux plus à la fin du set (Money=joke a priori) je me souviens avoir carrément pensé aux Beastie Boys ou aux Sleaford Mods. Pendant que Jean Michel garde le cap imperturbable, Lea double le chant Stéphane comme un écho / fantôme quand elle ne crie pas au loin
Voilà pour les souvenirs que j'ai de ce très bon concert pour lequel il ne manquait peut-être qu'un peu plus de public déchainé pour que ça ne décolle vraiment de mon côté. En tout cas je n'ai pas eu besoin de me forcer pour leur acheter leur disque que je vous invite à écouter sur leur bandcamp (par ici).
C'est à la pause que Svet revenu il y a peu de son congrès aux USA me rejoint, désireuse de ne pas rater No Jazz Quartet. Mine de rien cela fait quand même 7 fois que je les vois et pourtant j'ai toujours l'impression de les découvrir (la première fois en 2019 - voir chronique par ici - et la dernière il y a 1 mois - voir chronique par ici.
Certes je (re)connais le chant Nick Cavien chevrotant et le déhanché de Cédric, le chant souvent en francais bien rentre-dedans de Polo métamorphosé quand il chante (je vous mets au défi de soutenir son regard pour le moins inéquitant sur certains morceaux).
Et je retrouve le jeu de batterie de Manu plus posé et nuancé sinon en tout cas moins speed que dans Elektrlolux, et la discrétion cool de Pierre qui ne quittera pas ses lunettes noires une fois encore. Mais j'ai cette fois encore l'impression de découvrir certains morceaux.
Pas And Then I Saw The Bird celui où Polo crie "expire" et où Cedric lui répond en le faisant bruyamment dans le micro, ni celui qui parle de Shareholders car ces deux là je commence à les reconnaitre assez facilement, mais tous les autres qui me prennent encore régulièrement à contre pied par leur structure plus jazz que pop.
La setlist du concert reprend l'ordre de l'album The Lost Trail, Thermodynamic Love, Flower On The Wall, Dark Wind, The Last Man On Earth, Three Kinds Of Snakes, Uttar Pradesh, Good Riddance, Shareholders, Steelwork il n'y a que le dernier qui manque Le Cadavre Et Le Sel qui manque à l'appel. A un moment Polo si je me souviens bien nous signalera qu'est arrivé le moment où nous changeons de face.
Sur scène ça grimace, ça rugit, ça ferme les yeux ou au contraire ça les ouvre en grand, ça transpire assurément, ça se cambre, s'arc-boute, ça donne tout sinon beaucoup ... et dans la salle ça danse physiquement ou dans sa tête mais en tout cas ça en prend plein les oreilles et ça tombe bien car c'est pour ça que nous sommes venus en ce jeudi soir ...
Pour ceux qui ne connaissent pas je vous invite à aller le voir et en attendant à les écouter sur le bandcamp : par ici. D'ailleurs en sortant j'ai pris non seulement l'Elastocat, mais aussi la version CD du No Jazz Quartet quand j'ai appris qu'elle contenait 3 morceaux de plus que le vinyle ... quel plan marketing machiavélique de leur part !
Plus de photos et vidéos par Pirlouiiiit par ici
Critique écrite le 23 octobre 2023 par Pirlouiiiit
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