Chronique de Concert
No More + Catalogue
Après avoir joué quelques temps en duo, Catalogue s'est adjoint les services d'un nouveau bassiste, Raphael, qui fait ce soir son baptème du feu. Et il va assurer plus que dignement sa fonction. Le groupe débute fort avec le noisy n°5. On retrouve toujours avec jubilation tout ce qui fait la force du groupe : un son froid hérité du Post Punk, une beat box à la pulsation robotique, des guitares incandescentes et frénétiques aux motifs toujours surprenants, et une énergie punk portée par le chant scandé d'Emma.
Malheureusement un des potards de la guitare d'Emma rend l'âme dès le deuxième morceau. Cela crée un petit moment de flottement mais les musiciens ne se démontent pas pour autant. Andy Schwartz, le chanteur guitariste de No More va prêter généreusement sa guitare. Ils enchainent avec l'excellent Sleeping Revolution et sa rythmique presque industrielle.
Raphael semble à l'aise, son jeu est sec et précis, et s'harmonise naturellement avec celui de ses deux comparses. La cohésion entre les trois est bien là. De nouveaux titres ont fait leur apparition comme La Discothèque , avec un chant français et une discrète séquence de synthé.
Le groupe a toujours l'art de composer des chansons qui accrochent systématiquement, comme l'entêtant About you avec son motif de guitare presque orientalisant. Le groupe n'a absolument aucune composition faiblarde et ne se départit jamais sur scène de cette tension post punk propre à leur musique. Espérons que la formation va se stabiliser avec ce nouveau line-up. En tout cas, on ne le dira jamais assez, Catalogue est un des meilleurs groupes phocéen et bien au-delà.
Les Allemands de No More sont désormais un duo constitué du chanteur guitariste Andy Schwartz et de Tina Sanudakura aux claviers et autres machines. A leurs débuts, leur musique pouvait faire penser à ce que faisait D.A.F à la même époque (le chant viril et les rythmes martiaux en moins). Le premier titre, assez lent et sans percussions, s'inscrit un peu dans les poncifs lugubres propre à la " cold wave " originelle. Tina Sanudakura joue également du Theremin sur cette chanson. Elle l'utilisera cet instrument assez souvent ainsi qu'un étrange cercle vert phosphorescent dont je n'ai pas vraiment identifier les sons mais qui fait visuellement son petit effet.
Telle une laborantine blonde platine concentrée derrière ses machines, la musicienne dégage un certain charisme. La voix du chanteur d'Andy Schwartz est plus grave qu'autrefois. Le second titre me semble familier et je reconnais alors Love is a Drug de Roxy Music. Ils en font une version robotique très honnête. Le duo perpétue ce registre synthétique et froid, parfois pop, qui plait forcément aux afficionados du genre mais qui laissent quand même un peu de marbre les autres. Mais tout en restant dans ce registre, la musique de No More est moins minimaliste que par le passé et a pris plus d'ampleur, et sonne du coup moins datée. Une partie du public au look goth se déchaine inévitablement quand le duo jouent Suicide Commando qui est devenu un classique imparable et qui reste quand même le sommet de leur répertoire.
Le duo se lance peu après dans une version sous speed du Heroes de David Bowie. On se dit quand même que ce titre, tellement entendu et diffusé absolument partout, souvent pour le pire, est une reprise à priori casse-gueule mais ils s'en tirent plutôt bien en en proposant une version, plus répétitive, dans la lignée de leur compatriotes Krautrockers de Neu! (rappelons quand même au passage que le thème de Heroes est une variation de Silver Clouds de LA Dusseldorf, groupe du batteur des mêmes Neu!, qui fut un tube en Allemagne et que Bowie appréciait particulièrement). Et pour terminer le concert, ils livrent leur version d'un autre standard, et pas des moindres, celle de Venus In furs du Velvet Underground.
Encore une reprise convenue, pourrait-on penser, mais une fois de plus, les gens de No More s'en tirent avec une certaine élégance, ce qui n'est quand même pas chose facile avec ces titres autant de fois entendus. Leur set n'a pas pas été renversant mais plutôt digne, les Allemands ayant su actualiser leur style, pourtant au départ très codifié, en étant assez sobre et très en place. On aurait pu s'attendre à voir un des ces groupes sur le retour de leur " gloire " passée mais cela n'a pas été le cas. Le duo a joué avec un plaisir évident et surtout une absence totale de prétention.
Critique écrite le 08 octobre 2017 par Phil2guy
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