Chronique de Concert
No One is Innocent
Le groupe de fusion No One Is Innocent reprend la route en 2015 afin de défendre son récent album "Propaganda" bien plus réussi que "Drugstore", son prédécesseur datant de 2011. En 6 albums et 21 ans de service, le groupe de Kémar Gulbenkian n'a plus qu'un membre originel, son chanteur. Après une sympathique première partie (le spaghetti-rock des Romano Nervoso... Notons la reprise d' "Aline" de Christophe par Romano Nervoso devenue "Puta Maria" et qui vaut le détour !), les No One investissent le théâtre Barbey partiellement vide pour délivrer 1 heure 20 d'un rock sautillant et transpirant. Premier constat : je n'avais pas vu Kémar depuis 20 ans et le bougre n'a pas changé d'un cheveu... A croire qu'assurer les premières parties d'AC/DC, Motorhead ou Guns & Roses entretient la forme ! Deuxième évidence : le discours enragé d'antan est moindre et le groupe parvient à diluer son message révolté dans ses textes. "Drones" en ouverture puis "Silencio" et "Barricades" enflamment la foule pogoteuse. Le décor scénique représente la superbe pochette de "Propaganda" et l'espace vital des protagonistes est restreint. En effet, le groupe opte pour une batterie en milieu de scène et les musiciens oscillent autour de cet organe central qui bat la mesure. "Kids are on the run", "Putain si ça revient" (sans dédicace à Marine...), "Nomenklatura", "Massoud" et "Charlie" voient Bertrand (basse), Shanka (guitare à effets vocodés) & Ludo (qui arbore un bonnet) millimétrer leurs déplacements pendant que Kémar assure le service après vente (il finira torse-poil sur scène entouré des fans les plus assidus). La plupart des titres du dernier album sont interprétés au détriment de quelques perles manquantes qu'il aurait été judicieux de jouer... notamment "Gazoline", "Henry-serial killer" ou "Ne reste t'il que la guerre pour tuer le silence ?" Néanmoins, No One Is Innocent fait le boulot et "Revolution.com" demeure le rare instant de répit dans cette soirée rock n'roll. Hommage à "Johnny Rotten" (chanteur des Sex Pistols) puis "20 ans" avant le rappel annonçant "La peau", grand succès datant de 1994 et qui surfa sur l'album des Rage Against The Machine de 1992. Il est clair que le groupe ne peut nier ses influences envers cette référence rock-fusion qu'est la bande à Zach de la Rocha... au point de reprendre "Sleep now in the fire" dans la tournée 2005. Final avec "Chile" de l'album "Utopia" qui marqua le début du déclin d'un combo pourtant inspiré.
Au résultat, No One Is Innocent permet de retrouver cette ambiance grunge des 90's qui ravira le mélomane quadragénaire ou donnera envie de sortir au hardeux jeune adolescent pour une bonne séance de transpiration. Dans les compositions, la variété musicale est aléatoire mais l'engagement est là, source principale d'inspiration d'un groupe qui a ses adeptes pour un triptyque valorisant : Rock, sueur et bières...
Critique écrite le 06 novembre 2015 par Cedmcvsdiego
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