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Chronique de Concert

Nocturnes de Sallertaine, Isla, Tricot Combo, Sygma, R Uno, La Gnol'aie, Les Canaillous

Nocturnes de Sallertaine, Isla, Tricot Combo, Sygma, R Uno, La Gnol'aie, Les Canaillous en concert

Sallertaine 19 Aout 2019

Critique écrite le par

Première fois pour moi que je monte à bord des Nocturnes de Sallertaine, je prend le bateau à temps car c'est le dernier Lundi de la saison...
En effet, ce rendez-vous aoûtien bien connu dans la région rassemble petits et grands dans le centre bourg afin de déambuler au gré des animations.



Des sites accueillant musique et spectacles sont renommés pour l'occasion dans la vocabulaire marin avec l'Escale, la Capitainerie et le Bar de la plage.
Au centre, il y a aussi Veaulieu, jardins botaniques verdoyants, aussi témoins par ces roches calcaires de l'histoire géologique du village.
En effet, l'Ile aux artisans se nomme ainsi car la commune était avant entourée de marais.



C'est un vivier d'artisans, je dirais même d'artistes, car ils travaillent avec le cœur cuir, métal, verre.
Une richesse qui fait de ce village un caractère unique, une destination incontournable.



En arrivant pour cette soirée de clôture de la 15ème édition des Nocturnes, je tombe face à la grande place de l'église où les tables sont déjà bondées. On se restaure, discute, profite de ce temps clément pour ce dernier Lundi.

C'est une fête populaire au sens large du terme. L'asso bien rodée met chaque détail à son service avec stand de nourriture adapté à la Vendée, en plus des classiques de festivals frites, sandwichs, hotdogs, il y a aussi des aiguillettes de canards, jambon fumé et des mogettes, logique !



A coté du stand barbapapa pour le plus jeunes (ou pas!), La Gnol'aie joue et danse dans la pure tradition vendéenne. Ils transmettent cette musique et portent des costumes d'époque particulièrement travaillés. Il joueront aussi de l'autre côté tout à l'heure.

Je décide de sillonner la rue principale et de découvrir les talents locaux qui ont ouvert leurs ateliers au public.



Petit passage dans le jardin de VaulieuLa Compagnie des Cieux galvanisés vient de terminer son spectacle Des accords de mât, dommage. Lucky Benji le sculpteur de ballons est victime de son succès, en effet, une bonne vingtaine de personnes attendent patiemment ses créations. Ça fait des heureux !



Arrivé devant le Café de la mairie, c'est ambiance fête votive, avec un orchestre jouant des standards populaires.



Une équipe sympathique, Les Canailloux jouent sérieusement mais avec une complicité palpable, dégageant une bonne humeur contagieuse.



Il fait chaud et le serveur est aux petits oignons avec les musiciens qui animent la place. Ambiance bon enfant...



Juste à côté, l'Amicale de palets de Sallertaine est en pleine action ! Ça envoie sévère, et ça fait chauffer la plaque, et fait tinter les palets sans discontinuer...



C'est à l'angle d'une rue que je fais Escale pour écouter Sygma. Ce duo composé d'un guitariste et d'un accordéoniste (celui du groupe phare Epsylon). Ça sonne entre de la musique folklorique vendéenne et des sonorités celtiques.



Le duo envoie du son qui sent les embruns, on s'imagine sur un port breton quand les marins rentrent d'une nuit de pêche. Ambiance Fest'noz intimiste...



C'est assez dépaysant, et le calme de ce petit coin, tout juste séparé par un muret en pierre d'un potager magnifique nous plonge hors de nos pensées quotidiennes. Très ressourçant !



Je suis sorti de cette parenthèse temporelle par quelque chose qui me chatouille les narines...
Les bonnes odeurs que j'hume me guident plus loin dans l'artère principale et je passe devant le torréfacteur de cacahuètes Au goût d'autrefois.



La machinerie rustique posée dans la rue y trouve sa place naturellement. Une étape vers le Bar de la plage pour les gourmand...

Je pousse un peu plus loin en regardant quelques échoppes, pour arriver finalement au bout de ma traversée sur la place où R Uno à posé sa Camioneta. Ce soir il ne joue pas dessus comme à son habitude en extérieur, mais dans une mini paillote installée pour l'occasion.



Il met une ambiance latino bien tranquille, adaptée à l'heure de l'apéro / repas. Le soleil qui tarde et cette musique colorée donne un sursis à ces vacances terminée pour beaucoup, et qui touchent à leurs fin pour certains.



Je m'attarderai un peu sur une chaise longue en mode farniente sur son caliente avant de reprendre le large pour retourner vers la Capitainerie.



Je tombe sur le burlesque Very Lost, spectacle déambulatoire des Établissements Lafaille. Avec leur costume d'explorateurs de l'époque coloniale, on est plongé dans du comique gestuel avec une profondeur philosophique derrière.



Les transitions se font d'une manière déconcertante car en arrivant sur la Place de l'église, Tricot Combo introduit de manière théâtrale son concert, dans la foule. L'humour potache des 4 gars nous embarque sans prévenir.



C'est un show musical complètement décalé avec une contrebassine, instrument maison typique de groupes qui ne se prennent pas au sérieux.
Des paroles pleines de malice ou absurdes(Yaourt aux fruits). Ils prennent plaisir à casser les codes, tout en ponctuant de poésie un ridicule assumé (Avec mon sac banane).



Ils feront une satire de chanson d'amour en faisant participer une jeune femme du public : Coralie.
Un moment drôle et spontané qui invite à se rapprocher pour profiter pleinement du spectacle vivant offert par Tricot Combo. Aucune idée si c'était préparé, mais heureusement que le prénom terminait en i, pour les rimes...
Chacun joue un rôle, il n'y a pas de leader, c'est bien sympa, car ça amène de la surprise au fil du show.



On perd aussi ses repères avec le passage chanson de marins (Le vieux rafiot). Au niveau musical, tout y est !
Les textes sont décalés un peu à la Didier Super ou La chanson du Dimanche, mais avec leur touche Tricot Combo unique... D'ailleurs la barbe de marin est en tricot comme leur banderoles bien sûr !



Je ne verrai pas l'intégralité du concert pour pouvoir voir Sygma un peu plus, mais j'aurai l'occasion de voir des mini fusées, un parapluie géant, un canon à plumes (L'abattoir à lapinoux). Du gros, attention les yeux...



Ça danse pour Sygma, je ne suis pas le seul à vouloir profiter d'une demi heure supplémentaire.
Tellement de monde pour assister à leur second set que ça bouchonne, et des couples choisissent de s'engouffrer dans la ruelle pour trouver un coin de dancefloor.



Pour R Uno et son set coloré, la place s'est bien remplie, sur fond latino jazzy.



Le dj toujours aussi actif sur les platines que dans la gestuelle donne envie de s'y mettre, et devant la Camioneta, ça danse, ça danse...



Il fait quasiment nuit et je croiserai le stand d'Anne Villemin la portraitiste en pleine action.



J'arrive tout juste pour Isla, ce groupe au gros fond d'electro avec une voix suave, très soul.
Les nantais jouent une musique où les machines prennent une place importante car tous les trois s'en servent alternativement.

Les textes d'Isla sont souvent en anglais et se rapprochent de thématique animale, proche de la terre, pour exprimer ses sentiments. Les rythmiques aussi sont très tribales, intérieures, épurées avec des résonances comme des pulsations cardiaques.



Elle évoque le magma dans les veines et je ressens dans la musique contrôlée, d'apparence calme que ça peut exploser à tout moment, comme un volcan au sommeil incontrôlable.
La chanteuse se livre peu à peu, introduisant les titres par des explications, une faveur du live d'en apprendre plus, et de connaître mieux leur contexte.
Ils joueront Shrimp (crevette), sur les jugements et les apparences.
Mais Isla a aussi la tête dans Les étoiles, le Cosmos et ses notes légères naviguent dans le ciel de Sallertaine.



Petite pause pour le percussionniste et c'est le duo féminin en piano voix qui interprète Les yeux noirs, titre de leur premier album.
Le texte en français est un petit bijou de poésie simple et qui va toucher sa cible pour ma part. Je me suis fait sniper par ses textes croquant des choses vraiment réalistes, bien soulevées.



Isla joue une musique qui s'écoute posément selon moi, et j'aimerai les revoir dans un salle plus intimiste comme par exemple le Pannonica à Nantes, ou le Fuzz'Yon à La Roche. A suivre...



En tout cas, je tiendrai particulièrement à tirer mon chapeau à l'équipe de bénévoles qui ont accueilli tout ces spectateurs, et ont su mettre en valeur ce beau village grâce à des artistes proches d'un public attentif à un esprit humain et familial.
Pour l'année prochaine, si vous voulez profiter de votre Lundi soir embarquez...