Chronique de Concert
NoFX + Flatliners
NofX n'est décidément pas un groupe comme les autres. Figure de proue de ce qui reste du mouvement punk, ce groupe originaire de Los Angeles, formé en 1983 est assez proche dans l'esprit de Bad Religion, avec lesquels ils sont amis. Alors que BR porte une critique acerbe sur un peu tout, NofX pour sa part joue la carte du festif et de l'humour. Personnellement, si j'ai débuté - avec un petit peu de retard - avec Punk in Drublic (contrepéterie de Bourré en public), le dernier Cd dans ma discothèque est War on Errorism, et il est celui que j'ai le plus écouté, et qui a pas mal tourné sur la platine Cd.
Je les avais vus, il y a de cela une paire d'années a l'Elysée Montmartre, crois je me rappeler, à l'époque Fat Mike était blond, et cela avait été un de mes très très bons souvenirs, en particulier a cause de l'ambiance particulière dans la salle.
Ce soir, c'est donc dans une petite salle aussi que le quatuor est programmé, et j'ai mon billet en poche depuis l'ouverture de la vente au public. Déjà, la formation est stabilisée depuis pas mal de temps, et c'est une bonne nouvelle. 2 groupes entament les hostilités assez tôt dans la soirée - Rappel : les concerts dans cette salle doivent être terminés à 22 H 30 - et les canadiens Flatliners qui les précèdent dans cette tournée donnent un show correct, mais sans génie. Ca bouge pas mal, mais juste assez pour que les premiers rangs s"échauffent pour ce qui va suivre.
Dès l'extinction des lumières quelques minutes avant 21 H, et alors que la salle est archi-bourrée, une clameur monte du public, et le groupe est accueilli en triomphe. Dinosaurs will die ouvre le show, et c'est une entrée en matière franche et directe. Le sonomètre qui trône sur la console est étiquetté 105 dB, et la scène est d'une sobriété exemplaire, moins d'une vingtaine de spots et c'est a peu près tout. Ca joue fort, mais finalement, pas tant que ca, j'ai déjà entendu bien plus.
Ce qu'il y a de bien avec ce groupe, c'est qu'entre chaque morceau, ils parlent entre eux, avec le public, racontent des histoires, des anecdotes... Ce soir, dès le 2ème morceau, on a droit à la soupe à l'oignon, au vin français, et aux risées pour le vin californien. Fat Mike finit en disant qu'il préfère la vodka russe, et il avale une gorgée à la paille de son verre. Les morceaux s'enchainent à la vitesse de l'éclair, je n'ai pas compté combien ils en ont joué dans la 1ère 1/2 heure,c'est mission quasi impossible, mais le nombre doit être impressionnant, et je me dis qu'ils ont tout de même un sacré répertoire dans leur musette : Champs Elysées sans trop d'accent, suivi plus tard selon leur dires du meilleur morceau qu'ils aient jamais écrit ; the séparation of church and skate, reggae, saka, tout y passe, et rien que du bon (2 inédits en France et même une reprise de Rancid).
El Hefe nous joue du trombone, se paie le luxe de lâcher 2 pets, distançant Fat Mike au compteur bloqué à un seulement... Ca paraît de l'anecdote, mais il y a dans leurs concerts autant à dire qu'à écouter, car si un groupe incarne l'esprit du punk aujourd'hui, c'est bien eux. Il y a dans le groupe et ceci de la part de tous ses membres de la spontanéité, de l'humour, chacun se congratule, s'interpelle, se met en valeur, chante. Côté public, c'est chaud, il faut dire que sur scène, c'est comme une cocotte minute prête à exploser à tout moment, et la fosse est dans le même état d'esprit. Le rythme monte jusqu'à des sommets hallucinants, et Mike qui continue a siffler son verre comme un métronome, Dieu qu'il fait chaud maintenant dans la salle. Ca remue dans tous les sens, et les amateurs de pogos ou de slams sont aux anges, même si avec le temps, ils ont de moins en moins la possibilité de s'exprimer, la sécurité veille.
A l'Elysée Montmartre, il me semble me rappeler que c'était un flot incessant de montées sur scène, et si un seul spectateur s'y est risqué ce soir, il nous a gratifié d'une très belle figure acrobatique. Tout ceci nous ramène à vitesse grand V à la fin du set un peu après 22 H avec Fat Mike qui annonce qu'il va prendre un bain, douche et qu'ils reviennent après. L'attente est très courte, et ils déboulent sur scène pour quelques morceaux, et finir sur un air de comédie musicale déjanté, dansant presque comme les animaux du livre de la jungle pendant les 5 dernières minutes. Congratulations, saluts et remerciements au public, chacun tombe dans les bras de l'autre, le staff expédie les set-lists dans la fosse, et c'est fini.
Grandiose et immanquable, sûr que je refais leur prochain concert avec autant de plaisir.
Ah oui, pas un mot sur G Bush, ou les Américains, la boucle est terminée. Respect total !
https://www.myspace.com/nofx
https://www.nofx.org/
Critique écrite le 25 avril 2009 par Fanrem
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