Chronique de Concert
Nosfell
Alors, commençons par les préléminaires.
Un. Alors que la fiesta des Suds bat son plein, il est d'abord rassurant et réconfortant de constater que plus de 200 personnes se pressent ce soir au fin fond des quartiers Est de Marseille pour assister à un concert d'un artiste émergent dans une salle de proximité. La curiosité n'est pas morte.
Deux. entrée à 8 euros (hum, ça change de...) Bravo à l'UDCM, entre autre antenne du printemps de Bourges, d'avoir organisé cette tournée régionale d'un artiste...découvert à Bourges en 2004 ...Découvrir, c'est bien, accompagner, c'est pas mal non plus...
Trois. J'imagine la tronche des gens d'Ile de France qui ont du découvrir l'olibrius lors du tremplin pour Bourges voici deux ans...Nosfell a créé un précédent. Désormais, tous les comités de sélection sont à la recherche de l'oiseau rare car si un artiste fait preuve d'originalité dans le maëlstrom de la production locale, c'est bien lui...
4. Bravo à l'affranchi, salle estampillée Hip Hop et Rap (la porte du bureau, recouvertes de stickers, avaient été "empruntée" en son temps par le musée d'art contemporain de Marseille pour exposer un "exemple" les cultures urbaines)...Donc, félicitation à la salle pour avoir programmer cet artiste hors normes (il était passé au printemps au Poste à Galène, ne l'oublions pas...)
Voilà. Donc le concert.
Nosfell, c'est d'abord un petit gars brun, fluet avec une barbe naissante...Véritable révélation des dernières eurockéennes pour un set mené conjointement avec Ezékiel, le gars est effectivement un extraterrestre. Sur scène, il est accompagné d'un autre alien, PIerre Le Bourgeois, en costard et qui alterne violoncelle et basse.
Au début, cela me fait penser à un mélange de Sigur Ros et God speed you ! black emperor pour l'atmosphère et la déstructuration des morceaux (il a joué une dizaine de chansons sur plus d'un heure et demie, ça fait des morceaux d'au moins 10 minutes chacun...).
Ensuite, je pense à des bandes dessinées comme celle de Peeters et Schutten qui créent des mondes à part entière, avec leur géographies spécifiques...
Après, je ne pense plus, je vibre, comme le reste de la salle qui attend au moins un quart d'heure (la fin du premier morceau) pour pouvoir applaudir...Et on se croirait déjà à la fin du concert, car les applaudissements ressemblent à des rappels...Le voyage a commencé...
Comment dire...Nosfell, c'est d'abord une voix incroyable, qui passe des graves aux aigues sans sourciller, qui sample en direct des human beat box, des boucles de guitares, mais aussi le violoncelle, la basse, des chuchottements, des cris, des respirations...
En introduction de chaque morceau, il se fait conteur d'un monde imaginaire, le Kloklochazia. Il chante dans cette langue inventée (ou sur deux ou trois morceaux, en anglais), puis se met à danser comme un iguane devant la scène ou derrière un rideau blanc, sur lequel est projeté son ombre...
C'est très déroutant en fait...On ne sait jamais comment ça va commencer ni comment ça va finir... C'est un peut comme un grand huit qui mélange du hip hop, du free jazz, de la techno, des mélodies en arpège...Il visite toutes les cases que l'on a dans la tête sans vraiment s'arrêter à l'une d'elle. Un voyage qu'on vous dit...Pas un concert, un vrai voyage dans un pays imaginaire (sorti de son tatouage ?) qu'il nous fait partagé comme on embarque un gamin de 3 ans dans un conte d'Andersen...
On ressort de là un peu en apesanteur, avec le sentiment que ces moments là ne vous arrivent pas souvent dans une vie... et avec autant de questions que lors de notre entrée dans la salle... On savait que l'on venait voir un artiste inclassable, désormais, on peut y mettre un nom et un souvenir gravé dans le marbre.
Critique écrite le 22 octobre 2005 par stéphane sarpaux
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