Chronique de Concert
Open Gate
Parallèlement, Antoine Denis et son équipe organisent chaque été depuis 26 ans le Festival Jazz à Ramatuelle dont le programme 2011 est pour le moins alléchant.
La salle est vaste, l'accueil au bar est charmant, les étiquettes sont disposées sur les tables, un poster sur la généalogie du jazz aiguillonne la nostalgie.
Le bon goût de ces passionnés se confirme avec la venue ce soir du trio Open Gate : Emmanuel Bex, Francesco Bearzatti et Simon Goubert.
Ce dernier nous gratifie d'entrée d'un solo de cymbales, comme pour montrer à ceux qui en doutaient la variété de la palette de cet instrument. Bex et Bearzatti ajoutent ensuite les notes de quelques standards dont un Happy Birthday To You qui me fit très plaisir (c'était mon anniversaire ce soir-là) même s'il ne m'était pas destiné.
Lorsque retentit le premier solo de sax ténor de Francesco Bearzatti sur It's Open, les yeux s'écarquillent et les bouches béent. Quel que soit le projet auquel participe ce saxophoniste / clarinettiste (je le vois ce soir dans un cinquième projet différent), l'émotion est toujours aussi grande. Puissance, virtuosité, folie, mélodicité, tout y est. De l'orgue Hammond d'Emmanuel Bex surgissent tantôt un pur groove que souligne Simon Goubert (Nice To Blues, Sous Le Vent), tantôt une softissime ballade (Que Ne Suis-Je ?), étrange pièce où les cymbales crissent et où la voix mutante de Bex semble chanter en Kobaïen un poème du portugais Fernando Pessoa. "Ce poème exprime mille choses" nous avait prévenu Emmanuel Bex. Sa mise en musique en exprime tout autant.
Pendant la pause, les disques du trio s'arrachent et les commentaires élogieux se multiplient. Le deuxième set est aussi envoûtant que le premier. Emmanuel Bex, plus léonin que jamais sous sa crinière, multiplie rugissements et coups de pattes dévastateurs, entreprend un jeu de
L'Italien - qui a acheté l'après-midi même des anches (nous sommes ici au cur de la région n°1 mondiale de production de la canne avec laquelle on fabrique les anches du monde entier) - les a superbement étrennées en leur insufflant le chaud et le froid (solo habité sur un standard d'Ellington et chuchottements du sax ténor sur Besame Mucho).
A l'issue de la soirée, Emmanuel Bex fait la visite guidée de son magnifique orgue Hammond A100 et explique à qui veut l'entendre le principe des roues phoniques. Avec de tels personnages, la passion se poursuit au-delà du concert.
Open Gate : Francesco Bearzatti : saxophone, clarinette / Simon Goubert : batterie / Emmanuel Bex : orgue Hammond.
Le site du Jazz Club de Cogolin ici.
Critique écrite le 10 avril 2011 par Mcyavell
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