Chronique de Concert
Oraison / Sol Invictus
L'ouverture des portes réserve une surprise puisque Sol Invictus ne commencent pas à jouer tout de suite. Le mystère avait enflé quelques jours auparavant sur une première partie assurée par un groupe local. Pourtant, oser jouer avant une formation aussi influente que Sol Invictus est un exercice plus que périlleux. Les hypothèses les plus folles avaient été évoquées et c'est Oraison (ex Oraison Funèbre) qui a eu la délicate tâche de chauffer un public exigeant. Ici n'importe quel style aurait pu être hors de propos. Pourtant, c'est en un peu moins d'une demi-heure que le duo de guitaristes chanteur enveloppe l'assistance d'un drap opaque.
Le terme de folk sombre et poétique prend tout son sens. Les mélodies amères et douces bercent avec plaisir et fausse légèreté le public vers l'univers du duo. Il prend plaisir à jouer et alterner les chants en anglais ou allemand par une voie parfaitement maîtrisée. La formation, qui se produit pour la première fois en duo sur scène, ne cache pas ses influences et l'on devine qu'elle n'est pas là par hasard. Parfaitement dans l'ambiance, Oraison plaît, et se plaît à jouer. Assez rapidement pourtant, le groupe délaissera la scène au profit de Sol Invictus.
Membre de nombreux groupes ayant tous atteint le statut de culte, dénigrés par certains, adulés par d'autres, Tony Wakeford dérange régulièrement en tapant dans la fourmilière des idées reçues et des stéréotypes. Il se présente humblement et aimablement face aux 70 personnes présentes dans la salle du Poste à Galène . Une grande majorité de fans, avides de ses compositions parcimonieusement dispensées sur scène (la dernière prestation marseillaise remontant à 2000).
La formation est simple : Andrew King , sorte d'Irlandais dépravé au xylophone et à la rythmique, les percussions de Lesley Malone se doublent de la basse de Caroline Jago et des partitions de la violoniste Renée Rosen. L'ensemble est mené par la voix imposante du charismatique chanteur.
Assis, face à la foule, le silence est lourd et c'est très discrètement que Tony Wakeford entame Abattoirs of love. L'alchimie joue entre les membres du groupe et le public conquis dès les premières notes.
Tony Wakeford laisse durant le set le micro à Andrew King pour quelques titres. Le tout est saupoudré de morceaux récents entre les classiques English Garden, Rex Talionis ou Black Easter. On est même très content de voir que le groupe n'a pas perdu de sa superbe en création musicale et est encore capable de produire des titres neufs d'une intensité folle et inespérée.
Le nouveau line-up, plus massif n'enlève rien à l'éclat du groupe où chacun trouve sa place. On regrettera un peu amèrement la chaleur du violon acoustique du fougueux Matt Howden . Renée Rosen lui a été substituée et son jeu moins sensible ne remplace pas vraiment le personnage et ses prestations scéniques inimitables.
Tant pis, le concert s'achève déjà sur un rappel inattendu de deux chansons. Le public conscient de la chance d'être ici ne veut pas laisser partir la formation si rapidement. Après un peu moins d'une heure et demie, Tony et sa bande s'en retournent, laissant toute une foule conquise et ensorcelée. Sol Invictus est bien comme son nom, un soleil invaincu, quoiqu'un peu terni mais toujours brillant.
Critique écrite le 01 décembre 2009 par Bib
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